Le Brésil défait la Suisse et se qualifie
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Sans Neymar, c'est Casemiro et son sens du devoir qui ont montré la voie au Brésil contre la Suisse (1-0) lundi au Mondial-2022, avec un but libérateur du milieu défensif, souvent cantonné aux tâches obscures mais providentiel pour qualifier la Seleçao pour les huitièmes.
Au stade 974, le milieu de Manchester United a fini par concrétiser la mainmise du Brésil, qui a longtemps buté sur la défense suisse pendant que « Ney », cheville enflée et début de Mondial cabossé, se soignait à l'infirmerie, piaffant pour revenir.
La reprise de « Case » en demi-volée de l'extérieur du pied a rappelé que l'ancienne sentinelle du Real Madrid n'est pas maladroit avec un ballon (83e). Les ex-internationaux brésilien Ronaldo et Roberto Carlos, passés eux aussi par le club merengue et présents en tribune, ont dû apprécier la précision du geste.
Ce but a surtout évité au Brésil le casse-tête d'un troisième match piège contre le Cameroun, lui assurant d'ores et déjà de passer au tour suivant.
Car pendant 80 minutes, les difficultés offensives du Brésil ont montré que l'absence sur blessure de Neymar n'était pas si anodine.
Tout le camp brésilien avait entonné ces dernières heures le chant de la remobilisation, sur l'air de « nous comptons sur tous nos joueurs », dixit le sélectionneur Tite.
« J'ai de la peine pour nos adversaire »
Casemiro lui-même, en conférence de presse, s'était montré rassurant, disant compter sur l'impressionnant éventail de joueurs offensifs de la Seleçao.
« Neymar, c'est la star de l'équipe, celui qui fait la différence mais on a d'autres grands joueurs, avait-il dédramatisé samedi. Parfois j'ai de la peine pour nos adversaires vu le nombre élevé d'options de rechange que l'on a. »
Mais tous les remplaçants désignés du no 10 brésilien ont échoué à relever le défi lundi. Que ce soit Lucas Paqueta, meneur de jeu remplacé à la pause, Vinicius, ailier déséquilibrant mais malheureux dans la finition, ou Richarlison, le double buteur contre la Serbie (2-0), muselé dans l'étau de la défense, rien n'y a fait.
Neymar, resté à l'hôtel de la Seleçao pour soigner sa cheville droite, n'a pu que constater devant son écran que sans ses inspirations, le Brésil est plus prévisible et moins redoutable, malgré un jeu offensif bien huilé.
Paqueta? Titularisé dans un rôle de meneur de jeu « à la Neymar », le milieu offensif de West Ham a certes tenté de combiner en une touche de balle, avec à son actif un centre brûlant pour Richarlison (19e), mais on l'a trop peu vu face à l'entrejeu façon toile d'araignée de la « Nati ».
Rodrygo? Encore un peu tendre, l'attaquant du Real Madrid a tenté de jolis gestes, n'a pas tout réussi après son entrée à la pause, à la place de Paqueta, mais a donné la passe décisive à Casemiro superbe déviation dos au but.
Vinicius? Toujours aussi électrique dans ses démarrages, il a buté sur Yann Sommer (31e) et son but, inscrit avec sang-froid, a été annulé pour un hors-jeu préalable (64e).
De l'ombre à la lumière
Lors de cette action lumineuse, pourtant, Casemiro avait déjà dépassé ses fonctions en lançant dans l'espace « Vini », dont la finition était impeccable... avant l'annulation de l'action par l'assistance vidéo à l'arbitrage (VAR).
Il a donc fallu attendre cette 83e minute pour voir surgir dans la lumière Carlos Henrique Casemiro, l'homme de l'ombre, buteur quand tout le Brésil commençait à se résigner.
Une belle récompense pour ce joueur de devoir, qui semble habité par la quête du Brésil, celle de tout un peuple sevré de gloire depuis trop longtemps : conquérir la sixième Coupe du monde de l'histoire de la Seleçao, vingt ans après.
Avec Casemiro, le Brésil s'en est un peu plus rapproché.