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Des éloges pour Bombito, des bons mots pour Piette

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MONTRÉAL – Le sélectionneur de l'équipe nationale masculine, Jesse Marsch, a rencontré les médias pendant environ 25 minutes mardi au centre d'entraînement du CF Montréal. Hier, dans un premier texte, nous jetions un regard sur le chantier qui l'attend en vue de la Coupe du monde de 2026.

Voici d'autres pépites extraites du point de presse de ce passionné verbomoteur.

Bombito, le visage d'un système à revoir

En février 2023, en entrevue à RDS, Moïse Bombito peinait à croire qu'il venait d'être sélectionné au troisième rang du repêchage de la MLS. À 22 ans, le Québécois n'avait encore aucune expérience au niveau professionnel et son potentiel était ignoré même dans sa propre province.

Un an et demi plus tard, il est convoité par des clubs européens et on n'imaginerait pas la défense canadienne aller au combat sans lui. Marsch a réservé ses plus beaux éloges pour l'ancien du collège Ahuntsic, insérant son nom dans la même phrase que quelques-uns des meilleurs défenseurs centraux au monde.

« J'ai été l'entraîneur de [Dayot] Upamecano, [Ibrahima] Konaté et [Josko] Gvardiol, a dit Marsch. En termes de talent, il est dans la même catégorie. » Les joueurs énumérés évoluent respectivement au Bayern Munich, à Liverpool et à Manchester City. La somme de leur valeur marchande est estimée à 165 millions d'euros.

Marsch était émerveillé, mais aussi contrarié. « C'est inacceptable qu'un joueur comme Moïse Bombito ne soit pas découvert avant ses 23 ans », a pesté l'entraîneur avant de se lancer dans une longue envolée verbale au sujet des carences auxquelles il veut s'attaquer dans ses nouvelles fonctions.

« Il faut remplir nos coffres et se doter de meilleures infrastructures afin d'arrimer ce qui se fait en équipe senior avec les programmes de jeunes. Il faut identifier le talent plus tôt et l'exposer au style de jeu qu'on veut pratiquer. Il faut développer de meilleures relations au niveau communautaire afin que tout le monde comprenne comment donner aux meilleurs joueurs les meilleures opportunités de se développer plus rapidement. »

« De manière générale, il faut abaisser la barre afin que les joueurs qu'on détecte à 22, 23, 24 ans le soit vers 16, 17, 18 ans. Pour ce faire, ça prend de l'expertise, ça prend un engagement d'un large éventail de personnes de travailler ensemble et il faut que le programme national fournisse les infrastructures nécessaires. »

« J'ai déjà décrit ma vision ainsi : mon travail principal est de monter la meilleure équipe nationale possible, mais mon projet de cœur, c'est de développer le sport dans ce pays », a conclu Marsch.

Piette est dans les plans

Comme l'avait fait John Herdman à la Coupe du monde au Qatar, Jesse Marsch n'a sollicité Samuel Piette dans aucun des six matchs de l'équipe canadienne à la Copa América. Le capitaine du CF Montréal est l'un des quatre joueurs, sur les 26 convoqués, à avoir passé l'intégralité du tournoi sur le banc. Les autres sont les défenseurs Joel Waterman et Kyle Hiebert et le gardien Tom McGill.

À 29 ans, Piette semble être arrivé à la croisée des chemins avec l'équipe nationale dont il a porté le maillot à 69 reprises. Parmi les joueurs actifs, seuls Jonathan Osorio (78 sélections) et Cyle Larin (73 sélections) le devancent au palmarès des joueurs les plus expérimentés avec l'Unifolié.

Mais Marsch s'est exclamé d'un gros « Non! » quand un confrère lui a demandé si Piette devrait envisager de rendre son badge.

« Premièrement, Sam est un grand professionnel, l'un des meilleurs que j'ai connus. Et il peut encore jouer à un haut niveau, il s'adaptait très bien à tout ce que je lui demandais. Pour le reste, c'était juste une question de gestion de l'effectif, de tenter de garder tout le monde sur le qui-vive et prêt à contribuer et d'être le plus clair possible dans l'attribution des rôles. »

Dans le dernier match contre l'Uruguay, Marsch a titularisé cinq joueurs qui avait jusque-là été utilisés comme substituts.

« Le plus beau, c'était de voir comment tous ces gars-là ont répondu comme s'ils n'avaient pas manqué un seul match, parfois en faisant mieux que certains de leurs coéquipiers qui ont été davantage utilisés. Et je suis sûr que Sam aurait bien fait si on lui en avait donné la chance, alors je ne crois pas qu'il soit temps pour lui de passer à autre chose. Il doit continuer de s'adapter à ce que je demande et se garder prêt avec de bonnes performances en club. »  

Un retour au Stade Saputo dans les cartons

Marsch mettait les pieds au Centre Nutrilait pour la toute première fois. Les installations n'existaient pas lorsqu'il a dirigé l'Impact à son entrée en MLS en 2012. La prochaine étape qu'il vise est un retour au Stade Saputo, qu'il a visité pour la dernière fois le 4 juin 2017 comme entraîneur des Red Bulls de New York.

Il semble que son souhait sera exaucé plus tôt que tard. Marsch a révélé que des démarches étaient en cours pour ramener l'équipe nationale masculine à Montréal, où elle ne s'est pas donnée en spectacle depuis 2017.

« Il n'y a rien de confirmé, mais on y travaille et j'espère qu'il y aura une annonce bientôt. C'est quelque chose d'important pour moi et je crois que ça serait important pour la communauté ici. On en a assurément discuté. »

Une réconciliation thérapeutique

L'entraîneur recrue qu'était Marsch en 2012 n'avait pas quitté Montréal dans les meilleures dispositions. Le propriétaire Joey Saputo et lui ne s'entendaient pas sur la façon de gérer l'équipe. « Dans ce domaine, on ne montre pas toujours notre meilleur visage dans le feu de l'action », a récemment confessé Marsch dans une entrevue avec La Presse Canadienne.

Les deux hommes ont depuis enterré la hache de guerre. Marsch a raconté qu'il y a deux ans, quand il a déménagé sa famille en Italie, il a demandé à Oliver Mintzlaff, un ami commun, de le mettre en contact avec son ancien patron.

« J'ai maintenant une bonne relation avec lui. J'ai été impressionné par les performances de son équipe à Bologne, j'ai eu la chance de le visiter là-bas. On a parlé du passé, il m'a dit qu'il a suivi ma carrière en Europe, c'était très bien. Je dirais même que ça a été cathartique pour moi de faire la paix et de savoir ensuite qu'il supportait ma candidature comme entraîneur de l'équipe nationale. »