Coupe du monde : le Canada conclut sa préparation avec une victoire contre le Japon

Prêt, pas prêt? La question n'est toujours pas entièrement réglée – vraiment, elle ne le sera pas tant que la Belgique ne sera pas de l'autre côté de la ligne centrale le 23 novembre – mais le Canada a offert des éléments de réponses encourageants à son dernier match préparatoire avant le début de la Coupe du monde.

À six jours de son retour officiel sur la plus grande scène du football mondial, l'équipe canadienne a signé une victoire de 2-1 face au Japon, 24^e nation au classement de la FIFA.

« Je crois que c'était important pour notre confiance d'obtenir un résultat ce soir. La victoire, c'est la cerise sur le sundae », a commenté le sélectionneur John Herdman dans une entrevue diffusée sur le compte Twitter de Canada Soccer.

« Mais tout ce qui m'intéressait, c'était la qualité de notre performance. Je devais voir que mes hommes pouvaient afficher leurs vraies couleurs contre une équipe comme le Japon. »

Les deux équipes semblaient en voie de se contenter d'un match nul quand le défenseur Miki Yamane a fauché Richie Laryea dans la surface de réparation dans la troisième minute des arrêts de jeu.

Appelé au point de penalty, Lucas Cavallini a trompé de peine et de misère la vigilance de Shūichi Gonda avec une panenka qui a touché le bout de l'un des gants du gardien. Une conclusion spectaculaire à un match que le Canada avait amorcé du pied gauche, mais au cours duquel il a rapidement replacé ses idées et imposé son identité.

« La dernière fois qu'il avait essayé une panenka, il l'avait ratée, c'était à la Gold Cup. Sur le banc, j'ai dit que s'il la réessayait de nouveau, il était dans le trouble! Mais il l'a fait et ça a marché. Ça démontre toute la confiance qui habite mes joueurs », s'est réjoui Herdman.

Contre une équipe qui avait complètement dominé les États-Unis dans une victoire de 2-0 en septembre, les Rouges ont dirigé 17 tirs vers la cage adverse et n'en ont concédé que sept.

Rien ne laissait présager un tel débalancement quand les Japonais ont ouvert le pointage dès la neuvième minute. Le Canada écrivait une amorce sans mordant quand, sur un long ballon balancé dans l'axe, Yuki Soma a profité d'une réaction tardive du défenseur Kamal Miller et d'une erreur de positionnement du gardien Milan Borjan pour rediriger la passe au fond du but.

On pouvait voir dans cette séquence une variante d'une dure leçon apprise quelques semaines plus tôt contre l'Uruguay. Contre des équipes de ce calibre, le moindre moment d'égarement vient souvent avec une facture qu'on n'a pas les moyens de payer.

Mais l'avertissement a bien été entendu par un groupe qui était pourtant privé de deux de ses piliers. Alphonso Davies, qui soigne un malaise à une cuisse subi le 5 novembre avec le Bayern Munich, et Stephen Eustaquio, blessé la veille à l'entraînement, n'étaient pas disponibles pour cet apéritif. Leur statut pour le début de la Coupe du monde demeure incertain.

Herdman a souligné que le retrait d'Eustaquio était d'ordre préventif, le jeune milieu ayant été utilisé abondamment par son club dans les dernières semaines. Davies, qui était demeuré en Allemagne, rejoindra quant à lui ses coéquipiers vendredi et sera évalué par les médecins de la sélection.

« On verra comment le dossier va progresser, a prudemment mis à jour Herdman. Ce soir, le groupe a montré qu'il avait le bon état d'esprit pour s'élever au-dessus de ce genre de contrainte, mais on sait aussi qu'il n'y a qu'un seul Alphonso Davies et on attend impatiemment son retour. »

Si Samuel Piette a connu une sortie plus difficile devant la défense en remplacement d'Eustaquio, Junior Hoilett a offert une présence rassurante en amorçant la rencontre dans le couloir gauche normalement occupé par Davies.

L'apport du vétéran s'est aussi - surtout? - fait sentir sur les phases de jeu arrêté, une spécialité qui est généralement l'affaire des deux absents. Il a été menaçant sur coup franc et précis sur coups de pied de coin, contexte dans lequel il a d'ailleurs préparé le but égalisateur de Steven Vitoria à la 21^e minute.

Habituellement une cible de choix sur frappes aériennes, le grand défenseur a vu un ballon dévié au deuxième poteau par Atiba Hutchinson arriver à ses pieds et l'a soulevé dans les cordages pour son quatrième but avec l'équipe nationale. Le Canada se réjouira ici d'avoir produit plutôt que subi sur phase arrêtée, une facette du jeu dans laquelle il avait encaissé trois buts à ses deux matchs précédents.

« Je voulais qu'on marque ce soir, a dit Herdman. Je ne m'en faisais pas avec ce qui allait arriver à l'autre bout du terrain. J'avais dit aux gars que j'étais déçu lors de notre match contre l'Uruguay parce qu'on n'avait pas donné l'occasion à nos fans de célébrer. »

Hutchinson, dont la présence au Mondial a pendant un certain temps été remise en question en raison d'une blessure survenue en présaison avec le club turc Besiktas, a lui aussi soulagé en livrant 60 solides minutes. Le doyen de la fraternité écarlate a été rappelé au banc à la faveur de Mark-Anthony Kaye lors d'un triple changement à l'heure de jeu.

Dix minutes plus tard, Cavallini faisait son entrée pour Cyle Larin. Herdman a complété ses changements en donnant une vingtaine de minutes au défenseur du CF Montréal Joel Waterman, qui est venu offrir un rare repos à Alistair Johnston.

Johnston faisait d'ailleurs jeudi une 28^e apparition consécutive avec l'équipe nationale, un record qui appartenait précédemment à Bruce Wilson. Il en fera une 29e la semaine prochaine lorsque les équipes du groupe F briseront la glace à Doha. C'est à l'heure actuelle ce qui s'approche le plus d'une certitude dans le camp canadien.

Il y a d'autres interrogations pour lesquelles il faudra patienter encore un peu avant d'obtenir les réponses.