Carlos Alcaraz et le poids de la célébrité

NEW YORK - Carlos Alcaraz aimerait pouvoir passer un peu plus inaperçu dans les rues de New York, où auront lieu les Internationaux de tennis des États-Unis, mais ce n'est évidemment pas possible.

New York est le dernier endroit où trouver la quiétude lorsque vous êtes une vedette, même à 20 ans, comme c'est le cas pour l'Espagnol dans le monde du tennis.

Il n'est peut-être pas le favori des preneurs aux livres malgré le fait qu'il soit le champion en titre - Novak Djokovic est de retour, après tout - mais il semble être un choix populaire chez les amateurs.

Ils devront attendre une journée de plus avant de le voir en action. Alcaraz n'est pas à l'horaire lundi pour la première journée d'action au sein du tableau principal, alors que la première raquette mondiale chez les femmes, Iga Swiatek, amorcera la défense de son titre en après-midi. L'Américaine de 19 ans, Coco Gauff, de même que Djokovic, seront également en action en soirée.

Alcaraz doit affronter Dominik Koepfer mardi soir, ce qui lui laisse une journée supplémentaire pour mettre de côté les distractions et la frénésie qui s'était déjà emparée de ses partisans avant même qu'il ne soit couronné champion l'année dernière.

« Et bien, ma vie a beaucoup changé, beaucoup, a répété Alcaraz cette semaine. La vie est différente depuis que je suis, disons, célèbre. Beaucoup de personnes commencent à connaître mon nom depuis les Internationaux américains de l'année dernière, par exemple. »

La victoire contre Casper Ruud l'année dernière a fait d'Alcaraz le premier joueur de moins de 20 ans à remporter ce tournoi majeur depuis Pete Sampras en 1990. Sampras, toutefois, n'est pas immédiatement devenu une vedette, pas avec John McEnroe et Jimmy Connors toujours sur le circuit et Andre Agassi qui s'imposait de plus en plus.

Mais avec la retraite de Roger Federer et l'absence de Rafael Nadal depuis janvier en raison des blessures, Alcaraz a rallié plusieurs de leurs partisans à sa cause. Une nouvelle réalité qui l'a rapidement frappé en revenant à New York lorsqu'il a vu que les gens le reconnaissaient au restaurant ou sur les terrains de golf.

« Parfois j'aime ça, d'autres fois non, a lancé Alcaraz. Parfois, tu veux te sentir comme un gars normal et marcher normalement? Ouais, j'aimerais certains jours qu'on ne me reconnaisse pas du tout. Mais ça va être impossible. Je dois m'y faire. Mais parfois, c'est difficile. »

Il semble néanmoins l'apprécier. Il a fait quelques échanges avec le joueur du Heat de Miami Jimmy Butler dans le cadre d'un événement caritatif qui amassait des fonds pour de l'aide humanitaire en Ukraine. Puis il a participé à un petit échange de soccer volleyball avec Swiatek pour lancer la journée des enfants Arthur-Ashe, samedi.

Les partisans veulent toutefois le voir jouer au tennis. Le style d'Alcaraz, qui plaît aux foules, ses énormes claques du coup droit et sa touche parfaite pour les amortis émerveillent tout autant Djokovic et McEnroe que les amateurs.

« Il est incroyable, électrique, a dit McEnroe, actuellement analyste pour le réseau ESPN. [Il est] le joueur de 20 ans le plus complet que j'ai vu, et ça inclut Novak, Roger et "Rafa". »

Alcaraz mène l'ATP avec 53 victoires et six titres cette saison, dont son deuxième en grand chelem en vertu d'une victoire contre Djokovic en finale à Wimbledon.

Il a néanmoins perdu aux mains du Serbe en finale à Cincinnati la semaine dernière, au terme d'un match de trois manches qui a duré près de quatre heures.

Cette victoire, en plus de ses 23 titres majeurs, sont probablement la raison pour laquelle Djokovic est le favori aux yeux du site FanDuel Sportsbook. Alcaraz et lui se sont croisés lors des deux derniers tournois majeurs.

Si ça se reproduisait à New York, ce ne pourrait être que le 10 septembre, en finale. Quoi qu'il en soit, Djokovic va suivre son parcours.

« Il est assurément l'un des meilleurs joueurs au monde au cours des dernières années, a déclaré Djokovic. Évidemment, dans mon équipe ou tout autre équipe, il y aura toujours quelqu'un qui a un ?il sur lui. C'est probablement vrai pour moi aussi. »