Bonjour chers internautes, c'est avec plaisir que je me joins à l'équipe de collaborateurs du RDS.ca pour la durée des séries éliminatoires.

Pour ma première chronique, je vais vous donner mon point de vue sur le Canadien et le premier défi qui l'attend, les Bruins de Boston.

D'entrée de jeu, je tiens à vous parler de la jeunesse du Canadien. Certains experts ou amateurs pensent que le manque d'expérience pourrait nuire au Tricolore. Mais je ne suis pas du tout de cet avis, en fait je crois que leur jeunesse sera leur force.

Je crois que le Canadien est trop jeune pour avoir peur! Ces joueurs qui en sont à leur première expérience en séries de la LNH ne connaissent pas le danger.

Je suis impressionné par Tomas Plekanec, les frères Kostitsyn, Ryan O'Byrne et bien sûr Carey Price.

Ces jeunes vont plonger tête première dans l'aventure des séries et ils vont apporter beaucoup de passion au sein du Canadien.

Avec la présence de bons vétérans, je considère que le Canadien mise sur un excellent mélange expérience/jeunesse.

De plus, la troupe de Guy Carbonneau compte sur une belle profondeur. En fait, voilà probablement la plus grande force du Canadien. Même les joueurs du quatrième trio ainsi que les cinquième et sixième défenseurs de la formation contribuent aux succès de l'équipe.

Avec tous ces ingrédients, le Canadien forme une équipe dangereuse et excitante à regarder.

C'est fascinant de suivre l'émergence du Canadien en tant qu'équipe. Aujourd'hui, le Canadien est pratiquement sans faille. C'est incroyable.

Les jeunes du Canadien dégagent une grande assurance. Je dirais même que je ne crois pas avoir vu quelque chose de semblable en 20 ans de hockey!

J'ai dirigé des excellents jeunes depuis mes débuts et les vedettes montantes du Canadien me font beaucoup penser aux Alex Tanguay, Chris Drury et Milan Hejduk lors de mes premières années avec l'Avalanche du Colorado. Ils avaient la chance d'évoluer avec des vétérans comme Joe Sakic et Peter Forsberg. Lors de notre conquête de la coupe Stanley en 2001, ces jeunes m'ont donné du hockey exceptionnel.

Ce sera un beau printemps à Montréal

Soyez sans crainte en ce qui concerne Guy Carbonneau. Je ne suis pas inquiet pour ses débuts en séries à titre d'entraîneur-chef. Après tout, Carbo a déjà deux saisons derrière la cravate ainsi qu'un impressionnant bagage en tant que joueur.

Il a vraiment pris son envol et il a grandi avec plusieurs des jeunes de son équipe, je sens qu'il a le pouls exact de son équipe.

Le Canadien a des airs d'une équipe bourrée de vétérans de 10 saisons, tous les joueurs accomplissent un rôle. C'est pourquoi je considère que beaucoup de mérite revient à Carbonneau et son personnel d'entraîneurs.

Grâce à la façon dont cette équipe a grandi durant la saison, elle arrive en séries débordante de confiance.

En fait, le Canadien est une équipe qui joue pour gagner et je vous explique ce que je veux dire avec cette affirmation.

Certaines équipes semblent jouer pour ne pas perdre. Ce phénomène se remarque chez les boxeurs également et c'est aussi vrai pour quelques joueurs et quelques équipes dans la LNH.

Pendant ce temps, le Canadien dégage le sentiment de vouloir tout balayer!

L'une des raisons des succès du Canadien demeure l'appui des partisans. Voilà une carte importante dans le jeu du Tricolore.

J'ai vécu la frénésie autour de l'Avalanche et je me souviens particulièrement d'un septième match durant lequel j'ai dû crier tous mes changements de trios. Je croyais que c'était imbattable.

Mais cette saison, j'ai eu l'opportunité d'assister à quelques matchs au Centre Bell et l'atmosphère était aussi électrisante pour une partie de saison régulière. Nous étions quatre amis ensemble et on devait crier pour discuter durant la rencontre.

C'est donc évident que Montréal ne sera pas une ville accueillante pour les adversaires du Canadien et ce, autant sur la patinoire que par l'atmosphère du Centre Bell.

