Cameron Porter est fait sur mesure pour charmer le Québec
Impact jeudi, 19 mars 2015. 17:09 samedi, 14 déc. 2024. 16:42
MONTRÉAL – Déjà perçu comme la nouvelle sensation de l’équipe pour ses exploits dans un moment crucial contre Pachuca, Cameron Porter a gagné de nouveaux partisans mercredi dans le duel aller contre Alajuelense et c’est loin d’être terminé puisqu’il peut s’exprimer en français.
Bien sûr, Porter n’est pas parfait et personne ne peut prétendre l’être surtout à 21 ans. Sauf qu’en observant la situation, on en vient parfois à se demander si ce jeune attaquant n’a pas été conçu spécialement pour l’organisation montréalaise.
Agile, brillant et épatant sous la pression, l’étudiant de Princeton en a impressionné d’autres jeudi en commençant une période d’entrevues avec une phrase en français.
« Je pense que le match était très bien pour l’équipe et pour nous. Dans le futur, nous voulons faire la même chose », a déclaré Porter qui détient définitivement plusieurs qualités pour séduire le public de sa terre d’adoption.
Celui qui a collaboré au premier but du match - inscrit avec brio par Ignacio Piatti - devrait pouvoir retrouver la plupart de ses notions de la langue de Molière sans trop tarder.
« J’ai eu des cours de français en grandissant, mais je n’ai pas poursuivi à Princeton donc je n’ai pas pratiqué pendant quatre ans et je ne me suis jamais retrouvé dans un environnement francophone. Maintenant, c’est le cas donc en espérant que ça fonctionne et que je développe cet accent québécois », a même évoqué Porter.
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À première vue, la décision de le déléguer comme titulaire pour le match aller contre Alajuelense semblait un pari audacieux malgré ses exploits inoubliables contre Pachuca. Mais, une fois de plus, l’athlète de 21 ans s’est assuré de dépasser les attentes.
Suspendu pour la partie, l’entraîneur Frank Klopas a convenu que son choix contenait une part de risque.
« Maintenant, je dirais oui », a-t-il admis en riant puisque la victoire a été acquise. « Mais si les choses avaient tourné différemment, on m’aurait sûrement demandé pourquoi. Par contre, j’ai confiance en lui et l’équipe aussi. Il a mérité ça avec son ardeur à l’entraînement et il a une attitude fantastique. »
Porter a donc été préféré à l’expérimenté Jack McInerney et Klopas détenait quelques arguments pour justifier son choix.
« La différence avec Jack, c’est qu’il est meilleur quand il joue avec un coéquipier comme Cameron. Porter est plus fort et il peut plus contrôler le ballon avec son corps en contenant les défenseurs. D’ailleurs, on peut en parler à nos défenseurs, ils ne trouvent pas ça reposant de jouer contre lui », a expliqué Klopas.
Définitivement, Porter a donné raison à Klopas en enlevant de la pression sur les épaules de ses coéquipiers grâce à ses courses et sa capacité à attirer les défenseurs en profondeur. En fait, Porter a prouvé qu’il méritait sa place dès la neuvième minute avec son rôle sur le but de Piatti.
« On voulait vraiment commencer en force, on savait qu’on était à la maison et qu’on avait une belle foule derrière nous. On voulait leur montrer ce qu’on pouvait faire et se placer dans le siège du conducteur. On a réussi cet objectif », a confié Porter qui était épaté par les atouts d’un Piatti au sommet de son art.
Parlant de Piatti, il était élogieux envers ses partenaires, mais surtout en ce qui concerne Porter.
« Ils ont bien ouvert le jeu, Porter me crée de la place avec de bonnes courses », a vanté l’Argentin.
Il s’en est fallu de peu pour que Porter fasse exploser de joie le Stade olympique pour une deuxième fois en 15 jours. Sa puissante frappe a été parée par le gardien Dexter Lewis dans les dernières actions.
« J’espérais vraiment que ça y était, ç’aurait été incroyable de compter un autre but dans les arrêts de jeu », a commenté Porter avec joie.
Peu de temps avant le début de ce match, nul autre que Marco Di Vaio a pris le temps de s’adresser aux joueurs pour les inspirer. Bien que leur style respectif ne se ressemble point, Porter pourrait bien prendre la relève du marqueur italien.
« C’était la première fois que je le rencontrais, il a beaucoup de charisme et il nous a donné de la confiance », a noté Porter à propos de celui qui était encore dans les parages de l’équipe jeudi.
« Toute la confiance au monde en Biello »
Si le match a été une réussite pour Porter et son équipe, Klopas a traversé toute la gamme des émotions en devant se contenter d’un rôle de spectateur.
« Ce n’est jamais facile de ne pas être sur les lignes de côté. Je vivais tous les moments comme si j’étais l’entraîneur. J’ai ressenti beaucoup d’anxiété avant le match, je n’en pouvais plus d’attendre, mais j’étais confiant parce que je savais que l’équipe était prête », a-t-il témoigné.
En son absence, son adjoint Mauro Biello a été à la hauteur en compagnie d’Enzo Concina et Youssef Dahha.
« Ils ont fait un excellent boulot! C’est ma deuxième année avec Mauro et il est d’une aide fantastique. J’ai toute la confiance du monde en lui », a exprimé Klopas.
Même si les deux buts marqués tôt dans la rencontre ont amoindri sa souffrance, Klopas a été stressé jusqu’à la fin.
« On a pris l’avance, mais ç’aurait été vraiment dommage d’accorder un but par la suite. Notre effort aurait été miné par ce but, mais tout le monde a bien accompli son boulot », a indiqué l’entraîneur qui était radieux grâce à la victoire malgré un virus.
Bien sûr, Klopas avait établi certaines stratégies avec Biello par rapport aux changements à effectuer. Toutefois, il devait laisser une marge de manœuvre à son adjoint.
« On avait parlé de différents scénarios, mais ça dépend toujours de ce qui arrive sur le terrain. Par exemple, (Calum) Mallace a ajouté du physique parce qu’ils envoient plusieurs joueurs dans la surface. On aurait pu retirer Porter parce qu’il avait travaillé très fort, mais Patrice (Bernier) a permis de mieux contrôler le ballon. Mauro doit aussi s’ajuster selon ce qu’il voit », a dit Klopas.
L’entraîneur de l’Impact pouvait justement se fier sur un effectif composé de quelques joueurs d’expérience, une valeur inestimable pour un rendez-vous de cette envergure.
« Patrice a beaucoup d’expérience et on devait être organisé en fin de match pour garder le ballon et exploiter les ouvertures en profondeur. Marco (Donadel), Nigel (Reo-Coker) et Patrice sont des joueurs d’expérience qui permettent de faire la différence dans de tels matchs. »
Les efforts de l’Impact doivent maintenant se tourner vers la réalité de la MLS à commencer par l’affrontement contre le Revolution de la Nouvelle-Angleterre samedi à Foxboro. Le mot de la fin est revenu d’ailleurs au polyvalent Maxim Tissot sur ce sujet.
« Maintenant, il faut passer au match suivant. On a eu un peu de difficulté à faire ça quand on a affronté D.C. Il faut tourner la page et on a quand même une saison en MLS, on dirait qu’on l’oublie parfois », n’a pas hésité à dire celui qui a été invité une autre fois par l’équipe nationale.
« On joue à l’extérieur donc on serait content d’avoir un point. On va sûrement attendre un peu au début pour bien défendre et ensuite aller en contre-attaque. C’est une recette qui nous va bien avec nos ailiers », a-t-il conclu.