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Jesse Marsch n'aura pas le temps de chômer

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MONTRÉAL – À l'apogée de sa carrière, alors qu'il enchaînait les combats et parcourait la planète à la recherche des meilleurs partenaires d'entraînement, Georges St-Pierre avait un jour accueilli les journalistes avec cette bravade : « Je dormirai quand je serai mort! ». Jesse Marsch semble approcher son nouvel emploi avec la même mentalité.

Alors que les joueurs qu'il a menés à la petite finale de la Copa América ont rejoint leurs clubs respectifs ou s'apprêtent à le faire, Marsch a entrepris une petite tournée de l'est canadien. Le sélectionneur de l'équipe nationale canadienne était à Hamilton dimanche, à Toronto lundi et mardi, il est débarqué dans la métropole québécoise. On l'a vu fraterniser brièvement avec Laurent Courtois avant l'entraînement du CF Montréal, auquel il prévoyait assister. Il devait ensuite compléter sa journée avec quelques apparitions dans la communauté.

L'équipe masculine canadienne ne reviendra pas sur le terrain avant le 7 septembre pour un match amical contre les États-Unis, mais Marsch n'entend pas se tourner les pouces d'ici là.

« Quand les gens me demandent ce que je vais faire d'ici le mois de septembre, je réponds que je n'ai pas assez de temps que je le souhaiterais à ma disposition », s'est esclaffé le charismatique entraîneur.

Marsch échappe un rire nerveux quand il dit avoir des listes de tâches à synthétiser, des priorités à établir. L'ampleur du chantier ne semble avoir d'égal que sa bonne volonté. À grande échelle, il s'est engagé à s'impliquer dans l'amélioration des structures qui visent à détecter et développer les meilleurs jeunes joueurs dans son nouveau pays d'adoption.

Périodiquement, il devra entretenir ses relations avec les joueurs qui sont déjà dans son programme et préparer les prochaines fenêtres internationales. À moyen terme, une autre de ses tâches sera de partir à la recherche de talent qu'il pourra greffer au groupe qui vient de chauffer l'Uruguay pour la troisième place de l'un des plus prestigieux tournois internationaux.

À la Coupe du monde de 2022 au Qatar, Ismaël Koné venait tout juste d'intégrer l'équipe nationale. Jacob Shaffelburg et Moïse Bombito n'étaient même pas sur le radar. Les trois ont finalement joué des rôles cruciaux dans les succès du Canada en Copa América. Tani Oluwaseyi, Ali Ahmed et Mathieu Choinière sont d'autres exemples de jeunes qui ont su gagner du galon dans les 18 derniers mois.

Selon la même logique, l'équipe que Marsch assemblera à la Coupe du monde dans deux ans devrait montrer un visage différent de celle qui vient d'écarquiller les yeux des Amériques. Le nouveau sélectionneur a transmis le message aux 26 joueurs qu'il a invités pour son premier gros mandat qu'ils partaient en « pole position » pour 2026, mais que rien ne leur était garanti.  

« Leur travail est de continuer à se développer, à se pousser, à s'adapter et à comprendre quels sont les standards que je veux établir pour cette équipe. Il en revient à eux de ne pas perdre leur place », a établi l'Américain de 50 ans.

Pour rehausser la qualité de son groupe, Marsch ne compte pas attendre qu'une pépite comme Koné ne tombe du ciel, comme son prédécesseur John Herdman l'avait imagé au Qatar. L'une de ses missions sera de partir à la rencontre de joueurs qui possèdent plusieurs passeports et qui n'ont toujours pas arrêté leur choix sur l'équipe qu'ils souhaitent représenter sur la scène internationale.

Le défenseur de 18 ans Luc de Fougerolles, un Anglais dont le père est né à Montréal, a déjà traversé la clôture pendant l'intérim de Mauro Biello. Sans les nommer, Marsch dit avoir ciblé une dizaine de profils similaires qu'il pourrait tenter de séduire dans les prochaines années.

Parmi les noms qui circulent, on retrouve celui du Québécois Mohamed Farsi, qui a déjà annoncé publiquement sa préférence pour la sélection algérienne. L'ailier de 19 ans Luca Koleosho et l'attaquant de 21 ans Daniel Jebbison, qui évoluent tous les deux en Premier League, alimentent aussi les spéculations.

Marsch dit avoir commencé à travailler sur ce dossier avec son patron, le PDG et secrétaire général de Canada Soccer Kevin Blue, qui l'accompagnait d'ailleurs à Montréal.

« On développe déjà des stratégies. On va s'appuyer sur l'expérience de Kevin et je vais voyager et établir des contacts de mon côté. On va aussi demander à certains des leaders de notre vestiaire de s'impliquer dans le processus de recrutement. On veut trouver le type de joueurs qui cadrera dans ce qu'on veut mettre en place. »

« L'un des avantages d'avoir connu du succès à la Copa América, c'est que peut-être que certains joueurs qui étaient tentés d'aller ailleurs par souci de jouer dans une équipe plus compétitive seront tentés de reconsidérer leur choix. On a prouvé qu'on pouvait être compétitifs. Je pense que ça rendra le recrutement plus facile, plus fluide. »