Josef Martínez, un « égo à contrôler » pour Laurent Courtois

MONTRÉAL - On l'avait déjà compris en lisant entre les lignes. On peut aujourd'hui l'affirmer sans équivoque : le torchon brûle entre Laurent Courtois et Josef Martínez.

L'ambiance était bonne jeudi à la fin de l'entraînement du CF Montréal. Mahala Opoku célébrait un but comme s'il venait de donner la Coupe du monde au Ghana. Matías Cóccaro, visiblement ragaillardi par ses vacances au Mexique, tentait d'entretenir environ trois conversations en même temps. Sebastian Breza, le moulin à paroles par excellence du groupe, taquinait un visiteur qui s'était avancé sur le terrain.  

« Le groupe vit bien », allait constater Courtois à la fin de la séance.

À une exception près, avait-il toutefois précisé quelques instants plus tôt. « Il y a des égos qu'on essaie de contrôler. Surtout un, on va dire. » Cet égo, c'est celui de Martínez, avec qui la lune de miel est résolument terminée.

L'attaquant vénézuélien est tombé dans les mauvaises grâces de son entraîneur la semaine dernière. Durant un entraînement, des membres accrédités des médias l'ont vu avoir une prise de bec avec Stefano Pasquali, l'entraîneur de la performance du club. Le lendemain, Martínez ne s'était pas entraîné avec le groupe.

Questionné à ce sujet, Courtois avait répondu, dans une formulation enrobée de tact, que son vétéran n'avait pas fourni un effort suffisant à l'entraînement. Deux jours plus tard, Martínez n'était pas en uniforme pour un match de Coupe des Ligues à Philadelphie.

Courtois est allé plus loin au Centre Nutrilait jeudi, affirmant être « vigilant avec Josef, parce qu'on est très déçus. »

« Il y a un gros, gros décalage entre la personne que j'ai eue au téléphone avant de signer et ce que la personne fait là présentement. Humainement, c'est une grosse déception. Sportif, ça dépend sur quoi on se base. »

On connaissait bien avant qu'il ne signe au CF Montréal le caractère incendiaire de Josef Martínez. À Atlanta, ses frasques répétées lui avaient valu une suspension et ont éventuellement contribué à son départ en 2022.

Si les révélations de Courtois étonnent, c'est qu'elles détonnent avec les louanges qu'il réservait à son joueur en début de saison. En avril, le stratège avait comparé son as buteur à une Lamborghini et se disait chanceux d'avoir « le luxe de pouvoir compter sur lui ». Hors du terrain, il l'a longtemps désigné comme un leader positif qui trouvait toujours du temps pour ses jeunes coéquipiers et qui tirait le groupe vers le haut.

« Je donne la main jusqu'à ce que tu me trahisses », a rétorqué Courtois lorsqu'on lui a fait part du contraste entre le passé et le présent.

L'entraîneur a ensuite tenu à faire la distinction entre les reproches qu'il a adressés à d'autres joueurs plus tôt cette saison et son grief actuel envers Martínez.

« Moi mon job, c'est de différencier les gens qui font des erreurs des joueurs qui te montrent qui ils sont. C'est deux choses à différencier. Une erreur et on veut corriger, rectifier, encadrer. Quelqu'un qui te montre qui il est, là il faut être vigilant. »

Martínez, 31 ans, a cinq buts et trois passes décisives en 883 minutes de jeu en MLS cette saison. Il a aussi marqué un but en Coupe des Ligues.

Son jeune garçon habite à Miami avec son ancienne copine. On peut présumer que cette situation, combinée au faible rendement de l'équipe sur le terrain, ont fini par avoir raison de sa bonne humeur.

Choinière absent

Alors que son nom est au cœur de rumeurs l'envoyant en Suisse, Mathieu Choinière a raté un deuxième entraînement consécutif.

Mercredi soir, l'informateur Tom Bogert rapportait sur la plateforme X que le Grasshopper Club de Zurich était près d'une entente avec le CF Montréal pour le transfert du milieu de terrain québécois. Le montant de la transaction avoisinerait le million de dollars.

Le désir de Choinière de quitter son club formateur a été l'une des trames de fond de la saison du CF Montréal. Le 1er mai, Bogert avait rapporté que le clan du natif de Saint-Alexandre avait exigé une transaction en raison d'un différend contractuel.

L'entente qui unit Choinière au CF Montréal est valide jusqu'à la fin de la saison 2025.

Courtois a motivé l'absence de Choinière par une volonté de donner une pause aux joueurs qui avaient participé à la Copa América plus tôt cet été. Pour le reste, « les rumeurs restent des rumeurs tant que ce n'est pas officiel », a-t-il lâché.

Joel Waterman était lui aussi aux abonnés absents jeudi. Samuel Piette, par contre, a participé à la séance.

Ariel Lassiter, qui a représenté le Costa Rica à la Copa América, a quant à lui été échangé au Fire de Chicago jeudi soir.