Je crois fermement que pour s'inspirer dans la vie, il faut lire les biographies des gens que l'on admire. Peu importe le domaine dans lequel on oeuvre ou qui nous attire, ceux qui réussissent peuvent nous apprendre beaucoup. Quelque fois, il ne s'agit que d'une phrase qui ressurgit de la page comme s'il elle était en trois dimensions et qui restera gravé dans notre subconscient pour toujours.

 

Ce que l'on remarque aussi chez ceux qui deviennent grands, c'est qu'ils savent prendre des risques calculés, écouter et suivre leur instinct et nager quelques fois à contre-courant pour atteindre leurs objectifs. Pour ma part, je retiendrai toujours les paroles de Céline Dion qui confiait qu'au delà du travail, de la discipline et du génie de son mari René Angélil, elle se voyait, toute petite, chanter sur toutes les plus grandes scènes du monde.

 

Rêver d'abord et puis avoir la foi ensuite qu'on peut le faire, qu'aucune barrière n'est insurmontable. Bianca Andreescu fait partie de cette catégorie de personnes dotées d'une force intérieure indéniable et aussi d'un bras en or. C'est fascinant de voir jusqu'à quel point, encore une fois cette semaine, Bibi (pour les intimes) sait puiser dans sa boîte à malices lorsque la situation l'exige. Un match de tennis est un concentré d'émotions fortes et comme elle nous en donne pour notre argent!

 

Forcément, il faut aussi se demander si cela sera possible de pousser encore une fois la machine aujourd'hui en finale devant Serena Williams, qui ressemble beaucoup cette semaine à la grande championne qui a accumulé 72 titres sur le circuit au cours de sa prolifique carrière.

 

Serena n'a perdu qu'un set cette semaine à Toronto, soit samedi en demies devant la surprenante qualifiée Marie Bouzkova (tombeuse de Leylah Annie Fernandez) alors qu'elle commet 18 fautes directes. Sinon, elle impressionne par la qualité de ses déplacements, la puissance et la justesse de son arsenal. Parlez-en à celle qui sera à nouveau no 1 mondiale demain, Naomi Osaka, que la Williams expédie aux vestiaires en 1 heure 16 minutes seulement.

 

Au total l'Américaine livre bataille pendant 5 heures 49 minutes en quatre rencontres cette semaine, tandis que Bianca ne connait que des matchs à la rallonge alors qu'elle a besoin de 12 heures 6 minutes pour se défaire d'Eugenie Bouchard, Daria Kasatkina, Kiki Bertens, Karolina Pliskova et Sofia Kenin. Ouf, que d'aventures et scénarios plus improbables les uns que les autres elle nous offre. Jusqu'où peut-elle aller? Son rêve de gagner chez elle peut-il logiquement se réaliser? 

 

En début de rencontre, Serena fait quand même quelques erreurs et même une double faute pour donner le bris à Bianca, qui confirme au service tout de suite après pour mener 3-1. Puis, coup de théâtrem alors que Serena va s'asseoir alors que l'on dépêche soigneur et médecin. Serena est en pleurs et décide d'abandonner en raison d'une blessure au haut du dos. Mais quel dommage alors qu'elle commençait à peine à jouer comme une grande championne. Dans ce petit bout de match, on voit bien que Serena s'est beaucoup entraînée et la lourdeur et précision de ses frappes impressionnent. Mais cela ne vaut pas la peine non plus de se blesser plus gravement.

 

Dommage aussi pour les spectateurs qui rêvaient d'un moment comme celui-là, mais qui sont privés d'un grand spectacle. Du côté de Bianca maintenant, dans un sens cela aurait été fantastique qu'elle vive une finale du début jusqu'à la fin parce qu'on apprend toujours de ces rendez-vous, mais ce ne sera que partie remise. Elle a plutôt l'opportunité de savourer plus longtemps cette conquête en paradant longuement le terrain, trophée brandi vers le ciel tout en saluant parents et amis dans ce stade tout conquis à sa cause. 

 

J'ai d'ailleurs bien aimé le dernier petit bout du discours de Bianca qui remercie son équipe et lance cette phrase pleine de promesse : « Ceci n'est que le début! ». Je te crois sur parole Bianca et svp, prends un soin jaloux de ton corps.

 

Tout de même, quelle semaine formidable pour la jeune dame au talent mirobolant.

L'abandon de Serena donne le titre à Andreescu
Serena abandonne, Andreescu championne