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RÉSULTATS

FIFA : des examens continus sur l'Arabie saoudite?

Mohammed ben Salmane et Gianni Infantino Le prince héritier de l'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, et le président de la FIFA Gianni Infantino, - PC
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Deux mois avant que la FIFA confirme l'Arabie saoudite comme pays hôte de la Coupe du monde 2034, l'instance dirigeante du soccer a été exhortée à autoriser un examen indépendant des obligations en matière de droits de l'homme, en ce qui a lien au tournoi.

Des experts des droits de l'homme et des questions juridiques, tout comme des militants saoudiens à l'étranger, veulent que la FIFA impose des examens continus - et une clause de résiliation potentielle - dans le contrat d'organisation du Mondial de 2034.

Les conseillers venus à Zurich vendredi veulent que le président de la FIFA, Gianni Infantino, tienne compte de comment a été fait le choix du Qatar pour accueillir la Coupe du monde de 2022.

L'Arabie saoudite, comme le Qatar, est une société traditionnellement conservatrice.

Le pays a besoin d'énormes projets de construction misant sur des travailleurs migrants, pour construire des stades et d'autres infrastructures.

«Il n'y a plus d'excuses, a déclaré l'avocat britannique Rodney Dixon. Si cela veut dire un autre type d'accord en décembre, c'est ce qu'ils devraient faire.»

Les contrats d'organisation de la Coupe du monde seront signés après la décision qu'on va rendre officielle le 11 décembre.

Plus de 200 fédérations membres de la FIFA tiendront alors une réunion en ligne.

L'Arabie saoudite est la seule candidate pour 2034.

Promettant de ne pas être conflictuel avec la FIFA, Dixon a dit: «Nous ne sommes pas naïfs. Ce n'est pas le rôle de la FIFA de changer le monde. Ils ne sont pas l'ONU.»

Mercredi, l'Assemblée générale de l'ONU à New York a rejeté une candidature saoudienne pour un siège au Conseil des droits de l'homme pour trois ans. Un total de 47 pays siègent au Conseil.

Les experts et militants veulent mettre en lumière le bilan saoudien en matière de liberté d'expression et d'assemblée, ainsi que les lois sur le travail et la tutelle masculine, qui limitent les libertés des femmes.

En 2016, alors qu'on scrutait le Qatar et son traitement des travailleurs migrants, la FIFA a exigé des futurs hôtes de la Coupe du monde une stratégie en matière de droits de l'homme.

En mai, la FIFA a reçu une offre d'experts en droit et en droits de l'homme pour créer un processus indépendant de suivi des progrès, en Arabie saoudite.

Le professeur de droit suisse Mark Pieth, conseiller anti-corruption de la FIFA de 2011 à 2014, a dit que ces demandes ont été ignorées et que «nous sommes ici pour réessayer».

En juillet, les plans saoudiens pour le Mondial ont été publiés dont une analyse de sa stratégie en matière de droits humains, par des avocats choisis par le pays.

Joey Shea, chercheuse à Human Rights Watch, a déclaré que son organisme a documenté de «graves violations du droit du travail » contre les travailleurs migrants, dont le nombre dépasse 13 millions.

Elle a averti que les groupes de défense des droits de l'homme avaient un accès limité au Qatar, avant le Mondial de 2022, mais qu'il n'y a «aucun accès» à l'Arabie saoudite.

Les dirigeants du soccer saoudien ont toujours avancé que le royaume progressait dans les réformes sociales dans le cadre du programme Vision 2030, du prince héritier Mohammed ben Salmane.

L'Arabie saoudite a été classée 131e sur 146 nations sur les questions de genre par le Forum économique mondial, a noté Dixon.

«Tant de lois portent préjudice aux femmes, a déclaré Abdullah Alaoudh, du Middle East Democracy Center. Aucune d'entre elles n'est prise en compte par la candidature saoudienne.»