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Le CFM mérite sa place en barrage éliminatoire

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MONTRÉAL – Les images, vieilles d'un an presque jour pour jour, sont remontées à la surface de notre mémoire à notre arrivée au stade samedi après-midi. Celles des joueurs du CF Montréal, débinés, apprenant la fin de leur saison sur l'écran d'une tablette après une dure défaite sur le terrain du Crew de Columbus.

L'équipe allait être confrontée à un scénario similaire dans ce qui s'annonçait être une superbe soirée d'automne. Un résultat, n'importe lequel, lui permettrait de prolonger sa saison au-delà des limites du calendrier régulier. Une défaite la contraindrait à souhaiter la déveine simultanée de ses rivaux.

Allait-elle de nouveau laisser le contrôle du volant à des mains étrangères? La réponse s'est fait entendre rapidement, tel un feu d'artifice pétaradant dans le ciel du quartier Hochelaga-Maisonneuve.
Grâce à des buts de Caden Clark et Josef Martínez en première demie, le CF Montréal a tué le suspense et vogué vers une victoire de 2-0 sur le New York City FC.

En s'appropriant ainsi la huitième place du classement de l'Association Est, il s'est assuré d'être l'hôte d'un match de barrage qui aura lieu mardi au Stade Saputo. Son adversaire pour l'occasion sera Atlanta United. Le gagnant de ce duel disputera une série 2-de-3 contre l'Inter Miami.

« Ça fait énormément de bien, appréciait Samuel Piette, quelques minutes après avoir vécu un beau moment de communion avec les partisans. On est dans un bon moment, on vit de belles émotions. Super content d'entrer par la grande porte. »  

« C'est formidable de secouer cette guigne, s'extasiait Joel Waterman, qui avait aussi en tête la défaite contre Orlando dans un match décisif en 2021. Surtout contre New York City, une équipe qui nous a toujours donné du fil à retordre à l'étranger comme à la maison.

Pour en arriver là, l'Impact a gagné avec panache un pari qu'on serait tenté de qualifier de risqué, celui de laisser aux visiteurs du jour le soin de gérer le ballon et d'animer le jeu.

La stratégie a failli se retourner contre lui. Après les 45 premières minutes, New York avait contrôlé près de 60% de la possession et dirigé trois fois plus de tirs au but (10-3) que ses hôtes. Mais quand ceux-ci ont frappé, ils ont frappé fort.

Clark a augmenté la marge de manœuvre des locaux sur leur première vraie occasion du match à la 18e minute. Héritier d'une passe de Bryce Duke que Martínez avait savamment laissé filer, le fougueux milieu de terrain a enfoncé son quatrième but en neuf match dans l'uniforme montréalais.

« C'était un match un peu particulier parce qu'on savait que même si on ne gagnait pas, on avait la chance d'avancer, a expliqué Piette. Donc t'es un peu entre deux chaises. Tu veux être agressif, tu veux aller de l'avant, mais en même temps tu ne veux pas trop t'exposer à l'arrière et ouvrir la porte à New York. C'est sûr que quand on a mis ce premier but, ça nous a fait énormément de bien. »

Martínez a pratiquement plié le match dans les arrêts de jeu de la première période. Alimenté par un Clark pugnace, l'as buteur a étiré la jambe droite pour rediriger une passe millimétrée derrière le gardien.  

À partir de ce moment, il aurait fallu une catastrophe monumentale pour bloquer l'accès aux séries à ce « groupe hyper solidaire », pour reprendre les paroles du capitaine.  

« Si on fait le même match et qu'on perd 1-0, je vois très bien les gens [me dire] : ‘coach, zéro contrôle du match', et les deux sont un peu vrais, philosophait Laurent Courtois, qui est devenu le quatrième entraîneur de l'ère MLS à qualifier l'Impact pour les séries à sa première année complète en poste. C'est un peu cette situation où ce n'est jamais tout noir ou tout blanc. Défensivement, je nous ai trouvé rarement en danger. Par contre, c'était dur de poser des vrais problèmes dans le pressing. Globalement, on n'a réussi qu'à leur faire du mal soit en transition, soit quand ils perdaient le ballon et essayaient de le regarder. »

« Ça bascule tellement en fonction du résultat, a-t-il résumé. On essaie de contrôler ce qu'on peut contrôler. Mais que ça soit dans la résilience ou dans la qualité technique et synchronisation, tout le monde a élevé son niveau dernièrement et ça a bien marché. »

« Énorme » Waterman

Le CF Montréal était arrivé à cette étape critique de sa saison avec le vent en poupe. Il avait remporté quatre de ses six parties précédentes, une séquence qui coïncidait avec l'identification d'un noyau de titulaires fiables et performants. En prime, le bilan de santé de l'équipe était immaculé. Les conditions gagnantes étaient rassemblées.  

Courtois avait néanmoins une grosse décision à prendre. En l'absence de Nathan Saliba, suspendu sur accumulation de cartons, le stratège devait trouver un milieu capable de complémenter Piette devant le dernier rempart défensif.

Les options n'étaient pas légion. Son choix s'est arrêté sur Waterman, un défenseur de métier qui avait occupé cette position en de rares occasions dans les rangs universitaires et en Première Ligue Canadienne. Aussi bien dire dans une autre vie.

Courtois a dit avoir basé son choix sur « sa gestion des matchs de haut niveau, les critères que cette position, dans mon style de jeu, requiert en termes de volume et sa maîtrise technique ». Waterman a complété 84% de ses passes, récupéré douze ballons, bloqué deux tirs et remporté cinq de ses sept duels au sol. L'entraîneur a utilisé le mot « énorme » pour qualifier sa performance.

« Ça faisait longtemps que je n'avais pas autant couru, mais c'était super. N'importe quoi pour l'équipe », a dit l'international canadien.

La réponse de Waterman dans ces circonstances exceptionnelles fait en sorte que l'absence de Saliba aura finalement été un mal pour un bien. Avec seulement deux jours de repos avant de retrouver le terrain pour un match sans lendemain, le retour d'un cadre frais et dispos ne sera pas de refus pour le CF Montréal.