Dabrowski et Auger-Aliassime ont marqué l'année au Canada
Comment qualifier les 12 derniers mois sur la scène du tennis au Canada? Une année à oublier? Certainement pas! Une année extraordinaire? Non plus. Il ne reste qu'une conclusion : c'est quelque part entre les deux.
De tous les faits marquants de 2024 au tennis canadien, on retiendra un moment de réjouissances, un titre de prestige, des avancées aux classements de la part de jeunes espoirs, mais aussi des progressions espérées qui ne se sont pas matérialisées de la part de joueurs canadiens parmi les plus en vue.
À cela, on pourrait ajouter les épisodes de pluie lors du volet montréalais de l'Omnium Banque Nationale, incluant une journée complète sans le moindre match. Ça n'a pas empêché plus de 226 000 spectateurs d'occuper les gradins du stade IGA, mais le mot « toit » a de nouveau circulé à un rythme quotidien un peu partout sur le site!
Le moment de réjouissances et le titre de prestige passent par un nom : Gabriela Dabrowski. Mais elle n'a pas fait les choses en solo.
L'athlète originaire d'Ottawa a d'abord uni ses efforts à ceux du Montréalais Félix Auger-Aliassime pour arracher la médaille de bronze du double mixte aux Jeux olympiques de Paris, le 2 août sur la terre battue du stade de Roland-Garros.
Puis, en novembre, en Arabie saoudite, Dabrowski a procuré un premier triomphe canadien aux Finales de la WTA en gagnant le double en compagnie de sa partenaire néo-zélandaise Erin Routliffe.
Ces exploits de Dabrowski, maintenant troisième au monde en double féminin, sont venus couronner une période de belles réussites en double féminin pour l'Ottavienne.
Tout avait commencé en septembre 2023 avec son triomphe en finale des Internationaux des États-Unis aux côtés de Routliffe.
Solidement appuyée par la Néo-Zélandaise, Dabrowski a atteint les demi-finales aux Internationaux d'Australie au début de 2024, le match ultime à Wimbledon, en juillet, et les finales de deux tournois de catégorie 1000 de la WTA, dont l'Omnium Banque Nationale, en août à Toronto.
Mais le moment phare de l'année tennistique au Canada demeure la médaille de bronze de Dabrowski et d'Auger-Aliassime aux Jeux de Paris.
« Un grand objectif était de revenir sur la carte du côté olympique, et pour nous, atteindre la médaille à Paris a été vraiment une grande réussite. C'était quelque chose que nous attendions depuis 24 ans », a reconnu Guillaume Marx, vice-président de la haute performance, en faisant allusion à la médaille d'or de Sébastien Lareau et Daniel Nestor, en double, aux Jeux de Sydney de 2000.
Le lendemain de ce tour de force, Auger-Aliassime est passé bien près de doubler la récolte canadienne. Il s'est cependant incliné dans le match pour la médaille de bronze du simple masculin.
Étonnamment, peut-être, Auger-Aliassime a connu ses meilleurs moments de 2024 sur la terre battue avec 17 victoires en 25 matchs.
Parmi les quatre tournois du Grand Chelem, c'est aux Internationaux de France où il a obtenu son meilleur résultat en se rendant jusqu'à la quatrième ronde.
Auger-Aliassime a aussi réalisé une première en carrière en atteignant la finale d'un Masters 1000, celle de Madrid, en avril, également sur terre battue.
En revanche, Auger-Aliassime n'a pas réussi à tirer son épingle du jeu sur le dur, notamment lors de tournois d'envergure.
Deux ans après une exceptionnelle saison sur cette surface, où il avait affiché un dossier de 45-16, Auger-Aliassime n'y a gagné que 15 matchs sur 30 en 2024.
Ce rendement peut expliquer pourquoi il a terminé au même rang où il avait amorcé l'année au classement de l'ATP, soit le 29e, et conclu sa saison avec un dossier de 32-25, incluant une défaite dès la ronde initiale, pour une deuxième année d'affilée, aux Internationaux des États-Unis.
