Une rentrée réussie pour la série Red Bull Cliff Diving à Montréal
Après quelques jours de temps maussade à Montréal, le soleil et la chaleur ont effectué leur retour juste à temps pour l'événement de la série Red Bull Cliff Diving au Vieux-Port, vendredi, où les sourires et la satisfaction étaient au rendez-vous, chez les athlètes comme chez les organisateurs.
Installée sur le Grand Quai, la tour a accueilli les plongeurs et les plongeuses, respectivement à des hauteurs de 27 et 21 mètres. C'est la première fois que la série fait escale dans la métropole québécoise.
Après un premier saut d'entraînement sur le coup de 15 h, les athlètes ont effectué un premier de quatre plongeons officiels, dont le degré de difficulté était limité.
Deuxième au classement général après cinq des huit escales prévues cette saison, la Canadienne Molly Carlson s'est installée en tête, devant la dominante Australienne Rhiannan Iffland, sept fois championne en titre de la série. La Québécoise Simone Leathead s'est quant à elle classée bonne dernière parmi les 12 plongeuses inscrites, et la Manitobaine Aimee Harrison l'a tout juste devancée, au 11e échelon.
Chez les hommes, le Britannique Aidan Heslop, qui forme un couple avec Carlson et qui vit à Montréal, a pris le neuvième rang.
Le Québécois Charles-Antoine Labadie, 17 ans, est pour sa part 12e sur 12 plongeurs, alors qu'il prend part à une toute première compétition de la série après avoir reçu une invitation de dernière minute.
Ces résultats préliminaires seront toutefois effacés bien rapidement avec deux nouveaux plongeons samedi, dont le deuxième sans plafond de difficulté. La finale aura lieu dimanche et les plongeurs effectueront alors leurs meilleures figures.
Pour les plongeurs canadiens, il s'agissait également de laisser de côté le stress et de profiter de l'appui des spectateurs, qui ont été bruyants dès le départ pour appuyer leurs favoris.
Stéphane Lapointe, l'entraîneur de Carlson, Leathead, Labadie et Heslop, se garde bien, d'ailleurs, d'ajouter de la pression sur ses protégés ou de garantir des résultats.
«Mon but avec tous les athlètes ici, c'est de les voir sourire toute la fin de semaine, a déclaré Lapointe. On ne sait pas si ça va revenir un jour à Montréal, donc il faut en profiter comme si c'était la dernière fois.
«Ils sont vraiment prêts. C'est sûr que le haut vol, c'est quatre plongeons, donc il n'y a pas une grosse marge de manœuvre. Ils sont tous prêts à vraiment bien faire. On aimerait des victoires et des médailles, mais je leur souhaite surtout de garder un bon souvenir de cette compétition là.»
La qualité de l'eau aux normes
Vendredi, les athlètes tentaient surtout de se familiariser avec les installations. À ce sujet, Lapointe était bien heureux de ce qu'il a vu en arrivant sur les lieux.
«C'est vraiment beau, a-t-il lancé. Souvent, on va arriver sur un site, et la première journée de compétition, tout n'est pas fini. Là, tout à l'air beau et la température est arrivée juste au bon moment.»
Les préparatifs se sont déroulés à bon train en vue de la compétition. Parmi ceux-ci, la qualité de l'eau était, comme toujours, au cœur du processus. Après les inquiétudes liées à la Seine lors des Jeux olympiques de Paris, en juillet, Hassan Mouti, directeur de la série, s'est fait rassurant.
«Pour toutes nos compétitions, des tests sont toujours faits, a-t-il expliqué. Même aux Bahamas, où l'eau est super claire, on fait des tests avant les événements. Ça fait partie de nos prérogatives quand on vient faire du repérage. On y a toujours fait attention, et avec la polémique de Paris en plus, on le sait très bien – mais c'est une chose qu'on faisait déjà à l'époque.»
Même son de cloche du côté de Lapointe, qui fait de la santé de ses athlètes une priorité.
«Il y a un livre de règlement et les tests de qualité sont faits, a-t-il déclaré. Il y a plusieurs facteurs à considérer pour la qualité d'une compétition et pour s'assurer que les athlètes sont dans un environnement sécuritaire. Donc aucune inquiétude ici.»
Bientôt les Jeux olympiques?
À n'en point douter, le haut vol, que ce soit par la hauteur ou les figures des plongeons, est spectaculaire. Pourtant, malgré son intégration aux Championnats du monde de World Aquatics en 2013 et la tenue de Coupes du monde, la discipline n'est pas – encore – aux Jeux olympiques.
Pour faire le saut sur la plus grande scène de sport amateur au monde, le sport devra gagner en popularité, puis le bassin d'athlètes et le nombre de pays représentés devront également augmenter.
«C'est quelque chose que World Aquatics regarde, a reconnu Mouti. C'est ce qu'on essaie. On pousse au maximum. Après, évidemment, il y a des lacunes. Il nous manque des plongeurs. On en a une cinquantaine chez les hommes et une bonne quarantaine chez les filles. Il nous en faut encore plus, plus de nationalités. À partir du moment où ce sera plus généralisé et plus universel, à ce moment, je pense qu'on intégrera les JO.
«Los Angeles, c'est sûr que non, on verra après», a-t-il ajouté.
Aux yeux de Lapointe, le sport possède plusieurs atouts qui l'aideront dans le processus.
«On l'espère pour les athlètes. C'est un rêve qu'ils ont depuis qu'ils sont tout jeunes, a-t-il commencé par dire. On n'en est pas encore là, malheureusement, mais beaucoup de gens travaillent fort pour que ça soit le cas.
«Je pense que c'est un sport populaire, qui serait représenté par plusieurs pays et qui serait super populaire à la télévision. Tu ne peux pas regarder du haut vol et ne pas t'arrêter, parce que tu es captivé. Tu sens les émotions des plongeurs. Le sentiment de voler, l'accélération du plongeur, tu peux le sentir toi-même en regardant.»