Un « plan mathématique » pour le dernier droit
MONTRÉAL – Il y a environ un mois, entre un match nul à New York et la visite du Toronto FC au Stade Saputo, Laurent Courtois avait confié qu'il avait pour la première fois utilisé le classement pour sensibiliser ses joueurs à la valeur de chaque petit point qui était à sa portée. « Pour leur faire voir que, voilà, on est dans le money time », avait-il précisé.
Parce que l'avènement du tournoi de la Coupe des Ligues est ensuite venu s'interposer dans le calendrier de la MLS, le positionnement du CF Montréal n'a à peu près pas changé depuis. Mais la reprise des activités est imminente et avec elle le chaos qui caractérise la course aux séries dans l'Association Est.
Le neuvième et dernier rang donnant accès aux séries dans l'Est est présentement détenu par Atlanta United, qui possède 28 points en banque. Les six clubs qui restent derrière forment un peloton dont chacune des composantes peut aspirer à une qualification. L'Impact n'est qu'à un point de sa cible. L'équipe la plus éloignée de cet objectif, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, n'a qu'un retard de cinq points à combler. Elle compte aussi deux matchs en mains sur toutes ses concurrentes.
Dans la longue pause qui a été imposée à son équipe depuis son élimination en Coupe des Ligues, Courtois a tenu à ce que ses joueurs comprennent ce qui les attendait et ce qu'ils devaient soutirer des neuf matchs qui composent le reste de leur saison.
« La mentalité, c'est un match à la fois, mais c'est sûr qu'on a été précis sur les scénarios chiffrés, que ça soit pour faire les playoffs ou [accéder à un match de barrage], a dit Courtois vendredi matin. C'est important pour les joueurs d'avoir un visuel. Des fois, ils l'entendent, on le dit, mais qu'est-ce qu'ils comprennent vraiment? Là on a pu faire une petite présentation sur les scénarios. On est au courant. On a coché toutes les boîtes. Il n'y a plus qu'à exécuter maintenant. »
Le calendrier des Montréalais pourrait être qualifié de favorable. Ils joueront cinq de leurs neuf derniers matchs à domicile. Aussi, cinq de leurs sept prochains rendez-vous les opposeront à des équipes qui présentent actuellement une fiche perdante. Ils affronteront notamment deux fois la dernière équipe dans l'Est et une fois la pire équipe dans l'Ouest.
En contrepartie, les matchs contre Cincinnati, New York City FC et Charlotte (deux fois) sont plus compliqués sur papier.
Courtois n'a pas révélé les détails de ses conversations avec ses joueurs, mais il affirme avoir « identifié précisément les chiffres » qui leur permettrait de jouer du football d'automne.
La saison dernière, Charlotte avait eu besoin de 43 points pour décrocher le dernier billet pour les séries. Si c'est effectivement à cette hauteur que Courtois a tracé la ligne pour ses hommes, il faut donc calculer que le CF Montréal devra faire siens 16 des 27 points disponibles pour espérer prolonger son espérance de vie.
« Après je ne suis jamais très à l'aise avec ça, relativise le stratège. Je me rappelle d'un entraîneur qui nous faisait voir un tableau d'objectifs et après le premier match, tu ne montres plus le tableau et t'as l'air d'un idiot. Donc je suis vraiment : voilà les scénarios les gars. On sait où on doit être. ]...] Mais si au coup d'envoi t'es pas dedans, ça ne sert à rien tes plans mathématiques. »
Attention au Revolution
En bon entraîneur de son époque, Courtois prend tout de même la peine de préciser qu'il faudra aborder les matchs un à la fois et que « la qualité de l'adversaire, on s'en fiche ». Qu'il en revient à ses hommes, au fond, de faire ce qu'ils ont à faire.
Dans cet ordre d'idée, il se méfie du Revolution de la Nouvelle-Angleterre, qu'on vous a décrit un peu plus haut comme la pire formation de l'Est. Il sera l'adversaire samedi soir au Stade Saputo.
« Faut pas se fier au classement. Il n'y a pas très longtemps, ils gagnaient la conférence, je crois? Ça reste un effectif de très grande qualité, dangereux sur pas mal d'aspect. Que ça soit le classement ou leur santé actuelle, je ne m'y fie pas trop. »
Il s'agira de la première occasion de voir la nouvelle mouture de l'Impact à l'œuvre. Pendant l'ouverture de la récente fenêtre de transfert, le club s'est départi de trois vétérans abonnés au onze partant pour les remplacer par des jeunes en quête d'une réinitialisation. Pour atteindre les objectifs visés, ceux-ci devront rapidement trouver leurs jambes et leurs repères dans leurs nouvelles couleurs.
« On s'attendait à ce qu'il y ait des changements, a minimisé le défenseur Joel Waterman. C'est vrai qu'on s'est rajeunis, mais les nouveaux amènent un vent de fraîcheur avec eux et certains éléments qu'on n'avait pas sur le terrain. C'est positif, mais il faudra trouver s'habituer les uns aux autres très rapidement si on veut jouer en séries. »
Montréal amorce le dernier droit avec un effectif en santé et en harmonie. Courtois a précisé avoir enterré la hache de guerre avec l'attaquant Josef Martínez, qu'il avait accusé de « trahison » lors de sa précédente sortie publique. « On a clarifié deux, trois choses. Tout est clair, on repart de zéro », a dit le patron du vestiaire.