L'effet Donadel se fera sentir rapidement

MONTRÉAL – Lorsque la nouvelle du congédiement de Laurent Courtois a éclaté, il n'a échappé à personne que les traces du passage d'Olivier Renard à la direction sportive du CF Montréal commençaient à se faire de plus en plus rares.

Courtois était l'homme de l'ancienne garde. Marco Donadel est celui avec qui les nouvelles personnes en place souhaitaient aller de l'avant.

Donadel dirigeait seulement son deuxième entraînement, mercredi, mais il était difficile de ne pas voir sur le terrain le prolongement de cette cassure de plus en plus assumée dans l'ADN du club.

Le premier entraîneur permanent embauché par Renard, Thierry Henry, avait commencé à expérimenter avec une défense à trois. Quand Wilfried Nancy a pris le relais, il avait gardé la même disposition tactique. Rudy Camacho, Joel Waterman et Kamal Miller sont devenus son trio de confiance derrière.

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Les entraîneurs se sont succédé, mais le style de la maison est resté le même. Le recrutement était fait en conséquence et on attendait des tacticiens qu'on attirait dans le projet qu'ils s'y adaptent.

Nous sommes maintenant ailleurs. Pour la première fois depuis l'époque peu glorieuse de Rémi Garde et Wilmer Cabrera, l'Impact se déplacera à Chicago en fin de semaine avec la ferme intention d'y déployer une défense à quatre.

Dans les exercices à 11-contre-11 organisés par Donadel, Joel Waterman et Brandan Craig formaient une charnière centrale entourée de Tom Pearce à gauche et Dawid Bugaj à droite. En face, George Campbell et Fernando Alvarez étaient flanqués de Luca Petrasso et Jahkeele Marshall-Rutty dans le dernier rempart.

CF Montréal

« C'est nouveau, c'est différent, mais en même temps, on essaie un peu de reproduire la même chose, relativisait Samuel Piette. Dans le sens où ce n'est pas parce qu'on joue à quatre derrière avec deux attaquants qu'on va tout simplement lancer le ballon vers l'avant à la 4-4-2 anglaise et se battre pour les deuxièmes ballons. »

« C'est la continuité de ce qu'on faisait déjà, mais avec quelques petites subtilités en plus », minimisait également Waterman, notant que l'équipe avait déjà montré un aperçu de ce qu'elle veut maintenant implanter de façon permanente lors du match à D.C. United plus tôt cette saison.

« Évidemment, ça nous demandera d'être un peu plus mobiles latéralement parce qu'on se retrouvera avec un gars en moins sur la ligne arrière, mais ça nous placera en supériorité numérique dans notre pressing et ça donnera plus de liberté à nos milieux de terrain. Collectivement, je pense que ça va être un changement positif. »

Malice

Le président Gabriel Gervais a ciblé plusieurs irritants pour justifier le divorce avec Courtois. L'un des mots qui est revenu le plus fréquemment dans son discours : combativité. Comme dans l'expression « manque de combativité ».

Il était intéressant d'entendre Waterman faire référence, sans le nommer directement, au même problème. À deux reprises, sans qu'il ne soit questionné sur le sujet, l'héritier occasionnel du brassard de capitaine a mentionné qu'il fallait s'attendre à voir un Impact désireux d'être une épine dans le pied de ses adversaires, notamment dans la récupération du ballon. À être « dur à jouer contre », comme dirait sans doute Didier Deschamps.

« [On veut] se forger une nouvelle identité, en quelque sorte, à cet égard », a dit Waterman. Dans une autre réponse, le rouquin a prévenu qu'il fallait s'attendre à davantage de malice dans l'approche montréalaise. « On veut être capables d'aller chercher des résultats sans que ça soit nécessairement élégant, ajouter cet atout à notre jeu. »  

Devant les caméras, Piette a appelé ses coéquipiers à reconnaître leur part de responsabilité dans les bouleversements qui frappent l'équipe. « Il y a une certaine prise de conscience au niveau des joueurs qu'il faut faire mieux », dit-il. Mais il reconnaît que la personnalité de Donadel risque de déteindre sur le groupe et y injecter un peu plus de personnalité.

« C'est une nouvelle voix, quelqu'un qui prend plus de place. Marco, c'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie. Ça peut amener de la fraîcheur à un groupe qui recevait peut-être un peu moins bien le message de Laurent dernièrement. »

Outre les changements tactiques observés, l'entraînement de mercredi a permis de voir venir le retour au jeu imminent de Jalen Neal. Le jeune défenseur, acquis dans une transaction avec le L.A. Galaxy cet hiver, semble finalement remis de la blessure qu'il avait ramenée de son camp avec l'équipe nationale américaine en janvier.

Neal s'est entraîné comme milieu de terrain défensif aux côtés de Samuel Piette. Vers la fin de la séance, il a cédé sa place à Waterman et est allé prendre la sienne en défense centrale.

Hennadii Synchuk a pris quelques répétitions avec le groupe durant les exercices à 11-contre-11. Il était utilisé comme ailier gauche. Giacomo Vrioni a pris part à la portion légère de la séance, mais est rentré quand le temps est venu de passer aux choses plus sérieuses.

Fabian Herbers et Jules-Anthony Vilsaint ont fait un peu de travail léger sur un terrain adjacent. Nathan Saliba n'a pas été aperçu à l'extérieur de l'ancienne caserne Letourneux.

Donadel ne s'est toujours pas adressé aux médias depuis sa promotion. Il devrait le faire vendredi matin avant l'entraînement qui précédera le départ pour Chicago.