Klopas lance son premier camp
Impact lundi, 27 janv. 2014. 14:55 vendredi, 13 déc. 2024. 04:01MONTRÉAL – Au milieu des nombreux visages familiers qui s’activaient avec vitalité autour de la surface artificielle du complexe sportif Marie-Victorin lundi matin, un nouvel observateur notoire s’affairait à diriger calmement le trafic.
Les habitués n’avaient qu’à tendre l’oreille pour constater que l’ère du pétulant Marco Schällibaum était bel et bien révolue. C’est plutôt sous l’autorité silencieuse de Frank Klopas que 28 joueurs de l’Impact, la plupart des rescapés de la houleuse saison 2013, ont participé au lancement du troisième camp d’entraînement du club en MLS.
Klopas, qui avait officiellement été présenté comme le successeur de Schällibaum une semaine avant Noël, a pu prendre le pouls de sa nouvelle équipe pour une première fois pendant un entraînement rythmé et dynamique de 90 minutes.
« On a vu que c’était un peu plus tranquille. L’autre entraîneur était un peu plus... bruyant, disons », a lancé Patrice Bernier, à la fois blagueur et sérieux, au terme de la séance.
« Pour une première journée, c’était très bien, a évalué le nouveau pilote au terme de la séance. Même que l’intensité était parfois un brin trop élevée, mais c’était prévisible dans ces circonstances. Après un certain temps, les joueurs comme les entraîneurs en ont un peu marre de l’entre-saison. Ça fait du bien de recommencer après une si longue pause. »
Si l’ancien meneur du Fire de Chicago avait hâte de rassembler pour la première fois l’intégrale de son effectif, le sentiment semblait réciproque chez les hommes à crampons, qui semblaient tous avoir tourné définitivement la page sur le chapitre précédent de l’histoire de l’organisation.
« Ça fait un bon moment que j’attends l’opportunité de jouer pour Frank, alors personnellement je me réjouis de le compter parmi nous, a candidement affirmé le défenseur Jeb Brovsky. C’est évident qu’il est un entraîneur intelligent, il sait ce qu’il fait et je suis convaincu que tout le monde au sein de l’équipe, des plus jeunes aux plus vieux, peut apprendre de lui. »
Klopas a devant lui une période de trois semaines pour semer les premières graines de son système dans le jeune, mais maintes fois labouré jardin de l’Impact. La première phase du camp consistera à remettre tout le monde en état de marche, après quoi il sera temps d’aborder les nouveautés tactiques qui devraient caractériser le jeu des Bleus en 2014.
L’équipe s’envolera pour la Floride le 14 février pour prendre part à la Classique Walt Disney, un tournoi préparatoire dont elle a enlevé les honneurs l’an dernier. Il s’agira pour Klopas d’une première opportunité de tester ses principes en situations de matchs.
« Tranquillement, il va imposer sa philosophie, prévoit Bernier. On n’a pas eu une grosse discussion là-dessus, mais il connaît bien notre équipe, nos points forts et nos points faibles. On en saura davantage au cours des prochaines journées et des prochaines semaines, mais je m’attends surtout à des petits ajustements qui viseront à nous amener à la prochaine étape pour être encore plus compétitifs la saison prochaine. »
« Il a constaté ce qui s’est passé ici la saison dernière. Ça a été une bonne année dans l’ensemble, mais c’est sûr qu’on arrive avec un petit peu d’amertume et d’insatisfaction par rapport à la fin. Il veut qu’on progresse et qu’on s’appuie là-dessus pour mieux faire cette année. Et c’est ce dont ont envie les joueurs aussi! On a vu pas mal de sourire et d’enthousiasme ce matin, alors c’est de bon augure pour la suite », envisage Hassoun Camara.
Quelques postes disponibles
Si le carrousel qui amène à chaque année un nouvel entraîneur sur les lignes de côtés montréalaises commence à en étourdir certains, la saison 2014 s’amorce sous le signe de la stabilité sur le terrain. Aux retrouvailles, aucune annonce majeure n’était attendue, aucun gros nom n’a été présenté.
