Passer au contenu principal

Incendiaire à Atlanta, Samuel Piette fait face à la musique

Publié
Mise à jour

MONTRÉAL – En bon capitaine, Samuel Piette est revenu faire face à la musique mardi, trois jours après avoir formulé des critiques à peine voilées envers le personnel d'entraîneurs du CF Montréal.

D'ordinaire calme et nuancé, Piette s'était éloigné du script après une dure défaite de 4-1 sur le terrain d'Atlanta United samedi. Ses propos d'après-match, rapportés par La Presse, peignaient le portrait d'un athlète frustré, à bout de nerfs.

Ses flèches semblaient surtout dirigées vers le coach Hernan Losada et ses adjoints plutôt qu'en direction de ses coéquipiers. Le vétéran avait fait le récit d'un match à sens unique dans lequel les Montréalais avaient été « complètement détruits tactiquement » et où l'adversaire était « beaucoup mieux préparé ».

« J'ai eu l'impression, moi et d'autres joueurs, qu'on était un peu perdus sur le terrain, avait-il lâché. Surtout défensivement. Qui doit presser où? Est-ce qu'on doit les presser? Est-ce qu'on doit rester un peu plus bas? Je pense que c'était plus ou moins clair, en toute honnêteté. »

Les journalistes présents à l'entraînement mardi avaient été avisés que Lassi Lappalainen et Fernando Alvarez seraient mis à leurs disposition pour des entrevues. Le Colombien leur a finalement fait faux bond et après un bref moment de flottement, c'est Piette, accompagné par le directeur Médias et Production du club, qui s'est avancé vers les caméras.

L'éléphant dans la pièce a ainsi pu être approché et les ambigüités évacuées.

Piette a affirmé avoir « mis les pendules à l'heure » avec Losada au cours d'une conversation où les deux hommes se seraient entendus sur les grandes lignes de son cri du cœur. Il a aussi reçu une visite cordiale du vice-président et chef de la direction sportive, Olivier Renard. Tout l'effectif s'est ensuite rassemblé pour fermer ce chapitre avec « respect » et « positivité » selon le numéro 6, qui a reconnu que ses propos ont pu sembler « intenses ».

« C'est sûr qu'un match comme ça où tu prends un 4-1 en pleine course aux séries, alors que tu t'approches de la fin, peut-être [qu'on ressent] un peu plus de pression. Moi qui performe moins bien, les émotions sont plus intenses. Est-ce que j'aurais pu avoir une discussion avec l'entraîneur avant de faire ces propos-là? Possiblement. Mais après, comme j'ai dit, l'entraîneur était d'accord sur ce que j'ai dit. Je pense qu'il faut appeler un chat un chat. Je pense qu'on n'a pas été bons sur ce match. »

Piette a rejeté l'idée que ses déclarations étaient le fruit d'une frustration accumulée au fil des résultats décevants enfilés par l'équipe récemment.

« On regarde où on est présentement au classement, on est huitièmes [sur 15 dans l'Est], plus ou moins dans la moitié du tableau au général, donc il y a certainement des bonnes choses qu'on fait. J'ai peut-être donné l'impression qu'on ne fait rien de bon depuis le début de l'année, mais ce n'est clairement pas ça. Il y a des choses qu'on fait bien, mais en toute honnêteté sur le match d'Atlanta, il y a eu beaucoup plus [de négatif que de positif]. Est-ce que j'ai été maladroit pour l'exprimer? Possiblement. »

Le CF Montréal tente présentement de rester en équilibre sur la mince ligne rouge départageant les équipes admises dans les éliminatoires de la MLS. Avec quatre matchs à jouer, il a présentement l'ascendant sur New York City FC et D.C. United pour l'un des deux derniers billets à l'enjeu.

Le portrait pourrait être plus joyeux si de précieux points n'avaient pas été laissés sur la table lors de récents matchs nuls contre Chicago et Cincinnati, mais Piette insiste sur le fait qu'il n'y a rien de constructif à vouloir refaire le passé.

« Il ne faut pas non plus se cogner la tête contre le mur et regarder vers l'arrière. Il faut regarder vers l'avant », synthétise-t-il.  

« Est-ce que [ma sortie] peut nous réveiller, entre guillemets? Je ne dis pas qu'on est endormis, mais est-ce que ça peut shaker un peu tout le monde pour ces quatre gros matchs qu'il nous reste? Peut-être. Je ne pense pas que c'est une mauvaise chose. »

« Est-ce qu'une performance comme ça où tu te fais dominer sur pas mal tout le match peut faire en sorte que ça t'ouvre encore plus les yeux sur le travail qu'il reste à accomplir? Je pense que c'est une bonne chose. Après, il faut faire attention pour ne pas diviser le vestiaire, chose qui n'est pas le cas du tout présentement. »

L'Impact entamera le sprint final de sa saison samedi à Orlando, où les locaux occupent le deuxième rang du classement de l'Association Est.