Lille s'incline à Liverpool sans rougir malgré le but de Jonathan David
Appliqué et courageux, même à dix contre onze, Lille est reparti d'Anfield mardi la tête haute mais avec une courte défaite face à l'impitoyable Liverpool (2-1), déjà qualifié pour les huitièmes de finale de la Ligue des champions.
Les Dogues n'ont pas été intimidés par les superstars au maillot rouge, ils ont continué d'y croire après l'ouverture du score adverse, ont égalisé après l'expulsion d'Aïssa Mandi (59e), mais le miracle ne s'est pas totalement accompli et leur série de 21 matches sans défaite toutes compétitions confondues a pris fin.
Il leur faudra désormais dompter le Feyenoord Rotterdam le 29 janvier à domicile, lors de l'ultime journée de la phase de ligue, pour espérer réintégrer le Top-8 directement qualificatif pour les huitièmes. En attendant, ils sont d'ores et déjà assurés d'un ticket pour les barrages.
Les Reds, eux, ont déjà leur place bien au chaud après ce septième succès en autant de sommets européens disputés. Le leader de la Premier League peut désormais retourner à ses affaires domestiques l'esprit léger.
Le Losc de Bruno Génésio n'a pas reproduit la performance majuscule opérée face au Real Madrid (1-0), à l'Atlético (3-1) et la Juventus (1-1), plus tôt dans la campagne européenne.
Mais le troisième de Ligue 1 a regardé son hôte dans les yeux avec une discipline collective souvent irréprochable, des circuits de passes bien exécutés et des incursions parfois ambitieuses.
Le défenseur Gabriel Gudmundsson, chargé de museler Mohamed Salah, s'est ainsi retrouvé au pied du Kop, la célèbre tribune d'Anfield, après vingt grosses secondes pour tenter sa chance.
Mais son tir, non cadré, a constitué la seule et unique véritable occasion lilloise de la première période, en dehors de la contre-attaque sur l'aile gauche de Rémy Cabella, que l'arrière-garde anglaise a contenu sans inquiétude (18e).
Liverpool avait décidé d'être patient, comme un serpent qui attend la bonne opportunité pour surprendre sa proie, et ce plan minimaliste a fonctionné sur une action assez anodine.
Kostas Tsimikas est venu gratter un ballon dans les pieds de l'attaquant Jonathan David, trop attentiste dans la moitié adverse, et Curtis Jones a envoyé en profondeur Mohamed Salah. L'Égyptien a sprinté et fait parler sa vista d'une frappe brossée admirable pour contourner Lucas Chevalier, sorti à sa rencontre (34e, 1-0).
Chevalier irréprochable
Le jeune gardien français, peu sollicité jusqu'ici, n'a rien à se reprocher et, sans lui, l'addition aurait pu être plus salée.
Il est venu bloquer l'angle de tir de Salah (44e) avant la mi-temps et a eu beaucoup plus de travail après: irréprochable, il s'est jeté devant Darwin Nunez (58e) et a de nouveau mis Salah en échec (79e) et a repoussé des tentatives de Federico Chiesa (82e, 90e+1).
La situation s'est franchement compliquée quand Aïssa Mandi a laissé les siens en infériorité numérique après un deuxième carton jaune (59e).
Mais les Lillois ont montré qu'ils avaient du coeur, cette saison, et ils ont égalisé quasiment dans la foulée par Jonathan David (62e, 1-1). Le Canadien aime décidément les grands rendez-vous, lui qui marqué contre le Real Madrid, l'Atlético (doublé) et la Juventus.
Personne, avant lui, n'avait réussi à faire trembler les filets de Liverpool à Anfield cette saison en Ligue des champions.
La joie a cependant été de courte durée pour l'équipe de Génésio, de nouveau menée après une frappe lointaine Harvey Elliott déviée dans son but par le milieu lillois Ngal'Ayel Mukau (67e, 2-1).
Les Français ont continué de pousser jusque dans les dernières secondes, en vain, mais pas sans panache.
Le Barça revient de nulle part
Le FC Barcelone, mené 3-1 après une demi-heure, s'est imposé 5 à 4 au terme d'un match fou sur la pelouse de Benfica, obtenant sa qualification directe pour les huitièmes de finale.
Le Barça a vécu une entame cauchemardesque, puni par un triplé spectaculaire de l'attaquant Benfica Vangelis Pavlidis (2e, 22e, 30e) puis été mené 4-2 après le but contre son camp d'Araujo (68e). Mais il est revenu grâce à des doublés de Lewandowski (13e, 78e) et Raphinha (64e, 90+6) et un but d'Eric Garcia 86e).
Bruges et Juventus, un 0-0 qui arrange tout le monde
Le Club Bruges et la Juventus Turin se sont quittés dos à dos (0-0) au terme d'un match soporifique dont l'issue satisfait les deux équipes en Venise du Nord.
Quatorzièmes avec 11 points les Turinois se déplaçaient en Belgique avec l'ambition d'assurer au moins une place en barrages, réservée aux équipes classées entre la 9e et la 24e place.
« Notre objectif est de gagner. Nous ne pensons qu'à ce match et sommes très concentrés », avait déclaré le coach Thiago Motta, 42 ans, ancien joueur à Barcelone, à l'Inter et au Paris Saint-Germain notamment.
