Samuel Piette laisse son sort entre les mains de Jesse Marsch
MONTRÉAL – Pour la deuxième fois en un an et demi, Samuel Piette vient de rentrer d'un tournoi international majeur sans y avoir disputé une seule minute. Comme ça avait été le cas à la Coupe du monde au Qatar, le capitaine du CF Montréal n'a pas quitté le banc dans le parcours du Canada jusqu'au match pour la troisième place à la Copa América.
Piette, qui a porté le maillot à la feuille d'érable 69 fois dans sa carrière, est-il arrivé à la croisée des chemins avec l'équipe nationale? La question avait été posée au sélectionneur Jesse Marsch lors de son passage à Montréal plus tôt cette semaine. Tel un Barclay Donaldson devant les provocations de Reggie Dunlop dans le classique Slapshot, Marsch avait rejeté l'idée qu'il était temps pour son vétéran de laisser sa place à un plus jeune.
Vendredi, deux jours après avoir pris part à un premier match compétitif depuis le 1er juin, Piette a abondé dans le même sens.
« Pour moi, ce n'est même pas une question. Ce n'est même pas une pensée à laquelle je me suis arrêté », a réagi le milieu de terrain de 29 ans.
« L'équipe nationale, c'est une récompense, dans un sens, quand tu performes avec ton club. Jamais je ne vais tourner le dos à l'équipe nationale, jamais je ne vais prendre ma retraite de l'équipe nationale. Ça va être l'équipe nationale qui va me faire prendre ma retraite. Moi tant et aussi longtemps que je vais jouer au foot, que je vais être un joueur actif, je vais être disponible pour l'équipe nationale. Ma sélection sera toujours entre les mains de l'entraîneur. Ça sera à lui de juger si j'ai ma place ou non. »
Et une place, Piette est convaincu qu'il en mérite encore une. Même s'il n'a plus le même statut au sein de la sélection que les des compétitions qui ont précédé le processus de qualification pour la dernière Coupe du monde et même s'il doit continuer de s'ajuster aux exigences particulières de Marsch.
« C'est un peu le même discours pour tout le monde. On a eu six semaines ensemble. Ça peut paraître beaucoup parce que c'est quand même six semaines intenses, mais en même temps c'est très peu. C'est aussi un style de jeu assez différent de ce qu'on fait ici à Montréal, dans le sens où c'est très physique, agressif, il n'y a pas de repos. C'est une mentalité de jamais arrêter, toujours aller vers l'avant, même avec la balle, il y a un peu moins de construction. [Marsch] aime mieux qu'on aille vers l'avant, qu'on fasse des erreurs mais qu'on récupère la balle. On parle beaucoup de counterpress, de rest defense… Ce sont toutes des choses que je suis capable de faire. »
« Pour tout le monde, c'est un temps d'adaptation, poursuit Piette. Et c'est sûr que quand tu ne joues pas, tu essayes d'appliquer ces principes à l'entraînement, mais ce n'est pas pareil qu'en match. Je pense que j'ai bien fait aux entraînements, on a eu quelques bonnes discussions, il m'a dit qu'il était super content de moi et qu'il avait pensé me mettre titulaire au dernier match. Finalement il a pris d'autres décisions, ce que je respecte totalement. C'est à moi d'être performant et professionnel dans les entraînements et démontrer que j'ai ma place, autant pour jouer que pour entrer dans le groupe. »
La prochaine occasion de Piette d'obtenir sa 70e apparition avec l'Unifolié surviendra en septembre, alors que le Canada disputera un match amical aux États-Unis. Marsch a aussi révélé que Canada Soccer travaillait sur la présentation d'une rencontre préparatoire en sol montréalais, une première depuis 2017.