Dans des circonstances difficiles, par ailleurs, il s'est présenté à Montréal pour l'Omnium Banque Nationale, qui suivait immédiatement les Jeux olympiques et qui demandait une adaptation rapide à cause du changement de surface.
Malgré son bon vouloir, Auger-Aliassime n'a jamais été dans le coup, s'inclinant en deux manches dès son premier match contre l'Italien Flavio Cobolli, devant un public déçu qui espérait le voir réaliser quelque chose de grand après ses performances aux Jeux de Paris.
L'Omnium Banque Nationale a d'ailleurs été difficile pour les Canadiens à Montréal, et les Canadiennes à Toronto. Comme Auger-Aliassime, Denis Shapovalov, Gabriel Diallo et Vasek Pospisil n'ont pas franchi la première ronde, tandis que Milos Raonic a déclaré forfait avant même son premier match.
À Toronto, Bianca Andreescu et Rebecca Marino ont aussi plié l'échine au premier tour, tandis que la Lavalloise Leylah Annie Fernandez et la jeune Marina Stakusic se voyaient indiquer la porte de la sortie en deuxième ronde.
En 2024, Fernandez a participé à une sixième finale en carrière, lors du tournoi d'Eastbourne sur gazon, et a atteint la troisième ronde du simple féminin aux Jeux de Paris.
À la fin de l'année, toutefois, elle n'avait gagné que trois places — passant de la 34e à la 31e position — par rapport à son rang au 1er janvier 2024.
Parmi la relève, Diallo et Stakusic ont réalisé des progrès intéressants.
Diallo, un géant de six pieds huit pouces qui n'a que 23 ans, a percé le top-100 et il se classe 87e, aidé par une participation à la troisième ronde des Internationaux des États-Unis, après qu'il eut commencé l'année en 139e place.
Quant à Stakusic, elle est passée de la 275e place à la 125e en 12 mois, et devance l'ancienne grande championne qu'a été Andreescu et que l'on retrouve maintenant au 132e échelon.
Par ailleurs, le Canada n'a pas été en mesure de répéter ses exploits des deux dernières années lors des deux plus importantes compétitions par équipe.
En Coupe Davis, Auger-Aliassime et Shapovalov ont été sublimes lors de la phase de groupe, en septembre, pour assurer la qualification du pays à la phase éliminatoire.
Toutefois, en l'absence d'Auger-Aliassime, le Canada a subi l'élimination dès les quarts de finale, contre l'Allemagne à la mi-novembre à Malaga, en Espagne.
Au même endroit, quelques jours plus tôt, les Canadiennes, championnes en titre, avaient également perdu en quarts de finale de la Coupe Billie-Jean-King, face à la Grande-Bretagne.
Sur la scène internationale, le fameux Big Three du tennis masculin a fait un pas de plus vers sa disparition officielle après environ deux décennies d'une suprématie hors du commun.
Ainsi s'est terminée la glorieuse carrière de Rafael Nadal, dont le tout dernier match – un revers de 6-4, 6-4 contre le Néerlandais Botic van de Zandschulp – a eu lieu chez lui, en Espagne, dans le cadre de la Coupe Davis, le 18 novembre.
Seul membre du Big Three encore actif, Novak Djokovic a été blanchi lors des tournois du Grand Chelem. Le Serbe de 37 ans a toutefois ajouté le dernier fleuron qui manquait à son riche palmarès, soit la médaille d'or olympique du simple masculin grâce à une victoire en deux manches contre l'Espagnol Carlos Alcaraz.
L'année 2024 a pris fin avec deux nouveaux numéros 1 en simple. Sur le circuit de l'ATP, l'Italien Jannik Sinner, vainqueur de deux des quatre tournois du Grand Chelem – Alcaraz a gagné les deux autres – a délogé Djokovic, qui a glissé au septième rang.
Chez les dames, la Biélorusse Aryna Sabalenka a doublé la Polonaise Iga Swiatek au sommet du classement de la WTA, aidée par des triomphes aux Internationaux d'Australie et aux Internationaux des États-Unis.
L'Italie a par ailleurs remporté la Coupe Davis et la Coupe Billie-Jean-King.