Un pas vers 2026 pour le Canada à la Copa América
À l'époque où il pilotait l'équipe nationale, John Herdman souhaitait avoir l'opportunité d'affronter de grandes nations plus régulièrement.
Après des matchs préparatoires contre les Pays-Bas et la France, le Canada se dirige vers la première compétition officielle de l'ère Jesse Marsch. Une Copa América qui débutera avec une rencontre face aux champions du monde en titre.
De grandes nations, en veux-tu, en v'là!
Objectifs
C'est la deuxième fois que l'Unifolié se qualifie pour la Copa América. Il en sera toutefois à sa première participation au tournoi.
Son sacre en Gold Cup en 2000 lui avait valu un billet pour la Copa l'année suivante, mais des inquiétudes entourant la sécurité en Colombie avaient mené à un retrait du Canada à quelques jours de la compétition.
Il est donc extrêmement difficile de trouver des comparables à l'échelle continentale pour fixer les ententes. La Coupe du Monde de 2022 est la seule véritable unité de mesure.
Deux ans plus tard, peut-on encore se contenter d'une équipe « compétitive »? Cette génération est rendue à un stade de son développement où son rendement doit aussi être quantifiable.
À mon sens, sortir du groupe serait un succès indéniable. En fonction des prestations, une victoire ou deux matchs nuls pourraient l'être aussi.
Afin de justifier son titre de génération dorée, cette équipe doit faire ce que le Canada n'a jamais fait en six matchs de Coupe du Monde, prendre des points.
Nouveau capitaine, nouvelles attentes
C'est le torse bombé que Canada débarquait au Qatar pour la deuxième Coupe du Monde de son histoire. Dès son premier match, avec à peine une dizaine de minutes écoulées, un cadeau envoyé du ciel... penalty!
Si le statut particulier d'Alphonso Davies n'était pas déjà évident, il l'est devenu instantanément lorsqu'on lui a confié la mission de le convertir.
C'était seulement le deuxième penalty qu'il prenait en carrière. Jonathan David, un tireur habitué, ne pouvait que tenter de marquer sur le retour lorsque Davies a été stoppé par le gardien belge.
Ce moment d'apprentissage doit être central dans les ententes qu'on fixera pour le nouveau capitaine (et qu'il se fixera lui-même). Ce n'est pas parce qu'un joueur est le meilleur du groupe qu'il devient pour autant un homme à tout faire.
Voilà où j'ai hâte de voir l'évolution de Davies.
Tout le monde sait qu'il peut éliminer trois joueurs avec un dribble, mais peut-il aider les joueurs autour de lui à devenir meilleurs? Pour y arriver, il devra d'abord et avant tout être irréprochable dans ses assignations personnelles. C'est ce qui donnera du poids à ses paroles par la suite.
On ne donne pas le brassard à un jeune de 23 ans simplement parce qu'il est le meilleur. On lui donne, car on voit en lui le leader le plus influent du groupe. Sa mission n'est plus simplement de gagner sa bataille dans le couloir, il doit maintenant aider son pays à remporter la guerre sur 90 minutes.
Des gants québécois
Parlant de leader...
Ayant eu la chance de lui parler à l'approche du tournoi, Jesse Marsch semble avoir été convaincu par la performance de Maxime Crépeau dans ce match nul 0-0 face à l'équipe de France la semaine dernière.
Après avoir raté la Coupe du Monde en raison d'une fracture à la jambe subie quelques jours avant de décoller pour le Qatar, sa chance semble finalement arrivée.
Avec une solide prestation à la Copa América, Crépeau se donnera une sérieuse longueur d'avance en vue de la Coupe du Monde de 2026 (disputée en partie en sol canadien).
Ironiquement, un tournoi compliqué pour l'Unifolié pourrait donner plus d'occasions au gardien de se mettre en valeur. Ce n'est pas le scénario souhaité, mais peu importe la tournure des événements, le portier de Candiac a une vitrine sans égale pour s'imposer comme gardien no.1 de son pays.
Un tournoi épicé
Ceux qui connaissent Youssef Dahha savent qu'il a toujours une phrase mémorable dans sa poche arrière. Je n'oublierai jamais ces paroles à l'époque où il entraînait les gardiens de l'Impact et j'étais adjoint avec la réserve.
« Olivier, certains joueurs sont comme des épices. Plus tu les écrases, plus ils sont forts. »
Celui qui est maintenant avec les Whitecaps de Vancouver faisait allusion à ces athlètes qui carburent à la pression et aux défis. Ismael Koné tombe dans cette catégorie.
Pour un joueur de 22 ans, le match du jeune Québécois face à la France était exceptionnel (il en avait encore 21 au moment de la rencontre). Plus l'opposition est relevée, plus Koné semble à sa place et en maîtrise.
S'il arrive à reproduire la prestation qu'il a offerte face aux Bleus à la Copa, je ne serais pas surpris qu'il ne rentre jamais à Watford et qu'il soit transféré dans un des cinq plus grands championnats d'Europe.
Attendons de voir à quel point son été sera relevé!