Est-ce la fin de Martinez?
Boxe dimanche, 8 juin 2014. 12:19 jeudi, 12 déc. 2024. 00:41Sergio Martinez a frappé un mur samedi soir dernier devant plus de 21 000 personnes assemblées dans le Temple de la boxe, le Madison Square Garden.
Sa performance a été désastreuse. Lui, qui a tellement souffert à la suite d’une opération au genou droit. D’ailleurs, à cause de cette intervention chirurgicale, il avait dû s’absenter du ring pendant un an et 42 jours.
C’était sa première défaite depuis le 5 décembre 2009, alors qu’il avait perdu une décision majoritaire aux mains de Paul Williams.
Ce n’est pas tellement la piètre tenue de Martinez qu’il faut décortiquer, mais plutôt la brillante performance de Miguel Cotto et le travail presque parfait de son entraîneur Freddie Roach qui en était à sa deuxième sortie avec le Portoricain.
Aujourd’hui, Cotto peut se vanter d’être le seul Porto-Ricain à détenir quatre couronnes dans quatre catégories de poids différents. Grâce à ce triomphe sur Martinez, Cotto s’est adjugé les titres des 140, 147, 154 et maintenant 160 livres.
Cotto était négligé des parieurs, surtout à cause de son poids qui était inférieur à celui de son rival. Et la vieille rengaine du monde de la boxe revenait jour après jour... « Un bon petit homme ne peut pas battre un bon gros homme! »
Cette fois c’est le petit homme qui a remporté la victoire et de brillantes façons. Cotto a gagné tous les rounds du combat. Sa rapidité d’exécution, ses enchaînements et surtout son crochet de la gauche ont totalement éclipsé le talent de Martinez.
C’est la fin
Âgé de 39 ans, ralenti par une blessure au genou et une inactivité de plus d’un an, Martinez n’a pas tellement d’autre alternative que d’accrocher ses gants et attendre son invitation pour son intronisation au Temple de la renommée.
Il rejoindra ainsi les grands de l’Argentine, Carlos Monzon, Nicolino Locche, Pascual Perez, Victor Galendez et pourquoi pas Luis Firpo…
Si le talent et les jambes du champion déchu ont tous lâché en même temps, son cœur et sa fierté sont demeurés son principal atout après que ses seconds lui eurent refusé le droit de poursuivre le combat au dixième assaut.
Depuis les sixième ou septième rounds, il était évident que Martinez ne faisait plus le poids. Dès le premier engagement, il a visité le tapis à trois occasions. C’était le quatrième combat de suite, ou il se retrouvait sur le derrière. Il avait aussi chuté contre Matthew Macklin, Julio Cesar Chavez et Martin Murray. Mais chaque fois, il revenait plus fort par la suite. Cette fois, Martinez n'a pas été capable de reprendre le dessus.
Vers les sommets
Maintenant qu’il est le nouveau monarque WBC des 160 livres vers quels sommets se dirige Miguel Cotto?
Deux noms nous viennent à l’esprit. Ceux de Gennady Golovkin, le monarque de la WBA, et de Julio Cesar Chavez, que tout le monde veut absolument rencontrer et peut-être même Marco Antonio Rubio. Mais pour le moment, tout ce qui intéresse le nouveau champion : « C’est me reposer en compagnie de ma famille. Après... On verra. »
La question qu’on peut se poser aujourd’hui c’est : quelle sorte de boxeur aurait été Miguel Cotto s’il avait toujours été sous la tutelle de Freddie Roach? Âgé de 33 ans, le Portoricain a connu une bonne carrière. Sa fiche est passablement reluisante (39-4-0, 32 K.-O.). Il a affronté la crème des boxeurs, ne cédant que quatre fois sur une période de treize ans. Durant tout ce temps, seuls Antonio Margarito et Manny Pacquiao sont parvenus à le faire abdiquer avant le temps. Ses deux autres défaites ont été encaissées par décision contre Floyd Mayweather et Austin Trout.
L’humilité de Martinez
Jamais Martinez n’a voulu se disculper à cause de sa blessure à son genou droit. D’ailleurs, la Commission de boxe de New York, voyant qu’il n’y avait pas de métal dans sa genouillère lui a permis de la porter durant le combat.
En vrai champion déchu, Maravilla a tenu à féliciter son tombeur. On a essayé de lui faire dire que son genou l’avait ralenti durant le combat, mais il a refusé cet argument.
Après une carrière de 17 ans et une fiche de 51-3-2 avec 28 K.-O., Martinez peut se retirer la tête haute. Tout au long de cette brillante carrière, seuls Antonio Margarito et Cotto sont parvenus à le faire abdiquer avant la fin des hostilités. Et la défaite contre Margarito remonte à l’an 2000.
Quant à Cotto, on peut placer son nom aux côtés de ceux de ses compatriotes tels : Carlos Ortiz, Wilfredo Benitez, Felix Trinidad, Wilfredo Gomez, Hector Camacho, Edwin Rosario, Wilfredo Vasquez et Jose Torres, pour ne nommer que ceux-là.
Une chose est certaine... J’ai hâte de revoir Miguel Cotto à l’œuvre.
Bonne boxe.