Wanyama boude-t-il? « J'évite d'interpréter », dit Laurent Courtois
MONTRÉAL – On ne pensait pas qu'une suite était dans les cartons, mais les premiers épisodes de la deuxième saison du roman-savon mettant en vedette Victor Wanyama sont maintenant disponibles. Où nous mènera l'intrigue cette fois-ci?
L'année dernière, le torchon avait vite brûlé entre le vétéran et l'entraîneur Hernán Losada. Le Kenyan avait été cloué au banc à partir de la mi-juillet, une situation que sa femme avait décriée sur les réseaux sociaux. Visiblement aigri, Wanyama avait réglé ses comptes sans délicatesse au bilan de fin de saison.
Avec le départ de Losada et l'arrivée de Laurent Courtois, Wanyama a d'abord semblé libéré de ses chaînes. « Je recommence à me sentir moi-même », avait-il dit, le cœur léger, en février au camp d'entraînement.
Mais malgré tous les bons mots qu'il a eus pour son imposant milieu de terrain, Courtois ne lui a pas attribué les minutes de jeu qu'il avait perdues sous son prédécesseur. Et donc, presqu'un an après que sa déportation vers la marge ait commencé, Wanyama a recommencé à montrer des signes de mécontentement.
Wanyama a été titularisé pour le match du 15 juin contre Real Salt Lake, le premier que le CF Montréal devait disputer sans Samuel Piette et Mathieu Choinière en raison de leurs obligations en équipe nationale. Quelques jours plus tard, il a été écarté de la formation partante contre les Red Bulls. Lorsqu'il est entré comme substitut à la 72e minute, il a semblé refuser de porter le brassard de capitaine, qu'il a fini par remettre à Jonathan Sirois.
À la fin de cette semaine, Wanyama n'a pas pris l'avion avec ses coéquipiers en direction du Colorado. Selon la version officielle communiquée par l'équipe, il aurait demandé la permission de rester à Montréal pour être avec sa femme et leur nouveau-né. Chacun est libre de croire ou non à cette explication.
Le plus récent développement est venu de Joel Waterman après le match au Colorado. Dans une publication Instagram où on le voit enlacer son coéquipier, le défenseur a écrit : « Le manque de respect fera occasionnellement son apparition, mais je sais que tu resteras toujours le même. »
Vendredi à la veille d'un match contre l'Union de Philadelphie au Stade Saputo, Courtois a été appelé à commenter son utilisation de Wanyama et la décision de ce dernier de refuser le brassard de capitaine contre les Red Bulls.
Sur ce dernier sujet, l'entraîneur a refusé de se mouiller sous prétexte qu'il n'avait toujours pas aborder le sujet avec le principal intéressé.
« Le plus simple serait de lui demander. Je vais lui demander aussi, a dit Courtois. Je me dis qu'il n'a peut-être pas osé puisque je ne le lui avais pas précisé. Peut-être qu'il boudait? Non, il faut lui demander. »
Pour ce qui est de l'utilisation de l'ancien vétéran de la Premier League, Courtois a relevé qu'elle découlait de ses propres décisions. Wanyama, 33 ans, n'a obtenu que deux départs et moins de 300 minutes de jeu en 2024 en MLS.
« Je ne peux pas lui demander d'être satisfait avec le fait que je ne lui donne pas assez de temps de jeu, a compris Courtois. J'espère que chaque joueur qui n'a pas son temps de jeu pense qu'il mérite de jouer plus. Après, pour des petits trucs ponctuels comme [l'histoire du brassard], moi j'évite d'interpréter.
Cóccaro s'est excusé
Plus tôt cette semaine, le collègue Alex Antonacci a capté sur caméra une scène où l'on voit Matías Cóccaro quitter en trombe le terrain d'entraînement avant d'être rattrapé par l'entraîneur de la performance Stefano Pasquali. L'Uruguayen avait été taclé durement par Sunusi Ibrahim et ne digérait pas que l'exercice ait continué sans qu'on lui porte attention.
Vendredi, un autre membre de l'équipe de RDS, Antonin Besner, a demandé à Laurent Courtois si Cóccaro s'était laissé emporter par un excès d'intensité.
« Non, pas du tout, s'est opposé l'entraîneur. Matí a des qualités qu'on connaît. Il a aussi beaucoup d'efforts à faire pour qu'on soit sûr qu'il soit quelqu'un sur qui on peut compter quotidiennement.
Ça revient un peu au chantier que j'ai avec ce groupe-là, c'est-à-dire d'être un peu moins inconstant sur ce que tu vas me donner au quotidien. »
« En plus de ça, il a fait une erreur, il l'a reconnu, il s'est excusé auprès du groupe et on avance », a conclu Courtois.
Cóccaro revient d'une blessure à un genou qui l'a tenu loin des terrains pendant deux mois. Il a pris part à trois rencontres depuis la fin de sa convalescence, mais aucune dans un rôle de titulaire.
En dix apparitions depuis son arrivée en MLS, « El Zorro » a joué plus de 45 minutes à seulement quatre reprises.