À quelques exceptions près, l’équipe qui a repris le travail lundi est la même qui a vu sa saison connaître un dénouement abrupte fin octobre à Houston.
« Je crois que c’est une bonne chose, n’hésite pas à dire Brovsky. Je crois qu’il faut voir le positif dans cette situation. Il y a maintenant des rôles importants qui attendent d’être remplis. Chaque individu devra en donner davantage, mais je crois que nous avons le noyau pour combler ces pertes. »
« Je pense que l’organisation va regarder pour amener peut-être un, deux ou trois joueurs qu’on pourra placer où on a vraiment besoin de s’améliorer. On a quand même connu une bonne saison et on n’a pas besoin de tout changer drastiquement, mais on doit quand même ajouter de la profondeur pour être une équipe compétitive tout au long de la saison », vient toutefois contrebalancer Bernier.
« Il y a quelques postes disponibles », a acquiescé Klopas tout en confirmant que quelques ajouts seront effectués d’ici le début de la saison.
L’attaquant argentin Andrés Romero, qui a obtenu 20 départs et disputé 30 matchs la saison dernière à sa première année à Montréal, est l’un des rares à avoir raté les retrouvailles. Klopas a cité des problèmes de visa pour justifier son absence et s’attend à ce qu’il rejoigne l’équipe sous peu.
Le défenseur Adrian Lopez se trouve quant à lui toujours en Espagne pour poursuivre le programme de remise en forme nécessaire pour soigner la blessure à un genou qui a mis fin à sa saison en septembre dernier.
Miller vient pour travailler
Parmi les joueurs qui enfilaient le maillot de l’Impact pour la toute première fois, on retrouvait le défenseur Eric Miller. Le premier choix de l’équipe au plus récent repêchage de la MLS, qui arborait le numéro 96, était accompagné de trois autres recrues issus du même encan.
Miller, qui a fêté ses 21 ans le 15 janvier, a profité de son premier entraînement pour chasser les papillons qui ont, de son propre aveu, troublé quelque peu son sommeil à la veille de son baptême chez les pros.
« Il y a plusieurs joueurs incroyablement talentueux ici et tout le monde travaille fort pour faire sa place, alors le niveau de jeu est très élevé, a constaté le jeunot. Le rythme est très rapide et les gars sont excellents pour utiliser leur corps dans diverses situations. Il est évident que leur expérience les rend plus intelligents, ou devrais-je dire moins naïfs que les joueurs contre qui je suis habitué de jouer. »
Miller se présente d’abord comme un joueur capable d’occuper chacune des positions sur la ligne défensive. Cette polyvalence, jumelée à son acharnement au travail, pourrait, croit-il, lui ouvrir des portes dès cette année.
« Ça risque d’être difficile de se tailler une place, c’est vrai, mais je vais donner tout ce que j’ai. La saison de la MLS est très longue et les blessures sont fréquentes, alors plusieurs joueurs obtiendront leur chance. Si c’est mon cas, j’espère être en mesure de démontrer mon savoir-faire. »
Confortable avec le froid québécois, le natif du Minnesota passera néanmoins les prochaines semaines à s’acclimater à son nouvel environnement. « Callum Mallace vient de la même région que moi. Je ne le connaissais pas vraiment, mais j’ai joué contre lui à ma première année à l’école secondaire, alors qu’il était un senior. Il ne me reconnaît pas, mais moi je me souviens de lui! », rigole celui qui devait presque se pincer d’avoir pu dribbler la balle avec Marco DI Vaio.
En plus des quatre choix au repêchage de l’Impact, trois membres de l’équipe des moins de 23 ans de l’Académie ont été invités à prendre part à l’expérience du camp d’entraînement, soit le défenseur Amine Meftouh, le milieu de terrain Jérémy Gagnon-Laparé et l'attaquant Victor Ndiaye.