Bernard Drainville demande à une école de revoir ses restrictions sur le sport-études

Le ministre de l'Éducation demande à une école secondaire de la région de Charlevoix de reconsidérer sa décision d'obliger des élèves de quatrième et cinquième secondaires à choisir entre le programme axé sur le sport et la concentration mathématiques et sciences enrichies.

Après avoir entendu les plaintes de parents et de citoyens, le ministre Bernard Drainville a indiqué mardi qu'il souhaitait que l'école secondaire du Plateau, à La Malbaie, trouve une autre solution.

La présidente du conseil d'établissement, Isabelle Bolduc, a démissionné après que cette instance a voté lundi soir, à neuf voix contre huit, pour empêcher les élèves inscrits en mathématiques et en sciences enrichies de suivre aussi le programme de concentration sportive ou culturelle offert par l'école du Plateau, à la rentrée de l'automne.

L'école du Plateau offre plusieurs concentrations qui permettent aux élèves de passer trois demi-journées sur neuf à se concentrer sur des spécialités comme le hockey, le soccer, la musique ou la claque.

Mme Bolduc a indiqué que les enseignants trouvaient trop difficile de coordonner les horaires des élèves qui suivent à la fois des programmes sportifs et des programmes de mathématiques et sciences enrichies. Mais elle estime qu'il est injuste de forcer des adolescents à choisir entre la réussite scolaire et d'autres passions.

Dans une entrevue téléphonique, elle explique que son opposition vient en partie du fait que les élèves et les parents ont été peu prévenus du changement potentiel. Elle croit aussi qu'apprendre à gérer différentes priorités aidera les élèves à développer la discipline, la persévérance et l'équilibre travail-vie personnelle. « Il y a vraiment quelque chose que je trouve important là-dedans », dit-elle.

Au cabinet du ministre Drainville, on indique que de tels projets pédagogiques particuliers sont une priorité pour son gouvernement en raison des avantages qu'ils procurent aux élèves, notamment la motivation.

« On veut la création de projets particuliers dans les écoles secondaires du Québec, a écrit le ministre sur X. Ils font aimer l'école et sont source de motivation. Il en faut plus, pas moins! »

Le ministre demande donc « formellement » au conseil d'établissement de l'école du Plateau et au Centre de services scolaire de Charlevoix de revoir cette décision «afin de ne pas pénaliser les élèves».

Mélissa Bouchard, mère de deux adolescents, a lancé une pétition qui avait recueilli mardi plus de 1200 signatures contre les restrictions de l'école du Plateau.

Mme Bouchard, dont le fils de 14 ans suit un cursus spécial combinant ski, golf et curling, a déclaré en entrevue téléphonique que de nombreux élèves parviennent très bien à concilier avec succès le sport et les études de haut niveau. Elle a cité comme exemples l'ancien joueur de football Laurent Duvernay-Tardif et la patineuse artistique médaillée olympique Joannie Rochette, qui ont tous deux poursuivi une carrière en médecine après avoir pris leur retraite en tant qu'athlètes.

Elle a déclaré que le fait de ne pas suivre de cours avancés de mathématiques et de sciences pouvait ensuite limiter les options des étudiants au cégep et à l'université, et elle ne trouve pas juste de demander à des personnes aussi jeunes de prendre une décision qui pourrait changer leur carrière.

Mme Bouchard admet que son garçon pourra toujours pratiquer des sports dans le cadre d'activités parascolaires s'il choisit des cours de sciences enrichis, mais elle ajoute que ce ne sera pas le cas pour tout le monde. Elle craint également que les restrictions puissent éventuellement être étendues à des élèves encore plus jeunes.

Elle soutient que certains parents ont déposé des plaintes auprès de l'ombudsman de l'éducation, le Protecteur national de l'élève, et espèrent toujours que la décision du conseil d'établissement soit annulée.

Il a été impossible de joindre les responsables de l'école du Plateau.