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RÉSULTATS

Pour une deuxième année de suite, Valérie Tétreault a dû faire de la gymnastique

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Valérie Tétreault est bonne joueuse. Lorsqu'on lui demande de comparer l'édition 2024 de l'Omnium de tennis Banque Nationale, sa deuxième à titre de directrice, à la précédente, elle laisse échapper quelques ricanements lorsque vient le temps de relater certains commentaires qu'on lui a faits au fil des 12 derniers mois.

L'année dernière, par exemple, Clare Wood, superviseure de tournois au sein de la WTA, lui avait mentionné qu'après les difficultés causées par les nombreuses journées de précipitations, les éditions futures seraient assurément beaucoup moins compliquées.

« Il y a beaucoup de gens qui m'avaient dit après le tournoi l'an passé et avant le tournoi de cette année, 'ça ne peut pas être pire', ou 'ça ne peut pas arriver deux fois'. J'avais dit que je ne prenais rien pour acquis », a confié Tétreault lors d'une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne, vendredi, quelques heures après l'annonce de la décision de reporter tous les matchs prévus durant la journée à cause des résidus de la tempête post-tropicale Debby.

Tétreault se souvient de toute la gymnastique que les organisateurs du tournoi et les responsables de la WTA avaient eu à faire pour assurer la tenue de toutes les séances prévues à l'horaire, en 2023.

« Autant l'an dernier on l'a eu dur avec la pluie, parce qu'il a plu presque tous les jours et donc, il n'y avait jamais rien de simple, autant, au final, on s'en était quand même relativement bien sorti parce qu'on n'avait pas eu à annuler une seule séance. Il y avait celle de la demi-finale, le samedi soir, qu'on avait reportée au dimanche, le jour. De ce côté-là, on avait un peu évité le pire», note Tétreault.

La gymnastique a de nouveau été au rendez-vous en 2024, à cause du report de trois séances consécutives, celles de jeudi en soirée, de vendredi en journée et de vendredi en soirée. Ce dénouement a poussé Tétreault à regarder au-delà de la seule journée de samedi.

« On ne pouvait pas seulement travailler sur l'horaire de samedi. Je tenais à ce qu'on puisse travailler, en même temps, sur l'horaire de dimanche, aussi, pour bien comprendre ce qu'on pouvait communiquer aux gens qui n'ont pas pu voir du tennis vendredi », a-t-elle expliqué.

Tétreault avoue que le fait de ne jouer aucun match lors de trois séances consécutives fait mal.

« C'est plus difficile pour le moral parce qu'on travaille tellement fort toute l'année pour avoir le meilleur événement possible puis, évidemment, il y a une chose qu'on ne contrôle pas du tout, c'est la météo. Donc, on encaisse, un peu comme tout le monde, et on a surtout hâte de revoir les joueurs sur le terrain et les gens dans les estrades», a mentionné la directrice du tournoi.

Aussi, les caprices de Dame Nature laisseront des traces, au niveau du chiffre final des assistances.

Selon Tétreault, la marque de 237 733 spectateurs, éditée en 2022 pour le volet masculin à Montréal aurait possiblement été effacée.

« On allait vraiment vers une année record », a-t-elle affirmé.

« C'est la première fois qu'on avait, en début de tournoi, même en qualifications, des matchs disputés à guichets fermés autant sur le court central que sur le court Rogers. Franchement, c'était assez incroyable ce qui était en train de se produire. Là, c'est sûr que quand on perd des séances comme ça, ça affiche un zéro en assistances. Ça vient un peu de bousiller nos chances de battre le record », a reconnu Tétreault.

« Et c'est sûr que ça a des implications importantes pour nous sur le plan financier », a-t-elle également admis.

« Le tournoi, c'est notre source de financement pour le développement du tennis au Canada. Le but, c'est d'essayer le plus possible de limiter les dégâts, de s'assurer que les gens sont au rendez-vous et qu'on puisse remplir toutes les séances restantes. »

Tétreault a fait son entrée chez Tennis Canada en 2011 et ne se souvenait pas avoir vécu, depuis ce jour, une journée complète sans la présentation d'un seul match à Montréal. Mais elle se rappelle très bien que c'était arrivé l'année précédente.

« En fait, en 2010, ç'avait été le cas pendant deux jours de suite, et c'étaient les deux dernières journées du tournoi, demi-finales et finales. Les demi-finales et finales avaient dû être disputées le lundi. »

Si Tétreault était découragée par la tournure des événements, ça ne se sentait pas dans le ton de sa voix, vendredi. Mais elle ne cachait pas souhaiter que les trois dernières journées de l'édition de 2024 se déroulent sans de nouvelles embûches.

Samedi matin, Tennis Canada, l'ATP, les joueurs et les spectateurs ont eu droit à un début de journée ensoleillée au-dessus du Stade IGA et, du coup, à la présentation de quatre matchs, dont trois en simple, dès 11 h.

Mais comme la pluie semble beaucoup aimer le Stade IGA, elle y est revenue vers 19h, au moment où le Polonais Hubert Hurkacz et le Français Arthur Rinderknech venaient de commencer le troisième set de leur affrontement de troisième ronde sur le court Rogers.

Au même moment, sur le court central, devait commencer le premier match de quarts de finale entre le numéro un mondial Jannik Sinner et le Russe Andrey Rublev, cinquième tête de série.

L'épisode de pluie ne s'est pas éternisé, de sorte que Sinner et Rublev ont amorcé leur échauffement peu après 20h, et quelques minutes avant le retour de Hurkacz et de Rinderknech, sur le court Rogers.

« On y va un petit peu une journée à la fois, avait noté Tétreault vendredi soir. La mission première, c'est de rattraper le plus possible samedi et avoir une belle journée et soirée complètes. Le but, c'est de tout jouer samedi pour être le plus à jour possible même si on sait déjà qu'on ne pourra pas être à jour complètement pour dimanche .»