MONTRÉAL – Une impressionnante séquence a pris fin samedi soir au Stade Saputo. Une autre, la plus importante, est encore bien en vie.

L’Impact a accordé un premier but en 419 minutes de jeu, mais a néanmoins signé une quatrième victoire de suite en disposant des Rapids du Colorado par la marque de 2-1.

Un doublé de Saphir Taïder, qui a marqué deux fois en l’espace de deux minutes au début de la deuxième demie, a fourni aux locaux toute l’attaque dont ils avaient besoin pour demeurer sur le chemin de la victoire.

« Le groupe devient plus mature »

Grâce à une récolte de 15 points sur une possibilité de 18 à ses six derniers matchs, l’Impact se retrouve maintenant au sixième rang du classement de l’Association Est. Comme le Fire de Chicago s’est incliné à Vancouver plus tard ce soir, Montréal amorcera la semaine au-dessus de la ligne rouge donnant accès aux séries éliminatoires.

« C’est un match qui pouvait être difficile à gérer, déjà parce que quand on joue deux fois de suite à la maison, c’est toujours difficile d’enchaîner deux victoires. Mais de ce côté-là, je suis vraiment satisfait, s’est réjoui l’entraîneur Rémi Garde. Je sens que l’équipe, le groupe, devient un peu plus mature. C’était un bon test aujourd’hui sur ce plan. »

Dans la semaine précédant la rencontre, Garde avait dit préparer ses troupes pour une équipe visiteuse conservatrice qui prioriserait la protection de son filet et qui mettrait tous ses œufs offensifs dans le panier de la contre-attaque. On a compris qu’il avait visé juste dès le dévoilement des formations de départ. Son vis-à-vis Anthony Hudson avait concocté un schéma tactique en 5-4-1 qui laissait peu de doute quant à ses intentions.

Dès le sifflet initial, l’Impact est donc parti à l’assaut d’un bloc défensif compact voué à contrecarrer l’aboutissement vers le filet de Tim Howard. Poussés sur les côtés, les Montréalais ont multiplié les centres dans la surface. En première demie seulement, ils en ont décoché 22.

Jukka Raitala a frappé le poteau d’un angle restreint après avoir reçu un relais de Taïder. Matteo Mancosu s’est fait voler par l’intervention providentielle d’un défenseur sur une passe millimétrée de Silva. Ce dernier, auteur d’un autre solide match, s’est permis une dangereuse frappe, tout juste hors cadre, à la 17e minute.

À la mi-temps, l’Impact dominait l’action avec 67 % de la possession du ballon, six coups de pied de coin et neuf tirs vers le filet adverse. Du côté des Rapids, qui disputaient un troisième match en sept jours, que des zéros. Mais au score, l’équipe était encore dans le coup.

« À la mi-temps, j’ai insisté sur le fait que le ballon devait continuer de circuler très vite d’un côté à l’autre pour trouver des espaces, parce qu’eux faisaient beaucoup d’efforts, a révélé Garde. Quand on défend bas comme ça, c’est toujours un peu difficile pour les attaquants et les milieux, qui préfèrent avoir le ballon que de courir après. On a donc mis un bon coup d’accélérateur en début de deuxième demie. »

Les résultats ont été saisissants. Dix minutes après la reprise du jeu, Taïder a hérité d’une passe de Silva près du petit rectangle de Howard et a glissé le ballon entre les jambes du vétéran gardien.

Avec en poche son premier but en onze matchs, l’international algérien en a ajouté dans la minute suivante. Au terme d’une contre-attaque éclair initiée par Silva, Taïder a reçu une passe d’Ignacio Piatti et a fendu la charnière centrale des Rapids. Le reste n’était qu’une formalité.

L'Impact confirme ses ambitions

« [L’entraîneur] nous a dit de continuer à redoubler d’effort et à faire des passes parce qu’ils allaient craquer. C’est ce qui est arrivé, constatait le héros offensif du match. On a eu la chance de marquer assez vite en deuxième mi-temps et après d’en mettre un second. Ça nous a aidés forcément mentalement. »

« C’était un bon bloc, c’est une bonne technique, a reconnu Samuel Piette. Je me souviens qu’on l’avait appliquée à Atlanta, c’est très difficile à percer. Mais un système comme ça, dès que tu prends un but, c’est difficile d’aller attaquer et égaliser. Un deuxième but tout de suite après, ça nous a fait du bien. »

Les Rapids ont réduit l’écart dès que Taïder a été sorti du match à la faveur de Shamit Shome, à la 78e minute. Profitant de la confusion dans la surface adverse après un long coup franc, Dominique Badji a fondu sur un ballon égaré et a fait disparaître l’aura d’invincibilité de l’Impact, qui travaillait sur le prolongement du record d’équipe établi une semaine plus tôt.

La déception était compréhensible, mais les joueurs de l’Impact ne l’ont pas laissée affecter leur concentration. Les Rapids n’ont plus dirigé un autre tir vers Evan Bush, qui a connu l’une de ses soirées de travail les plus faciles de la saison.

Pour la première fois en cinq matchs, Bush n’était pas protégé par la paire constituée de Rod Fanni et Rudy Camacho en défense centrale. Ce dernier a été remplacé par Raitala, qui a obtenu un premier départ depuis le 2 juin. Garde a spécifié que Camacho avait « un petit problème au mollet, mais qui devrait être résolu pour le prochain match ».

L’Impact retrouvera le terrain mercredi alors qu’il sera en visite au domicile du New York City FC.​