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Entre réalisme et résignation : « C'est une année de transition », dit Laurent Courtois

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MONTRÉAL – Depuis que les acquisitions de Tom Pearce et Dawid Bugaj avaient été annoncées, au milieu du mois, Laurent Courtois avait parlé de leur intégration dans des termes vagues et plutôt désintéressés. Il les disait loin du niveau de forme nécessaire et les décrivait davantage comme des projets à long terme.

Pourtant, les deux nouveaux venus ont vu le terrain vendredi dans une défaite sans appel à Orlando en lever de rideau de la Coupe des Ligues. Pearce est entré comme piston gauche après l'entracte tandis que Bugaj a été appelé à remplacer Ruan dans le corridor droit à la 72e minute.

Si on déchiffre bien les propos de l'entraîneur, leur entrée a été commandée beaucoup plus par dépit que par envie.

« On essaie d'être cohérents avec les joueurs qui sont en place, mais à partir du moment où il y a une première mi-temps que vous avez vue et que je suis sûr que vous avez revue et analysée, on s'est dit que c'était un moment aussi de pouvoir donner des opportunités à d'autres joueurs, justifiait Courtois lundi matin. Donc il y a l'idée de miser et de travailler avec les joueurs en place, mais un scénario comme à Orlando où on arrive à ce stade-là à la mi-temps, tant qu'à faire aussi bien donner des opportunités aux nouveaux arrivants et aux plus jeunes. »

On en est donc là dans la saison du CF Montréal. Des joueurs qui viennent à peine de s'ajuster au décalage horaire et que l'entraîneur évalue « comme s'ils étaient en présaison » sont considérés comme de meilleures options que des coéquipiers qui devraient connaître par cœur les valeurs et les exigences de la maison et en être, plus souvent que pas, à la hauteur. À tout le moins, on semble dire qu'ils ne peuvent pas faire pire.

Pour un club dont le président avait clairement affiché son ambition de remporter le championnat canadien et de se qualifier pour les séries éliminatoires de la MLS en 2024, il s'agit d'un élément supplémentaire dans une liste de plus en plus longue de choses qui ne tournent pas rond. Le terrain ne ment pas.

A-t-on surestimé l'équipe qu'Olivier Renard a livrée à son staff avant de quitter son poste de directeur sportif? Ou assiste-t-on à l'effondrement d'un groupe incapable de livrer des résultats à la hauteur de son talent? Quoiqu'il en soit, Courtois n'aurait pu appeler plus clairement à une révision des attentes, lundi, lorsqu'il a qualifié d'« année de transition » la saison compliquée dans laquelle l'Impact de Montréal est embourbé.

« Malgré que tu en es conscient ou non, c'est une année de transition sur tellement d'aspects », a répondu le tacticien à un confrère qui lui demandait s'il croyait « toujours possible d'accomplir de grandes choses » avec les joueurs qu'il a sous la main.

« Sur le style de jeu, sur la refonte de base de l'effectif qu'on veut avoir pour pouvoir construire ce futur. Et il y a plein d'éléments, que ça soit sur le tactique ou la mentalité, on est en phase de transition. On a montré par à-coups qu'on pouvait présentement arriver à faire de belles choses et aussi on montre nos limitations, que ça soit du coach, de l'effectif, des blessures, des absents et pour plein de raisons. C'est ni plus ni moins des constats qu'on savait à la base. Après, certains étaient un peu trop haut quand c'était bien et certains sont un peu trop bas aujourd'hui quand ça ne va pas, ça ne me regarde pas. Moi je trace la direction que je veux tracer avec le club et on continue de faire vers l'avant. Demain il y a un joli match à jouer. J'espère que les gars vont se mettre en valeur et puis c'est tout. »

Courtois a du même souffle jeté un gros seau d'eau glacée sur la tête des supporteurs qui s'attendaient à des ajouts significatifs avant la fermeture de la fenêtre estivale durant laquelle transferts et transactions sont permis. Alors que Gabriel Gervais avait énoncé, dans son bilan de mi-année, que le club chercherait « à renforcer notre effectif avec les bons profils », le coach ne semble pas s'attendre à recevoir de renforts significatifs en vue de l'automne.

« Penser qu'on va tout résoudre par un mercato estival, c'est faux. C'est plus, comme je l'ai dit, essayer de trouver les éléments sur lesquels on sait clairement qu'il faut s'améliorer. [...] Les pièces et les éléments qui nous permettent d'avancer présentement vont être valorisés. Après, pour un truc on va dire plus profond, ça ne va pas pouvoir se faire dès cet été, non. »

Le CF Montréal occupe présentement le 11e rang au classement de l'Association Est de la MLS. Un seul point le sépare d'un match de barrage donnant accès au tournoi éliminatoire.

En attendant de réintégrer cette chaude lutte, il tentera d'améliorer ses chances de survie dans la Coupe des Ligues mardi soir alors qu'il recevra l'Atlético de San Luis, un club du premier championnat mexicain.