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Coupe des Ligues : les souhaits incompatibles de Laurent Courtois

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MONTRÉAL – Laurent Courtois l'a admis avec candeur et humilité il y a une dizaine de jours : l'enchaînement de matchs inhérent à la réalité d'une équipe de MLS l'a un peu déstabilisé à sa première saison à la barre du CF Montréal.

« Tu fais semblant, tu te dis : "c'est bon, I got this, ça va aller". Mais après quand le présent arrive, les [joueurs] internationaux partent au même moment que tu as dix blessés, tu commences à te gratter la tête », confessait avec le sourire celui qui a passé les deux saisons précédentes à la tête de l'équipe réserve du Crew de Columbus.  

« Ça a vraiment été un challenge pour moi à ce niveau-là. Surtout, t'es tellement frustré parce que tu veux travailler, mais t'as pas le temps. Il y a la gestion physique et mentale. Il faut penser au prochain match, mais quand tu fais ta composition, tu dois anticiper le suivant. Donc ça a été vraiment un casse-tête. »

Courtois pourrait avoir l'occasion de reprendre son souffle dans les prochaines semaines. Mais pour que ce scénario se concrétise, son équipe devrait s'écraser dans la phase de groupe de la Coupe des Ligues, une compétition opposant les 29 équipes de la MLS et les 18 équipes de la Liga MX pour laquelle le circuit Garber interrompt ses activités pendant un mois. Et ce n'est évidemment pas ce qu'il veut.

N'empêche, l'avènement de cet intermède met en relief le déchirement de l'entraîneur entre deux souhaits qui sont incompatibles.

« C'est particulier dans le sens où tu as envie de te qualifier, tu as envie de continuer à jouer parce que sinon tu as le mois d'août qui est complètement déchargé, donc ce n'est pas l'idéal. En même temps, ça pourrait peut-être être une opportunité – qu'on n'envisage pas – mais de travailler physiquement et de travailler autre chose, soupesait Courtois jeudi. Mais c'est vrai que quand tu vois la fréquence des matchs depuis le début de la saison et que tout d'un coup, soit ça va être encore pareil ou soit il va y avoir un vide complet durant tout le mois, c'est un peu particulier. »

Il y a un an, le CF Montréal avait commencé la Coupe des Ligues en échappant bêtement un point au terme d'un match haletant contre le club mexicain Pumas UNAM. Une défaite de 1-0 quatre jours plus tard contre D.C. United avait anéanti ses espoirs de promotion dans la structure du tournoi. Il s'était écoulé 24 jours avant qu'il reprenne le terrain dans un contexte compétitif.

Cette année, Montréal forme le groupe « Est 2 » avec Orlando City SC et l'Atlético de San Luis. Il disputera son premier match vendredi soir en Floride, puis accueillera son rival mexicain mardi prochain au Stade Saputo.

Après un début de saison difficile, Orlando est dans une grande forme. Les Lions ont signé quatre victoires et un match nul à leurs cinq dernières sorties, avec 14 buts marqués et seulement trois buts encaissés durant cette séquence. Quant à San Luis, le club a terminé la deuxième portion du championnat mexicain en 13e place la saison dernière. En quatre matchs depuis la reprise des activités, il a enregistré une victoire, une défaite et deux nuls.

Le CF Montréal n'arrive pas en Coupe des Ligues mû par la plus grande impulsion. Il n'a qu'une victoire à ses cinq derniers matchs, n'a marqué que quatre buts dans l'intervalle et vient d'offrir une performance sans saveur contre le Toronto FC.

Mais justement, il s'en trouve pour croire que la couleur différente imposée par la Coupe des Ligues pour faire du bien au Bleu-blanc-noir.

« C'est le contexte idéal pour un nouveau départ, croit Ariel Lassiter. Je sais que ça coupe la saison en deux, mais une nouvelle compétition, une page blanche pour y commencer quelque chose de nouveau pourrait nous propulser dans la bonne direction. »

Courtois a la chance de pouvoir attaquer ce nouveau défi avec un groupe en santé. Dans le plus récent rapport de disponibilité fourni par le CF Montréal, seul le gardien Logan Ketterer (cheville) et le milieu de terrain Alessandro Biello (équipe nationale) sont écartés de l'équation en vue du match à Orlando.

« Chaque fois qu'on ressent de la fatigue ou qu'on en arrache un peu, je me rappelle – et je le dis aux gars – qu'on aurait bien aimé avoir ce genre de problèmes il y a quelques mois. C'est une belle opportunité qui se présente à nous de participer à ce genre de compétition, peu importe les défis que ça peut engendrer. »