Plusieurs joueurs de la France affaiblis avant la finale de la Coupe du monde de la FIFA 2022™
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DOHA, Qatar – Les Français ont puisé dans leurs réserves pour atteindre la finale de la Coupe du monde face aux Argentins, un sommet qu'ils abordent fatigués, avec un jour de repos en moins et l'épée de Damoclès d'une maladie aux contours mystérieux dans leurs rangs.
Réservoir « vidé »
C'est la rançon du succès : Didier Deschamps tient son équipe-type et a très peu fait tourner, à l'exception du dernier match de groupe contre la Tunisie, perdu 1-0 avec les remplaçants. Ses titulaires ont tiré la langue mercredi, sur le terrain contre des Marocains souvent plus tranchants, et devant les médias ensuite.
« On a tellement fait d'efforts, on a tellement souffert qu'on sort d'un match comme celui-ci vidés », n'a pas masqué le capitaine Hugo Lloris après ses 99 minutes passées sur le pré d'al-Bayt, le stade de la demi-finale rendu étourdissant par les sifflets et la ferveur du public marocain.
Aurélien Tchouaméni, 22 ans, a la jeunesse pour lui mais ça ne l'empêche pas d'être sur les rotules.
« Après le match, on était K.-O., franchement... On a beaucoup couru, la compétition est longue, ça fait beaucoup de matchs qu'on enchaîne avec beaucoup d'intensité », a avoué le milieu du Real Madrid.
Le joueur formé à Bordeaux a cumulé 552 minutes en six matchs, tous débutés comme titulaire, une singularité parmi les vingt-quatre Bleus. En comptant le temps additionnel, il a disputé autour de 100 minutes contre le Danemark et la Tunisie en phase de groupes, contre l'Angleterre en quarts et le Maroc en demie.
Vingt-quatre heures de repos en moins
« L'enchaînement Angleterre-Maroc nous a fait du mal physiquement mais avec le personnel qu'on a, on va bien récupérer », espère Tchouaméni.
Les Français partent avec un handicap majeur face à l'Argentine, dimanche à Lusail. Ils bénéficient d'un jour de repos en moins par rapport aux coéquipiers de Lionel Messi, qualifiés dès mardi.
La préparation de la finale rimera avec récupération, principalement. Étirements, massages et soins vont rythmer la journée de jeudi.
L'avantage apparent pour les Argentins doit cependant être nuancé.
D'une part, les cadres de l'équipe de France se sont tous plus ou moins reposés contre la Tunisie, à l'exception de Tchouaméni (titulaire) et des titulaires habituels entrés en seconde période (Rabiot, Mbappé, Griezmann, Dembélé). D'autre part, les Bleus ont évité une prolongation éreintante pour les jambes et des tirs au but éprouvants pour les nerfs : l'Albiceleste a dû passer par là en quarts contre les Pays-Bas.
Plusieurs joueurs affaiblis
La France est touchée depuis plusieurs jours par une maladie, probablement virale, qui a déjà mis sur le flanc trois joueurs de premier plan.
Le défenseur central Dayot Upamecano est le premier à avoir ressenti un « coup de froid », selon le personnel, après le quart de finale contre les Anglais, et il est resté sur le banc mercredi. Adrien Rabiot semble touché par les même maux et le milieu a regardé la demie depuis l'hôtel, forfait.
Jeudi, les deux joueurs ont fait leur retour à l'entraînement, a-t-on appris de source proche des Bleus.
Kingsley Coman, après avoir « ressenti aussi un peu de fébrilité » la veille selon Deschamps, a été de son côté ménagé. Selon plusieurs médias spécialisés, il n'a pas déjeuné avec ses partenaires et est resté à l'hôtel.
En conférence de presse, le sélectionneur a avancé mercredi plusieurs explications possibles. Le coup de froid, d'abord, car « les températures ont plutôt baissé » récemment au Qatar, un pays où il y a en outre toujours « la climatisation à fond ». Et la possibilité d'un virus, ensuite.
« Tout ce qui est viral est transmissible. On a pris des précautions pour qu'il n'y ait pas de contact, avec Dayot, et pour Adrien pareil », a-t-il déclaré.
L'hypothèse de la COVID-19 a été écartée par le personnel, même si l'épidémie est bien présente à Doha, notamment parmi les journalistes venus suivre la compétition. La FIFA n'impose plus aux équipes de réaliser des tests de dépistage.
Cela n'a pas empêché les Bleus de célébrer leur qualification, dans le vestiaire, en compagnie d'Emmanuel Macron, comme à l'hôtel, avec des cris appuyés et des embrassades à foison.