Le CFM reprend le boulot sans Camacho : « ce n'est pas la fin du monde »
Il n'y a pas si longtemps, le départ de Rudy Camacho aurait été interprété par quiconque suivait de près ou de loin les activités du CF Montréal comme le retrait d'un poids sur les épaules du club. Le Français en arrachait sur le terrain et faisait figure de mal-aimé au sein d'une frange importante des partisans.
Camacho avait toutefois réussi, au fil des dernières années, à changer les perceptions à son égard. Il était devenu un pilier de la défensive montréalaise au point où l'annonce de la transaction qui l'a envoyé au Crew de Columbus à la fin juillet a été considérée par certains comme un affront aux efforts de l'équipe qui est impliquée dans une course pour une participation aux éliminatoires.
Comme l'avait fait Olivier Renard dans les jours suivants le transfert contesté, l'entraîneur Hernan Losada a tenté de relativiser les choses vendredi alors que ses joueurs s'apprêtent à reprendre le collier avec un déplacement à Toronto.
« Chaque fois qu'un joueur part, c'est une nouvelle opportunité pour quelqu'un d'autre. C'est toujours comme ça, a fait remarquer le coach sur un ton qui se voulait rassurant. C'est aussi aux autres joueurs, aux autres défenseurs centraux dans ce cas précis, de saisir leur chance, de prendre leurs responsabilités aussi. J'espère que ça va faire du bien. On a des défenseurs pour le remplacer, on verra si le niveau est le même. C'était un joueur important pour nous, mais c'est la vie. »
« Ce n'est pas la fin du monde », a ajouté le tacticien quelques instants plus tard.
Avant d'aller rejoindre Wilfried Nancy en Ohio, Camacho occupait le rôle de pivot dans une ligue arrière à trois défenseurs centraux. Le plus souvent, Joel Waterman était à sa droite et, depuis le départ de Kamal Miller, Gabriele Corbo se trouvait sur sa gauche.
À court terme, George Campbell et Robert Thorklesson sont les plus susceptibles de profiter de son absence pour gagner du galon. Le CF Montréal a aussi fait l'acquisition du jeune Colombien Fernando Alvarez, mais Losada a l'intention de donner à son nouveau joueur le temps de s'adapter à son nouvel environnement.
« C'est un gros morceau c'est sûr. Rudy était un joueur très important au niveau du terrain, au niveau du vestiaire aussi, a concédé le capitaine Samuel Piette. Mais justement, il était tellement un joueur important, il manquait peu de matchs, que quand il n'était pas là, le joueur qui le remplaçait n'avait pas le temps de prendre son erre d'aller. Il n'avait qu'un match ou deux pour trouver ses repères sur le terrain et la chimie avec les autres joueurs. Il nous reste onze matchs. Celui ou ceux qui le remplaceront auront plus de temps pour se sentir un peu plus à l'aise. Il suffira ensuite de garder cette confiance pour les matchs. »
Montréal est impliqué dans une chaude lutte pour les dernières positions donnant accès aux séries dans l'Association Est. Avec 29 points à son compteur, le Bleu-blanc-noir en a un de moins que D.C. United et trois de moins que le Fire de Chicago. Si la saison prenait fin aujourd'hui, ces deux équipes s'affronteraient dans un match de barrage pour lancer le tournoi éliminatoire du circuit Garber.
Le départ de Camacho signifie-t-il que l'objectif de les rejoindre a été abandonné par la direction?
« Je ne le vois pas comme ça, répond Piette. [L'enjeu avec] Rudy, c'était plus au niveau contractuel. Pour son avenir, c'était mieux pour lui. Mais pour nous, ce n'est pas un signe qu'on lance la serviette. En tout cas, pour nous les joueurs, ce n'est pas du tout le cas. On va se battre jusqu'à la fin. »