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RÉSULTATS

Relancé par les Jeux olympiques, Félix Auger-Aliassime arrive fatigué, mais motivé

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MONTRÉAL – Au diable la fatigue : Félix Auger-Aliassime veut continuer de filer sur sa vague olympique en étant de retour à la maison. Aux JO, le Québécois considère avoir retrouvé l'équilibre lui permettant de s'illustrer. 

Alors qu'il traversait une saison 2024 peu éclatante, Auger-Aliassime a su canaliser la motivation olympique pour avancer dans la direction souhaitée. Le Québécois, qui aura 24 ans jeudi, a toutefois ajouté une précision. 

« Je dirais que ç'a commencé après le tournoi de Miami (fin mars). Je suis revenu à l'entraînement sur terre battue et on a trouvé des choses qui fonctionnaient à l'entraînement, des ajustements. J'ai commencé à mieux servir, comme par le passé. De tournoi en tournoi, je sentais que je jouais bien. Malheureusement, des fois des matchs se jouent sur pas grand-chose et c'est dommage. Mais j'étais sur une bonne voie depuis plusieurs semaines, plusieurs mois », a-t-il commenté à son premier bain médiatique depuis son retour à Montréal. 

« J'ai réussi à concrétiser aux JO. Mentalement, j'ai trouvé un compromis entre l'émotion d'être sur le terrain et une sérénité, un calme dans les moments plus difficiles d'un match. Quand je trouve un bon état d'esprit et que je sers bien, je bouge bien, c'est là que je connais mes meilleurs moments », a poursuivi Auger-Aliassime qui affichait un sourire évocateur de sa séquence actuelle.  

Son exposé sur la terre battue française a ravivé la ferveur de ses nombreux adeptes. Même lui, il admet qu'il revoit ses ambitions à la hausse pour 2024. 

« Oui, a-t-il répondu à la vitesse de son service aux JO. C'est même dommage qu'on ne fasse pas de points aux JO, ç'aurait fait un peu de bien! Je pense aussi que le classement reflète bien le niveau que tu produis. Il y a des défaites crève-cœur, mais sur l'année, si tu joues bien, le classement va refléter la place que je mérite parmi les autres. Les ambitions ne changent pas. Je rêve toujours d'être le meilleur joueur possible. Je n'ai jamais descendu mes standards malgré les moments plus difficiles que j'ai vécus. Je peux finir l'année encore plus haut qu'où je suis en ce moment. »

Cet objectif ne s'entamera pas de manière banale. Au contraire, il sera nourri par l'amour du public montréalais. 

« C'est sûr que Montréal, ce n'est pas un tournoi comme les autres pour moi, on le sait. Déjà, il y avait beaucoup de gens à l'entraînement tantôt. En plus, avec la semaine que je viens de connaître aux JO, il y a une attention plus importante qu'à d'autres moments, mais ça va, je le gère bien. Mais je ne veux pas non plus en faire une trop grosse histoire dans ma tête », a-t-il réfléchi à voix haute. 

Là aussi, il s'agira de trouver l'équilibre payant car Auger-Aliassime n'a pas eu le temps de faire le plein. Un sommeil adéquat, depuis les JO, s'est-il fait demander ? 

« Non, je ne dirais pas sommeil adéquat, a-t-il répondu en riant. Je n'ai pas dormi énormément dans les derniers jours, mais de venir à Montréal, ça me donne beaucoup d'énergie. Plus qu'une pression ou plus que ça me prend de l'énergie, ça m'en donne. Je suis très motivé. Je ne me suis pas entraîné beaucoup en raison de la pluie, mais de voir tout le monde présent, ça me fait du bien et ça me met un sourire au visage. Il y aura du temps plus tard dans la saison pour se reposer. C'est le moment de continuer à bien jouer et je suis très motivé. » 

Arrivé au milieu de la nuit, FAA semblait d'aplomb pour reprendre la raquette sur la surface montréalaise. 

S'il n'a pas eu beaucoup le temps de célébrer sa médaille olympique en double mixte, la foule ne demanderait pas mieux qu'il combine le tout, dans quelques jours, avec son premier titre au Masters 1000 du Canada. 

Mais ne vous en faites pas pour Auger-Aliassime, il a déjà appris à savourer les moments les plus importants. 

« Les moments spéciaux, ce sont les instants de la victoire et ceux qui suivent tout de suite après. Donc j'essaie de profiter de ces moments pour conserver le tout en mémoire. Je garde de belles images en tête avec Gabriela (Dabrowski) et le reste de l'équipe », a souligné la 19e raquette mondiale. 

D'ailleurs, Auger-Aliassime a retenu l'essentiel de son parcours en simple qui s'est terminé par un revers sans équivoque contre Carlos Alcaraz et une défaite pour le bronze contre Lorenzo Musetti. 

« Je n'étais pas loin, mais il m'a manqué un peu d'énergie et de justesse dans mon niveau de jeu à la fin. Il connaissait aussi un tournoi magnifique, bravo à lui. Je reste fier même si ce n'est pas la fin rêvée absolue, ç'aurait été une médaille d'or. Mais de finir quatrième, ça reste malgré tout un accomplissement pour moi », a-t-il indiqué. 

Dans cette aventure olympique, qu'il espère révélatrice, Auger-Aliassime a fait tomber Casper Ruud et surtout Daniil Medvedev pour une première fois en huit affrontements. 

« Ce sont des victoires qui m'ont fait beaucoup de bien, de concrétiser contre des joueurs face à lesquels j'avais du mal. J'ai toujours cru que les victoires viendraient avec le temps et en travaillant bien. Je pense toujours que je peux le faire, mais de concrétiser dans un tournoi aussi important, ça m'amène beaucoup de confiance », a reconnu la 14e tête de série à Montréal. 

On ose spéculer ici, et vous allez comprendre pourquoi, mais on croit qu'Auger-Aliassime a procuré encore plus de bonheur quand il a pu montrer à son père, qui n'était pas en France, sa médaille olympique lundi matin. 

« Mon père n'est pas quelqu'un qui montre beaucoup d'émotions. Peut-être qu'un jour, on va en voir pus. Mais je sais qu'en-dedans, il est très fier », a-t-il exprimé. 

Son père, Sam, joue un grand rôle pour le développement du tennis au Québec et cette aventure olympique était spéciale à ses yeux.  

« Mon père, c'est le pays qui l'a accueilli. Dans son enfance, il a vu une autre réalité. J'ai eu une bien meilleure chance que lui. Il est toujours très fier de voir que je peux représenter mon pays dans le sport. Il était très fier et voir la médaille en personne, ce n'est pas comme à la télé. Donc il avait le sourire au visage », a conclu Auger-Aliassime qui avait perdu son tout premier match, l'an dernier, à Toronto.