Un bon test pour la profondeur de l'Impact
Impact lundi, 7 mai 2018. 13:53 mercredi, 11 déc. 2024. 17:30MONTRÉAL – En voyant deux joueurs qui n’avaient jusque-là obtenu qu’une seule titularisation chacun contribuer de façon si éclatante à la victoire, en fin de semaine, Rémi Garde a savouré en quelque sorte une double satisfaction.
D’abord, il a reçu la confirmation qu’il avait joué ses cartes de la bonne façon afin de soutirer les réponses qu’il souhaitait de la part d’Anthony Jackson-Hamel et Raheem Edwards. Voilà deux jeunes joueurs envers qui étaient placées de grandes attentes en début de saison et dont l’Impact, étant donné la minceur de son effectif, peut difficilement se passer en cette jeune phase de reconstruction.
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Mais une performance aussi solide d’un groupe qui comptait sur deux joueurs utilisés de façon marginale dans le premier quart de la saison devait aussi avoir un petit quelque chose de réconfortant pour la suite. Alors que l’Impact se prépare à disputer deux matchs en quatre jours, Garde peut pour le moment être rassuré de savoir que la liste des contribuables dignes de confiance vient de s’étirer de quelques noms.
« On est au cœur, effectivement, d’une semaine où la profondeur sera importante, a dit l’entraîneur-chef montréalais lundi matin. C’est toujours intéressant pour le groupe et, plus qu’intéressant, c’est une forme... pas de confort ni de soulagement, mais quand on sait qu’on a plus de forces en réserve, c’est important pour tout le monde de le savoir. »
Garde a déjà annoncé ses couleurs en affirmant qu’il n’hésitera pas à changer sa formule gagnante mercredi alors qu’il dirigera le Bleu-blanc-noir sur le terrain du Fire de Chicago. La forme que prendra cette légère métamorphose restera toutefois, pour les prochains jours, l’objet de spéculations.
Les quelques minutes distribuées à Jeisson Vargas et Michael Petrasso contre la Nouvelle-Angleterre étaient-elles un réchauffement pour un mandat plus complet dans l’Illinois? Laissés sur le banc samedi, Ken Krolicki et Louis Béland-Goyette offriront-ils aux piliers du milieu de terrain un répit mérité? La défensive, avec le retour en forme confirmé de Rod Fanni, sera-t-elle retouchée?
C’est dans la réponse à ces questions que Garde tentera de trouver l’équilibre désiré entre fraîcheur et qualité.
« Je pense qu’on doit être capables de supporter deux ou trois changements. À certains postes, il y a des joueurs qui sont assez proches en terme de niveau et qui doivent apporter leurs qualités naturelles à l’équipe », a affirmé le coach, réitérant au passage sa volonté d’obtenir une abnégation identique des 18 joueurs en uniforme.
« Je l’ai dit aux joueurs : ceux qui entrent en jeu doivent surmonter parfois la déception qu’ils ont de ne pas avoir débuté le match et d’apporter vraiment à l’équipe. La saison sera longue, il y a des moments où on va avoir beaucoup de matchs à jouer, donc j’aurai besoin de tout le monde. Les joueurs qui sont dans le groupe ont besoin de comprendre ça. »
« J’ai toujours une explication, je ne jette jamais une pièce en l’air pour choisir qui va jouer, a insisté Garde. L’explication, elle vaut ce qu’elle vaut, mais j’ai un raisonnement derrière un choix. Souvent, ce choix n’est pas si évident à faire, mais ce que je veux dire, c’est que ça tient à peu de choses. »
L’influence de Jackson
Avec son doublé contre le Revolution, Anthony Jackson-Hamel a probablement confirmé sa place dans le XI partant de Garde pour le déplacement à Chicago, d’autant plus que de nouvelles questions semblent se poser quant à l’état de santé de Matteo Mancosu. Ralenti depuis maintenant deux mois par une blessure, l’attaquant italien a brièvement vu le terrain ce week-end, mais Garde ne débordait pas d’optimisme quant à sa disponibilité pour le programme double de cette semaine.
« Matteo s’est arrêté hier après deux tours de terrain, ayant mal à la cheville, a révélé l’entraîneur. Je vais le rencontrer après vous ce matin, je n’en sais pas plus. »
Si l’influence de Jackson-Hamel s’est fait sentir de façon évidente sur la feuille de pointage, le gardien Evan Bush a remarqué que sa simple présence sur le terrain a permis à l’Impact de renouer avec l’identité qu’on lui connaît.
« On a appliqué une bonne pression dans certaines parties du terrain, on a gagné des ballons contestés et notre transition vers l’attaque était plus fluide, a colligé Bush. Le fait d’avoir pu compter sur le retour d’un attaquant naturel dans notre formation y a sûrement été pour quelque chose. L’absence de Jackson et de Matteo pendant une certaine période nous a forcés à utiliser Jeisson et Nacho à des postes qui ne leur étaient pas nécessairement familiers. En replaçant Nacho à sa position naturelle, on lui a permis d’exploiter encore mieux ses forces. Les buts qu’on a marqués en sont une belle preuve. »
« C’est vrai qu’un attaquant de métier, ça nous aide beaucoup parce que du coup, Nacho peut jouer à gauche et ça me permet d’être plus proche de lui, a corroboré Saphir Taïder. Un attaquant qui pèse sur la défense et qui sait faire les courses comme l’a fait Jack, ça nous a beaucoup aidés. »
À Chicago, l’Impact affrontera l’équipe qui le suit directement au classement. Une autre dégelée est improbable : tous les matchs dans lesquels le Fire a été impliqué depuis le début de la saison se sont soldés par un écart d’un but ou un pointage égal. La troupe de Veljko Paunovic s’est inclinée par la marque de 2-1 devant la puissance offensive d’Atlanta à son dernier match samedi.
« Le foot, c’est beaucoup dans la tête, c’est mental, lance Taïder avec un œil sur la semaine chargée qui attend les siens. Forcément, les organismes sont fatigués, mais ce n’est pas une excuse. Eux aussi vont jouer tous les trois jours, donc à nous de rester concentrés mentalement, d’être forts et surtout d’aller là-bas en se disant qu’on doit gagner et non rester sur cette victoire qu’on a prise samedi. On doit encore avoir faim et prendre ces trois points. »