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RÉSULTATS

« Je sentais que je devais marquer... Et que j'allais marquer. » - Ismaël Koné

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Le but en séance de barrage d'Ismaël Koné contre le Venezuela en quarts de finale de la Copa América a poussé le Canada vers de nouveaux sommets en soccer international.

Non seulement il envoyait l'Unifolié en demi-finale du prestigieux tournoi, il soulevait une passion encore méconnue chez les amateurs de sport au pays.

On connaît la suite : le Canada s'est incliné contre les puissants Argentins, champions en titre de la Copa, mais aussi de la Coupe du monde. La troupe de Jesse Marsch a encore la chance de terminer le tournoi sur une note positive avec le match de la troisième place qui l'oppose à l'Uruguay, tombeuse du Brésil et quinze fois championne de la Copa.

Néanmoins, le soccer canadien peut d'ores et déjà crier victoire. Même dans le cas d'une défaite, le Canada s'est « mis sur la map », chose qu'il avait déjà en quelque sorte faite en se qualifiant pour la dernière Coupe du monde, mais qu'il vient indubitablement de confirmer.

Dans toute cette lumière, plusieurs étoiles ont brillé, dont celle du Québécois et de l'ancien porte-couleur du CF Montréal, Ismaël Koné. Avec Maxime Crépeau solide comme le roc devant sa cage et Moïse Bombito également buteur lors de la séance de tirs au but contre le Venezuela, le Québec a été d'une importance capitale dans les succès canadiens.

Après un arrêt de Crépeau en plongeant à sa gauche, c'était au tour de Koné de faire la longue marche du rond central au point de pénalty. Calme et confiant, mais comment se sentait le jeune milieu de terrain de 22 ans, alors qu'il s'avançait pour tirer, avec tout un pays derrière lui?

« Je sentais que je devais marquer. Et que j'allais marquer », lance-t-il, le grand sourire au visage, à notre confrère de TSN Matthew Scianitti qui a eu l'occasion de s'entretenir en solitaire avec le prodige canadien.

« J'aime juste tellement le soccer. J'étais prêt pour ce moment. Tu dois être prêt pour ça. Quand j'allais tirer, je me suis dit : si je rate, ce n'est pas grave. Je sais que mes gars assureront mes arrières. Alors pourquoi je devrais trop penser? J'ai pratiqué, j'en suis capable. J'ai déposé le ballon, regardé le gardien. Je lui ai fait penser que j'allais d'un côté, je suis allé de l'autre. C'est aussi simple que ça », poursuit-il candidement.

C'était un pénalty comme un autre pour le joueur fraichement acquis par l'Olympique de Marseille en provenance de Watford, d'autant plus que selon lui, le Canada n'a pas du tout volé cette victoire.

« J'étais calme. Je savais que c'était un grand moment pour nous et nous le méritions. Nous méritions de gagner ce match. »

Arborant généralement un grand sourire enfantin, Koné n'a pas souri après son but. Bien entendu, il a souri quand il a vu les vidéos des gens réunis d'un océan à l'autre célébrer la victoire, mais après avoir marqué l'histoire du soccer canadien, il ne pensait qu'à la suite.

« J'ai toujours voulu être un joueur professionnel. Je savais que d'un moment comme celui-là allait se présenter un jour dans ma carrière. J'étais prêt. J'étais tellement dans le moment, je me suis dit : OK, j'ai marqué. Je ne pensais pas aux éléments externes, j'étais déjà à penser au prochain match. »

Maintenant qu'il y repense, il sait très bien ce que ce but représente pour sa nation, son équipe et sa carrière, mais surtout, il en gardera un souvenir indélébile. 

« L'unité de cette équipe, soir après soir… Il y a eu un moment, je ne l'ai dit à personne, où nous nous tenions pendant les tirs au but. Je voulais leur dire merci. De nous avoir mis dans cette situation, de faire partie de ça, avec eux. Je regardais à gauche et à droite, au banc, et je me sentais bien d'être avec eux. Ce sont mes frères », conclut avec émotion celui qui a fait ses classes avec le CS Saint-Laurent.

Maintenant, il ne reste plus qu'à savoir si Koné et ses frères d'armes grimperont sur le podium de la Copa América, un exploit que très peu aurait cru possible, mais que la formation canadienne n'a jamais douté en être capable.