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Un retour à rabais de Quioto? « Ce n'est pas prévu », dit Renard

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MONTRÉAL – Dans le monde volatil du soccer professionnel, il peut être prudent d'attendre l'arrêt complet de toutes les pièces en mouvement avant de brosser un portrait qui se veut définitif d'une situation. Seulement dans les deux dernières années, au CF Montréal, les départs de Rudy Camacho et de Victor Wanyama ont été rangés au rayon des affaires classées avant qu'on assiste finalement à leur retour au bercail quelques mois plus tard.

Devrait-on donc marcher sur des œufs en déclarant la fin de l'association entre Romell Quioto et le club montréalais?

Vendredi, à la date limite que les équipes de la MLS devaient respecter pour livrer la mise à jour de leur effectif en vue de l'entre-saison, le CF Montréal a conclu un communiqué de quatre paragraphes en citant que « le contrat de l'attaquant Romell Quioto prend fin en 2023. Le Club tient à remercier tous les joueurs qui ne seront pas de retour. »

La forte impression qui s'était dégagée du bilan de fin de saison semble donc se confirmer : tout indique que le troisième meilleur buteur de l'histoire de l'Impact a botté son dernier ballon dans les couleurs du club.   

Olivier Renard, un intransigeant négociateur, adopte-t-il encore ici la ligne dure dans l'espoir de pouvoir ramener un membre important de son vestiaire à ses propres conditions? Le porte reste-t-elle ouverte pour un retour de l'international hondurien à un coût moindre que celui qui est actuellement exigé?

« Ce n'est pas prévu, a répondu Renard, vice-président et chef de la direction sportive du CF Montréal. Je sais qu'avec les deux joueurs cités, ça a fonctionné un peu comme cela. Même si avec Rudy, on avait fait une offre qu'il avait refusée et que c'est lui qui était ensuite revenu vers nous. Ici avec Romell, on a parlé large avec son entourage, mais on n'a pas fait d'offre. On sait un peu quelles sont ses ambitions salariales et les années à signer. Pour le moment, on n'est pas relax de signer ça comme contrat. »

« Il nous a apporté beaucoup de choses, beaucoup de buts, c'était un joueur très important pour nous. À nous maintenant de trouver des joueurs qui vont être aussi importants que lui. »

Comme il l'avait fait à la conclusion de la plus récente saison, Renard a répété que l'agent de Quioto l'avait approché à la fin de la saison 2022 avec l'intention de négocier une prolongation de contrat. Le Belge avait préféré laissé son attaquant vedette écouler la dernière année de son pacte, échaudé notamment par son historique de blessures.
L'avenir lui aura donné raison. Quioto, 32 ans, a disputé moins de 800 minutes en MLS la saison dernière, de loin sa contribution la plus modeste durant son séjour de quatre années à Montréal. Une lésion musculaire aux ischiojambiers l'a notamment rendu indisponible de la mi-mai à la fin septembre.

« C'est certain que si Romell avait été un joueur toujours prêt sur le terrain, il était le premier à nous aider, à marquer des buts. Il nous a manqué beaucoup la saison dernière, a reconnu Renard. Mais sur le futur, je dois analyser le budget que nous avons, la qualité du joueur et le risque d'absence. C'est pour ça qu'on a préféré pour le moment ne pas faire d'offre. Je ne pense pas que ça sera le cas. C'est pour ça qu'on le remercie. »

Sans relève digne de ce nom à la position d'attaquant, le CF Montréal a présenté la quatrième pire attaque de la MLS en marquant 36 buts en 34 parties en 2022. Le meilleur buteur de l'équipe a été Mathieu Choinière avec cinq réussites.

Le départ de Quioto, qui touchait un salaire légèrement supérieur à un million de dollars selon les derniers chiffres publiés par l'Association des joueurs, donnera à Renard la flexibilité nécessaire pour injecter du sang neuf à son secteur offensif.

Vendredi, le CF Montréal a aussi annoncé la mise sous contrat de l'attaquant de 21 ans Sunusi Ibrahim pour les trois prochaines saisons. Renard a toutefois mis au clair que le retour du Nigérian n'avait « rien à voir » avec le départ de Quioto.

« J'espère que c'est le nouveau Quioto, mais la pression ne doit pas venir sur lui. On doit faire d'autres acquisitions pour palier le départ de Romell », a-t-il statué.