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Les mots de Gabriel Gervais ont touché la cible

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MONTRÉAL – Le président et chef de la direction du CF Montréal, Gabriel Gervais, s'est adressé aux médias jeudi matin au Centre Nutrilait. Le contraste entre la teneur de son propos et celle de son apparition précédente n'aurait pu être plus marqué.  

Il y a un mois presque jour pour jour, Gervais sonnait l'alarme. Malgré les semaines de préparation dont elle avait pu bénéficier après son élimination précoce en Coupe des Ligues, son équipe se relevait de deux humiliations en règle contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre et le FC Cincinnati.

Une qualification aux matchs éliminatoires, bien que mathématiquement envisageable, semblait utopique.

Devant les journalistes, Gervais avait déclaré que « toute l'équipe au complet doit se réveiller ». Il avait parlé d'un « équilibre à trouver » dans la planification des entraînements. Il avait déploré des « erreurs de base ». Les joueurs – il avait décrié le « manque d'effort » de certains d'entre eux - étaient passés dans le tordeur. Mais ils n'avaient pas été les seuls visés par sa sortie.

« Tant les entraîneurs que les joueurs doivent trouver des solutions », avait sommé le président.

Sur la ligne du temps de la saison du CF Montréal, il y a un « avant » et un « après » bien définis qui coïncident avec cette déclaration. Dans les semaines qui ont suivi, l'équipe a remporté trois matchs de suite à domicile, a effectué une remontée spectaculaire en Nouvelle-Angleterre et a décroché une première victoire depuis des lunes à l'étranger.

Cette succession de succès a permis à Montréal de placer un pied en séries. Un match nul le 19 octobre contre New York City FC prolongerait à coup sûr sa saison. Que ce scénario se concrétise ou non, on peut déjà affirmer que les mots calculés de Gervais ont touché la cible.

« Oui, on le voit, le staff a trouvé de solutions, reconnaît celui qui est aussi directeur sportif par intérim. On le voit dans le choix des joueurs, l'intensité à l'entraînement, le côté tactique... C'est pas que le staff ne travaillait pas sur le tactique, mais maintenant on voit que tous les joueurs sont sur la même longueur d'onde et les résultats ont été là, absolument. »

Courtois reconnaît que les mots de son patron ont pu participer au virage à 180 degrés effectué par son groupe.

« Le fait de toujours questionner comment on agit pour pouvoir être plus pertinent, c'est toujours des bonnes discussions. Bien sûr qu'on a, comme tout le monde, des choses à faire mieux. J'ai trouvé que ça a servi comme un petit réveil », a convenu le coach.

« On travaille bien, mais on peut travailler mieux. Comment on peut au moins maintenir ce qui va bien et améliorer les choses qu'on peut faire différemment? Et ça n'a rien à faire avec les résultats. Ce que je n'aime pas, c'est associer [le progrès] au fait qu'on a gagné quelques matchs dernièrement. On travaillait très bien dernièrement, alors je suis content là-dessus. »

Vrai visage

Gervais estime avoir devant lui une équipe plus confiante qui affiche « beaucoup plus de cohésion ». Il apprécie aussi de voir certains joueurs répondre aux attentes avec professionnalisme.

« C'est littéralement ça. Notre coach demande depuis le début de l'année une constance, une stabilité et finalement on est en train de la voir », se félicite-t-il.

« Il y avait vraiment une volonté, qu'on a essayé de communiquer aux gars, de jouer notre vrai jeu, de faire voir notre vrai visage, développe Courtois. Pour nous-mêmes, déjà, et pour des gens qui comptent sur nous. C'était ça la mission. Ce n'était pas la place en séries ou de dire ‘il nous faut tant de points'. On l'a évoqué, mais vraiment la priorité, c'était que chaque séance d'entraînement serve à quelque chose, qu'on ressorte avec quelque chose en tête. Je ne veux pas juste qu'on fasse acte de présence à chaque jour, tu vois? C'est ça l'idée. »

Au moment où les victoires s'enchaînaient dans les dernières semaines, de nombreux joueurs ont fait référence à de légers ajustements tactiques qui auraient été apportés par le staff afin de rectifier le tir. Courtois, qui répétait pendant ce temps à qui voulait l'entendre qu'il n'avait jamais changé une virgule à son discours, réfute cela avec amusement.

« C'est pourri de dire ça! Je n'en veux à personne, des fois, tu dois dire des choses parce que... voilà! Mais c'est la même chose, on a fait la même chose. Faudra qu'ils me disent, pour les ajustements tactiques, parce que moi je dis la même chose depuis un an déjà. »

Gervais aussi reste fidèle à son discours. Comme il l'avait mentionné « la dernière fois et l'avant-dernière fois », il a réitéré son entière confiance envers Courtois. Mais il s'est retenu d'offrir une évaluation plus approfondie du travail de son entraîneur.

« Je préfère le faire au bilan de fin d'année pour vraiment évaluer l'ensemble de l'œuvre. Je l'ai dit dans le passé, c'est un jeune coach qui doit apprendre, mais que nous aussi on doit encadrer. »