Naomi Osaka, ex-no 1 mondiale redescendue au 77e rang, s'est qualifiée pour la finale du tournoi WTA 1000 de Miami, jeudi, en battant 4-6, 6-3, 6-4 la Suissesse Belinda Bencic (28e).

La Japonaise de 24 ans, qui atteint pour la première fois ce stade de l'épreuve, tentera de remporter son 8e tournoi sur le circuit féminin, samedi, contre la Polonaise Iga Swiatek, future no 1 mondiale qui a battu l'Américaine Jessica Pegula 6-2, 7-5.

Un tel scénario acterait un peu plus son retour au premier plan, après un an de grandes turbulences vécues sur les courts, marquées par plusieurs épisodes lacrymaux pour celle qui avait confié, au moment de Roland-Garros en juin dernier, être en proie à de l'anxiété depuis plusieurs années.

Ces moments de détresse sont apparus pour la première fois au tournoi de Cincinnati en août, puis le mois suivant aux Internationaux des États-Unis, en conférence de presse, après son élimination surprise au 3e tour face à la Canadienne Leylah Fernandez. Elle avait alors fait une pause et n'était revenue à la compétition qu'en janvier aux Internationaux d'Australie, dont elle était tenante du titre mais où elle a été stoppée au 3e tour.

Après avoir encore craqué il y a deux semaines, en pleurs pendant et après son match perdu au 2e du WTA d'Indian Wells, après une provocation verbale d'une personne dans le public (« Naomi tu es nulle! »), la Japonaise a commencé à travailler avec une thérapeute, confiant sentir les premiers bienfaits de cette démarche.

Cela s'est vu sur les courts à Miami, puisqu'elle a remporté ses quatre premiers matches sans perdre le moindre set et encore moins ses moyens, laissant augurer le retour de la redoutable championne, quadruple lauréate en Grands Chelems (deux fois à l'Open d'Australie, deux fois à l'US Open).

Pour cette cinquième rencontre, il lui a fallu concéder un set, le premier, débordée par l'agressivité de Bencic, excellente en revers et qui sait comment s'y prendre pour la battre, puisqu'elle avait remporté trois de leurs quatre première confrontations.

Mais Osaka a montré qu'elle savait à nouveau réagir face à l'adversité. Après avoir breaké une deuxième fois dans la deuxième manche pour mener 4-2, elle a conservé cet avantage en s'appuyant sur son puissant service (18 aces).

Et elle a embrayé dans le troisième set, chipant deux fois le service de la Suissesse, qui est revenue à 5-4. Mais la Japonaise a su conclure sans trembler. Quant aux larmes, elles sont bien montées, fugaces, mais de joie.