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RÉSULTATS

Gabriel Diallo peut-il s'inspirer de la poussée de Félix Auger-Aliassime ?

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MONTRÉAL – Gabriel Diallo a eu à se tourner vers des sites douteux, quitte à se faire pirater son téléphone, pour suivre les prouesses de son ami Félix Auger-Aliassime aux Jeux olympiques de Paris.  

À partir du tournoi Challenger auquel il participait à Lexington au Kentucky, Diallo a dû se débrouiller, à travers ses matchs et sa préparation, pour suivre les grands moments olympiques qui ont fait trembler la France. 

« C'était une superbe prestation de nos Canadiens aux JO notamment de Félix qui est passé proche d'aller chercher une autre médaille en simple (en plus du double mixte). On suivait ça comme on pouvait au resto sur nos téléphones. Mais ce n'était pas facile à suivre, il fallait qu'on trouve des sites bizarres. Et quand on trouvait une diffusion, nos téléphones se faisaient pirater », a raconté Diallo en souriant. 

Il n'était quand même pas question qu'il rate cette lancée d'Auger-Aliassime. 

« Incroyable! Quand des athlètes canadiens ont de bons résultats, peu importe le sport, ça nous tire vers le haut. Ça nous motive à réussir de belles performances. C'est sûr que Félix je le connais super bien, je me suis entraîné avec son père de 15 ans jusqu'à mon départ à l'université (Kentucky), on a une belle affinité. Je suis un très grand fan de son jeu depuis longtemps », a décrit le sympathique géant.  

« C'est toujours plaisant de regarder les JO. C'est leur plus grosse compétition en quatre ans, tu vois l'émotion que ça vient chercher chez les athlètes », a ajouté celui qui raffole du basketball et qui a regardé le soccer féminin. 

À une échelle bien différente, la sienne, Diallo connaît également une poussée intéressante. 

Le droitier de six pieds et huit pouces a remporté le tournoi Challenger de Chicago en juillet, il a livré de belles batailles à ses sorties sur l'ATP et il s'est mérité son premier match sur un tableau principal dans un tournoi du Grand chelem. Match qu'il a failli gagner, en mai, en cinq manches face à Kei Nishikori. 

« Je commence à ‘compétitionner' de mieux en mieux. C'est rare que je perds, je ne veux pas me jinxer, sans m'être donné une chance. La progression est là », a-t-il dit en cognant du bois pour éviter la malchance. 

En début d'année, une blessure l'a écarté des terrains pendant plus d'un mois, mais ce fut le seul pépin digne de mention. 

Son équipe lui a préparé un calendrier alliant des présences sur les différentes surfaces et le tout a porté fruits. 

« Ce fut positif pour mon jeu, les sensations sont très bonnes », a ciblé Diallo dont l'entraîneur est Martin Laurendeau. 

Évidemment, son duel marquant de 2024 demeure cette confrontation à Roland-Garros contre le vétéran Nishikori. Un combat épique dans sa jeune carrière duquel découle des conclusions encourageantes. 

« On le savait déjà que le potentiel est là. Une bonne victoire pour nous, c'est que j'ai pu tenir pendant cinq manches. Je pouvais encore pousser, j'ai pu mettre plus d'intensité dans le dernier set que les précédents. Je n'avais pas eu de parties de cinq manches auparavant. La défaite a fait mal sur le moment, mais avec du recul, il y a de belles choses à tirer de la semaine », a expliqué le Québécois. 

Diallo en sera à sa troisième présence au Masters 1000 du Canada. L'an dernier, à Toronto, il avait été en mesure de remporter son duel de premier tour contre Daniel Evans et il s'était incliné, dans un match serré, contre Alex de Minaur à la ronde suivante. En 2022, à Montréal, il s'était arrêté en qualifications. 

Présentement, il pointe au 141e rang mondial tandis que son meilleur classement en carrière est le 129e. 

Avec la confiance qu'il affiche dans son jeu, Diallo devrait pouvoir établir une nouvelle marque prochainement. Mais il n'est pas rendu à se concentrer sur cet aspect. 

« La progression est très intéressante. Il y a trois, quand j'étais à l'université, je pense que je n'avais jamais vraiment frappé une volée de ma vie. Je commence à monter beaucoup plus au filet, on met l'accent sur ça avec mon entraîneur. Il y aura des hauts et des bas, mais en autant que la progression soit là. Il faut se mouiller les orteils, jouer des matchs, survivre au calendrier d'un joueur professionnel, ce n'est que ma deuxième année et je n'ai pas eu de pépins physiques significatifs ni mentalement », a exposé le Montréalais.

Cette évolution sera mise à rude épreuve d'entrée de jeu alors qu'il croisera le fer avec Karen Khachanov, 22e joueur mondial, qui est également un puissant serveur. 

« À ce niveau, il n'y a pas vraiment de premier tour facile. Chaque adversaire présente un défi différent. Je m'attends que la tâche soit très complexe, mais on va faire du mieux qu'on peut. Mon plan sera le même, d'imposer de la pression sur mon adversaire, de bien servir et de tenter de dicter le jeu pour conclure les points », a réagi Diallo.  

La foule lui procurera assurément l'énergie nécessaire pour s'éclater sur le terrain. 

« Je suis excité et nerveux; toutes les émotions. Surtout que ça se passe où j'ai grandi et où j'ai développé mon amour pour le sport. C'est sûr que c'est une semaine très spéciale pour moi », a conclu Diallo qui pourrait s'ajouter à la liste des Québécois et Canadiens qui ont réalisé de petits exploits devant leur public.