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Le siège de Laurent Courtois chauffait depuis un mois

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MONTRÉAL – L'été dernier, avant que le CF Montréal ne s'enflamme et ne se qualifie pour un match éliminatoire, Gabriel Gervais a dû répondre à de nombreuses questions au sujet de l'avenir de Laurent Courtois. À chaque fois, le président a offert à son entraîneur une variante de quelque chose qui ressemblait beaucoup à un vote de confiance.

Durant l'entre-saison, le club a justifié ses nombreuses acquisitions en disant qu'elles étaient en phase avec la vision tactique de Courtois. On a aussi laissé ce dernier s'entourer d'adjoints avec qui il avait des affinités. On croyait la table mise pour que l'An 2 de l'ère Courtois se passe sous le signe de la progression.

Mais après cinq matchs, l'équipe n'allait nulle part et sa cellule décisionnelle a décidé qu'elle en avait assez.

En fait, Gervais a affirmé en point de presse lundi que la décision de congédier Courtois était soupesée depuis quatre semaines. Même s'il ne s'agissait alors que de la première défaite de la saison, le président dit avoir senti que « la chaîne a débarqué » le 1er mars au Minnesota.

Au-delà des performances, il y a « certains événements qui ont eu lieu » qui ont éventuellement coûté son poste à l'entraîneur. Gervais n'a pas voulu préciser la nature de ces événements.

De façon générale, le grand patron a parlé d'un entraîneur qui n'était pas sur la même longueur d'onde que ses joueurs. D'un message qui ne passe plus aussi bien.

« C'est pas tellement les résultats ou le score des matchs, c'est plutôt dans la façon, dans les performances qu'on voyait. On voyait une équipe en manque de cohésion, des joueurs frustrés, un manque de combativité à certains moments. On a trouvé que c'était le moment de le faire pour vraiment relancer notre saison. »

« Est-ce qu'on peut tout mettre ça sur le dos de Laurent Courtois? Non, a poursuivi Gervais. Il y a des joueurs aussi qui ne performent pas à la hauteur de ce qu'on attend d'eux. Mais avant tout, on sent vraiment un manque de cohésion, un manque de confiance. Et ça qu'on le veuille ou non, c'est le rôle de l'entraîneur et de son staff de mettre les joueurs dans la meilleure position possible et c'est quelque chose qu'on ne voyait pas, surtout dans les quatre derniers matchs. »

On comprend aussi qu'il n'y a pas que dans le vestiaire que la communication faisait défaut. Sans aller jusqu'à parler de « divergences » d'opinion, Gervais affirme que les décisions de Courtois provoquaient l'incompréhension à l'étage supérieur.

« Est-ce qu'on comprenait toutes les décisions de notre côté? Non. On se posait des questions, tout comme vous vous posiez des questions. Mais ultimement, c'est le choix du coach et de ses adjoints. Après on doit voir des résultats. Mais on ne voyait pas de constance à travers les matchs, on ne voyait pas des performances répétées. Et je me répète, on sentait de la frustration. »

Gervais estime avoir « donné les munitions pour réussir » à Courtois. Durant l'hiver, l'équipe a notamment embauché le joueur désigné Giacomo Vrioni et un autre attaquant, Prince Owusu, dont on dit du profil qu'il cadre mieux dans la philosophie sportive du club que celui de Josef Martinez. À cette liste peuvent s'ajouter le vétéran Fabian Herbers, le défenseur Jalen Neal et le jeune milieu de terrain ukrainien Hennadii Synchuk.

Plusieurs de ces joueurs n'ont toutefois toujours pas vu le terrain, ralentis par des blessures ou, dans le cas de Synchuk, un méticuleux plan de remise en forme. Courtois n'aura finalement jamais travaillé avec les éléments les plus importants du groupe qu'on avait assemblé pour lui.  

« Il y a certains joueurs blessés, mais il y a beaucoup de joueurs qui sont sur le terrain qu'on est allés chercher, réplique Gervais. On peut penser à Prince, on peut penser à [Dante] Sealy, à [Victor] Loturi, à d'autres qui nous donnent de la profondeur et qui prennent des grosses minutes. Ils sont sur le terrain présentement. Oui, on a certains blessés, mais on a assez de profondeur et assez de qualité pour offrir des performances plus convaincantes. »  

Gervais et les frères Luca et Simone Saputo, qui avaient chacun un doigt sur le bouton du siège éjectable de Courtois, n'avaient pas non plus la patience de naviguer dans la tempête jusqu'à ce que l'éprouvante séquence de sept matchs à l'étranger de l'équipe ne prenne fin.

« On aurait pu attendre un mois et se dire "Ok, si on n'a pas de succès en début de saison ici à domicile..." Mais nous, on veut absolument relancer notre saison. [...] On ne voit pas de signal comme quoi on s'en va dans la bonne direction. »

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