Le Canada a les yeux sur l'Argentine... et 2026
Le Canada entamera le tournoi de la Copa América jeudi contre l'Argentine dès 20 h sur RDS2 et le RDS.ca.
Le Canada sera de retour sur la scène mondiale du soccer jeudi avec de nouveaux dirigeants et un nouveau plan.
Mais alors que l'Argentine, classée première au monde, et Lionel Messi se profilent à l'horizon pour le match d'ouverture de la Copa América, jeudi à Atlanta, le nouveau sélectionneur du Canada, Jesse Marsch, a les yeux résolument tournés vers 2026.
Marsch, qui a pris les rênes de l'équipe canadienne le 13 mai, n'a jamais caché que les défis de la Copa América, tels que l'Argentine, championne en titre de la Coupe du monde, le Chili, 32e au classement, et le Pérou (42e), bien que particuliers en soi, sont des étapes sur le chemin de la Coupe du monde 2026, que le Canada co-organise.
Dans les séquences en coulisses de ses interactions avec l'équipe canadienne, diffusées dans les vidéos de Soccer Canada, Marsch fait référence à 2026 à maintes reprises.
Cela se reflète dans la sélection de l'équipe.
Le vétéran Junior Hoilett s'étant retiré à la dernière minute à cause d'une blessure, l'équipe de 26 joueurs de Marsch ne compte que deux porte-couleurs âgés de 30 ans ou plus – le gardien Maxime Crépeau (30 ans) et le milieu de terrain Jonathan Osorio (32 ans).
Quinze joueurs sont âgés de 25 ans ou moins, poursuivant ainsi la tendance à la jeunesse lancée par l'ancien entraîneur intérimaire Mauro Biello, aujourd'hui membre de l'équipe de Marsch.
Douze joueurs comptent moins de 10 sélections avec la formation nationale.
Bien que Marsch n'en soit qu'à ses débuts, l'Américain de 50 ans a été clair sur la façon dont il veut que le Canada joue.
Marsch, qui a notamment dirigéé Leeds United, le RB Leipzig, le Red Bull Salzbourg, les Red Bulls de New York et l'Impact de Montréal (aujourd'hui CF Montréal), veut que son équipe soit agressive, qu'elle attaque ses adversaires et que, quoi qu'il arrive, elle « donne tout ce qu'elle a ».
« Aussi bonne soit l'équipe, je continue de penser qu'il y a encore beaucoup de place pour de la croissance », estime Marsch.
« L'une des choses que j'ai évaluées, c'est que l'équipe était très attachée au football de possession. Je veux essayer de l'amener à une équipe un peu plus dynamique, qui est meilleure en transition, qui utilise beaucoup de nos armes et la vitesse que nous avons pour vraiment mettre de l'avant la façon dont nous pouvons jouer le jeu au plus haut niveau et contre les meilleurs adversaires. »
Pour Osorio, le style de jeu agressif et de haute intensité de Marsch – forgé dans le système global des Red Bulls – tourne autour du principe selon lequel « vous pouvez être aussi dangereux, voire plus, sans le ballon que vous ne l'êtes avec le ballon ».
« Dès le début, il nous a inculqué ses idées, la façon dont il nous voyait jouer et la façon dont il voulait que nous jouions... Je pense que les gars ont compris assez rapidement », a souligné Osorio.
« Je pense que c'est une bonne chose pour ce nouveau groupe. C'est une nouvelle ère et les gars réagissent très bien », a-t-il ajouté.
« C'est un homme très expérimenté », a noté, de son côté, l'ailier de l'Inter Milan Tajon Buchanan. « Il a entraîné de grands clubs dans de grandes ligues. Il est là pour nous pousser et amener Soccer Canada à un niveau supérieur. »
Marsch a fait du latéral du Bayern Munich Alphonso Davies son capitaine et du milieu de terrain du FC Porto Stephen Eustaquio son vice-capitaine. Ce faisant, il a confié les clés de l'équipe à sa plus grande star et à son joueur le plus influent.
Le Canada (49e au monde), qui a dû battre Trinité-et-Tobago (98e) lors d'un match de barrage pour se qualifier, est l'un des six pays invités de la Concacaf à ce championnat sud-américain qui regroupe 16 pays. Les autres sont les États-Unis (11e), le Mexique (14e), le Panama (45e), le Costa Rica (52e) et la Jamaïque (55e).
Le Canada n'a affronté l'Argentine qu'une seule fois au niveau senior, s'inclinant 5-0 en 2010 devant 66 000 spectateurs à Buenos Aires, avant que les Argentins ne partent pour la Coupe du monde en Afrique du Sud.
Pour des joueurs comme Osorio, l'expérience de la Coupe du monde au Qatar en 2022 est un atout en prévision de la Copa América.
« Jouer contre des équipes d'élite, la logistique et le sentiment d'être dans un grand tournoi, nous avons ça », a-t-il déclaré. « Je pense que ça va vraiment nous aider, honnêtement... Plus que tout, je pense que nous sommes prêts pour ce tournoi. »
Les Canadiens sont encouragés par le fait qu'ils ont tenu en échec la France (2e) lors de leur dernier match préparatoire, après avoir perdu 4-0 contre les Pays-Bas (7e).
« J'ai trouvé que c'était une belle performance », a mentionné Osorio à propos du match contre la France.
« [Les Français] ont eu des occasions, mais nous aussi », a ajouté le capitaine du Toronto FC. « Ce match aurait pu basculer d'un côté ou de l'autre. Nous avons très bien résisté. Nous avons montré notre niveau. »
Bien que l'équipe canadienne soit composée de jeunes, Osorio affirme que les joueurs partagent un objectif commun, quel que soit leur âge ou leur expérience.
« Nous vivons tous le même rêve. C'est ce qui nous unit », a-t-il fait remarquer.
C'est la première fois que le Canada participe à la Copa América. Les Canadiens devaient prendre part à l'édition 2001 en guise de récompense pour leur victoire à la Gold Cup 2000, mais ils n'y sont jamais parvenus en raison de problèmes de sécurité qui ont poussé les organisateurs à annuler l'événement, puis à le rétablir.