L'ambition était identique côté belge. Un match pas forcément à gagner mais surtout à ne pas perdre. Avec pour conclusion, une première période soporifique sans aucun tir cadré.
Et une seconde partie de match durant laquelle les deux équipes ont davantage songé à ne pas concéder de but plutôt que d'en inscrire un.
Lors de la 8e et dernière journée, Bruges se déplacera à Manchester City le 29 janvier tandis que la Vieille Dame recevra Benfica au même moment.
Madrid s'offre un nouveau braquage
À nouveau héroïque et renversant, l'Atlético Madrid, pourtant réduit à dix dès la 25e minute, est venu à bout mardi du Bayer Leverkusen (2-1) et fait un grand pas vers une qualification directe pour les huitièmes de finale.
D'abord largement dominé sur sa pelouse du Metropolitano, l'Atlético s'est offert un nouveau braquage de dernière minute, porté par un doublé de son attaquant argentin Julian Alvarez en deuxième période (52e, 90e).
L'ex-buteur de Manchester City, recruté cet été pour 75 millions d'euros, a été le héros d'une soirée bien mal embarquée pour les Colchoneros, d'abord en égalisant contre le cours du jeu, puis en faisant exploser l'enceinte madrilène à quelques seconde de la fin du temps réglementaire, au bout de l'effort.
Victorieux dans les dernières minutes de la partie pour la 14e fois de la saison toutes compétitions confondues, comme face au PSG (2-1 à la 94e minute), l'Atlético (3e, 15 points) réalise la très bonne opération de la soirée en s'emparant provisoirement de la troisième place.
Leverkusen (6e, 13 points), qui voit sa belle série de 12 succès d'affilée prendre fin de manière cruelle, reste très bien placé pour faire partie du Top-8, les deux équipes étant déjà assurée de disputer la phase finale, a minima en barrages.
Alvarez renverse tout
L'opposition de style attendue entre l'Atlético de Diego Simeone, toujours aussi combattif et redevenu pragmatique dans le jeu, et le Bayer Leverkusen de Xabi Alonso, véritable machine à buts, a accouché d'un duel âpre, qui a longtemps ressemblé à une attaque-défense assez caricaturale, avant de s'équilibrer en seconde période.
Plombés par l'expulsion précoce du jeune milieu de terrain espagnol Pablo Barrios pour un tacle violent au niveau du mollet du défenseur français Nordi Mukiele (25e), les hommes de Diego Simeone, dominés dans tous les secteurs du jeu et acculés dans leur partie de terrain en première mi-temps, ont su, comme souvent, souffrir pour mieux revenir.
Sûrs de leurs qualités techniques et de leur jeu de possession, les joueurs allemands ont attaqué avec minutie, jusqu'à percer la muraille rojiblanca, préservée jusqu'ici par un immense Jan Oblak, auteur de deux parades décisives (20e, 22e), juste avant la mi-temps.
Après un sauvetage du défenseur central uruguayen José Gimenez devant l'intenable Florian Wirtz, le défenseur équatorien Piero Hincapie a ouvert le score de la tête en reprenant un centre du Français Nordi Mukiele (45e+1, 1-0).
Avec le match en main, et peut-être trop dans la gestion du résultat, les champions d'Allemagne, se sont laissés surprendre au retour des vestiaires par des Colchoneros bien plus tranchants, même réduits à dix.
Lancé dans la profondeur par un ballon d'Antoine Griezmann que tentait d'intercepter le colosse allemand Jonathan Tah, l'Argentin Julian Alvarez a résisté au retour de Grimaldo pour ajuster le gardien tchèque Matej Kovar du gauche (53e, 1-1) et réveiller le Metropolitano et son public, qui ne demandait qu'une petite étincelle pour s'embraser.
Dans une fin de match tendue, Leverkusen, qui comptait plusieurs joueurs déjà avertis, a fini par craquer et Hincapie, premier buteur du match, a été exclu pour une faute sur Giuliano Simeone à la limite de la surface (77e), laissant ses coéquipiers disputer les quinze minutes à dix contre dix.
L'inoxydable Julian Alvarez, encore là, bien placé dans la zone de vérité, s'est arraché et a fait preuve d'un énorme sang froid pour signer un doublé et offrir la victoire aux siens à la 90e minute, signant son sixième but en sept journées de C1.
Avant de recevoir une ovation bien méritée, pour l'ensemble de son œuvre.
Autres matchs
L'Atalanta Bergame, tenant de l'Europa League et désormais 4e, peut aussi espérer atteindre les 8e après avoir écrasé Sturm Graz (5-0).
Le Borussia Dortmund, finaliste de la dernière édition, a en revanche effectué une très mauvaise opération (14e) en perdant pied à Bologne (2-1).
Monaco aura de son côté un rendez-vous décisif lors de la 8e et dernière journée de la phase de ligue à San Siro face à l'Inter Milan. L'ASM, engluée dans une spirale négative dans le championnat de France (un succès en six matches) et corrigée par Benfica (3-2) et Arsenal (3-0) en C1, s'est réveillée au bon moment en dominant Aston Villa (1-0) à Louis-II, et jouera au moins les barrages.