Cette énergie se promène à Montréal et à travers toute la province.

Aucun doute, ce sera un beau printemps à Montréal.

Claude Julien entre dans le vestiaire avec son sac de vieux clichés

Pour les Bruins, l'aspect mental est extrêmement important à l'approche de cette série.

Je présume que Claude Julien se servira de leur fiche de 0-8 face au Canadien pour créer du positif.

À l'heure actuelle, Julien vend des idées; il fait de la spéculation avec ses joueurs. Il entre dans le vestiaire avec son sac de vieux clichés et des éléments de motivation comme : «Si on vole un match le vent va tourner », «Les séries représentent une nouvelle saison» ou bien « Il faut installer le doute dans la tête du Canadien ».

Une chose est certaine, Claude Julien doit se croiser les doigts et espérer une victoire tôt dans la série afin de bâtir du positif.

L'entraîneur des Bruins ira sans doute voir Tim Thomas en lui disant : «Si on peut battre le Canadien, c'est toi qui sera le joueur étoile de la série».

Je le comprendrais très bien d'agir ainsi puisque Thomas s'avère la seule chance des Bruins. Un gardien peut toujours offrir une série exceptionnelle, c'est du déjà vu.

Malgré tous ces arguments, ça ne veut pas dire que les Bruins n'ont pas une bonne équipe, mais le Canadien est supérieur.

Parfois, de mauvaises équipes atteignent les séries, mais ce n'est pas le cas cette année avec la parité.

Claude Julien a accompli de l'excellent boulot. D'abord parce que Zdeno Chara a retrouvé un bon niveau de jeu, mais surtout parce que son équipe a continué de gagner malgré de nombreuses blessures dont celle de Patrice Bergeron.

Patrice Bergeron mérite beaucoup de crédit

D'abord, je tiens à dire que je donne beaucoup de crédit à Patrice Bergeron. Je ne sais pas comment cette histoire s'est développée, mais je ne serais pas surpris que Bergeron soit allé voir les médecins pour leur dire qu'il est prêt à revenir au jeu.

J'ai immédiatement pensé à une situation similaire lors du septième match de la finale face aux Devils en 2001. Peter Forsberg venait de subir l'ablation de la rate et il patinait en solitaire depuis quelques jours. Le matin de ce septième match, Forsberg m'attendait dans mon bureau à 8h30 et il me suppliait pour revenir au jeu.

Sans tarder, j'ai communiqué avec mon directeur général, Pierre Lacroix, et les médecins de l'équipe. Mais ces derniers ont refusé catégoriquement de le laisser jouer. Selon les médecins, Forsberg aurait pu mourir sur la patinoire tellement ce retour était risqué. On avait remercié Peter pour son esprit de guerrier, mais c'était trop dangereux.

Dans le cas de Bergeron, je suis persuadé qu'il a subi de nombreux tests. Les médecins sont très prudents maintenant dans ce type de blessures. Les médecins, la direction et Bergeron sont probablement unanimes que son retour est sécuritaire.
L'hiver a sûrement été très long pour l'attaquant des Bruins et tous les joueurs de la LNH veulent participer aux séries, les joueurs de hockey sont bâtis pour cette période de la saison.

Mais d'un autre côté, à quel niveau sera-t-il? Il a été inactif durant plusieurs mois si bien qu'il ne sera pas au sommet de sa forme. Je ne doute aucunement de la motivation créée par son retour dans le camp des Bruins.

Cette histoire démontre à quel point Bergeron est un grand leader dans cette organisation. Il aurait facilement pu patienter encore trois ou quatre mois sans être critiqué. Son retour sur la patinoire est une victoire pour la LNH qui ne peut pas se permettre de perdre des joueurs de son talent.

Mon école de hockey

En terminant, c'est avec plaisir que je vous annonce que j'organise une fois de plus mon école de hockey cet été, en juillet, à York en Pennsylvanie.

Cette école de hockey est un excellent contexte pour une immersion anglaise. Je vous invite à visiter mon site internet à l'adresse www.hartleyhockey.com pour obtenir tous les détails


Propos recueillis par Éric Leblanc