Où sont les buts de Max Pacioretty?
Canadiens jeudi, 10 nov. 2016. 10:43 mardi, 26 nov. 2024. 13:33
Avec 13 parties de disputées à la saison 2016-17 de la LNH, alors que le Canadien présente une étonnante fiche de 11-1-1, il y a une vague d’incertitude planant sur la façon dont l’équipe a performée, surtout que dernièrement le CH a été dominé 163 à 92 au chapitre des tirs au but lors de ses quatre dernières rencontres et qu’il a été dominé 101 à 63 pour les chances de marquer. Alors que leur façon d’exécuter les jeux a été préoccupante récemment, une question persistante depuis le début de la saison se veut : « Où sont les buts de Max Pacioretty? »
Dans l’ensemble, Pacioretty a joué comme à son habitude, affichant le meilleur différentiel de tirs (Corsi) à égalité numérique (+5.89%), devançant de justesse Alex Galchenyuk. En termes de points, Pacioretty connait un départ timide, avec une récolte de 8 points lors ses 13 premières parties. Même s’il est en voie de connaître une saison de plus de 50 points, ce qui représente une baisse importante pour Pacioretty qui n’est pas pour autant horrible, du moins pour le moment.
Au moment de décocher des lancers, Pacioretty fait moins bien que la saison dernière en termes de tirs décochés par rencontre, passant de 3.70 en 2015-16 à 2.77 cette année. Cependant, son nombre de tentatives de tir décoché à forces égales est en hausse, passant de 7.5 à 8.7 pour chaque tranche de 20 minutes jouées. Alors, comment expliquer qu’il ne trouve pas le fond du filet? Comparons les chiffres portant sur les chances de marquer de Pacioretty cette saison comparativement à ses coéquipiers avec ceux de l’an passé, pour voir s’il n’y a pas une explication à cet effet.
D’entrée de jeu, quelque chose est évident en comparant les performances de Pacioretty comparativement à ses coéquipiers avec celles de l’an passé, ses chiffres en termes de chances de marquer ne sont pas au rendez-vous. Le Canadien, comme équipe, génère des chances de marquer à un rythme plus imposant que la saison dernière, mais l’idée que « la marée montante soulève tous les bateaux » n’est pas applicable dans le cas de Pacioretty pour le moment.
Il est important de souligner que la saison dernière, Pacioretty décochait généralement ses lancers de plus près du filet que pour n’importe quelle autre saison de sa carrière, ce qui ne se traduisit pas en regard de son taux de tirs convertis en buts, celui-ci chutant de 13.33% (combinaison des deux saisons précédentes) à 9.9% l’année passée. L’endroit depuis lequel on décoche des tirs n’est pas le seul élément à prendre en compte au moment de marquer des buts, il faut également considérer d’autres facteurs comme la détente, le type de lancer et les lignes de tir. Les problèmes persistants de genou de Pacioretty, la saison passée, ont probablement nuit à sa capacité de se créer de bonnes lignes de tir, il a donc dû compenser en se rapprochant du filet adverse.
Toutefois, cette saison, il s’est éloigné quelque peu du but opposé. Pacioretty est un des rares joueurs au sein de la LNH en mesure de marquer avec régularité en tirant en périphérie, car son tir est dévastateur. Pour autant, cela ne peut pas être son choix d’action par défaut ou il devient trop facile à contrer.
Il vaut aussi la peine de noter que même si les chiffres de Pacioretty comparativement à ceux de ses coéquipiers ne sont pas flatteurs, ses totaux bruts ne sont pas si affolants.
En général, les chances de marquer générées par Max Pacioretty se veulent moins nombreuses pour l’instant, bien que son nombre de tirs décochés depuis le bas de l’enclave et que ses chances de marquer à haut risque soient en hausse. Cela signifie qu’il se place davantage devant le filet. La plupart des différences en termes de chances de marquer ne sont pas statistiquement significatives avec un aussi petit échantillon de données, mais la baisse à cet égard en avantage numérique est quelque peu préoccupante.
Probablement imputable au succès instantané du tir foudroyant de Shea Weber, des joueurs comme Pacioretty et Galchenyuk ne sont plus aussi utilisés comme options de tir sur l’attaque à cinq que lors de la saison dernière. Une part de responsabilité au moment de générer des chances de marquer revient inévitablement au joueur, Pacioretty se positionnant à la hauteur des oreilles le long des rampes et ne recevant pas de passes transversales. De cette façon, il ne marquera pas beaucoup de buts en avantage numérique.
Alors que les équipes commenceront à se positionner de manière à neutraliser le tir de Weber, nous verrons peut-être Pacioretty et Galchenyuk être plus fréquemment employés comme options de tir sur l’attaque à cinq, mais pour à ce jour, ce n’est pas encore le cas.
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Bien que les chiffres de Pacioretty en termes de chances de marquer soient définitivement en baisse dans l’ensemble, cette chute n’est pas assez importante pour justifier son taux actuel de tirs convertis en buts de 5.6%. Pacioretty mérite un certain nombre des critiques qu’il reçoit pour son manque de production, mais celui-ci est pour le moment davantage attribuable à des variables aléatoires qu’à un mauvais jeu de sa part, vue le faible échantillon de données recueillies.
Toutefois, à égalité numérique, il y a une inquiétude portant sur la provenance des tirs de Pacioretty et il doit en assumer la responsabilité. Sur l’avantage numérique, ses coéquipiers sont un facteur hors de son contrôle. En se basant sur les décisions de Michel Therrien, il semblerait que ce sont les joueurs de centre qui aient laissé tomber Pacioretty et non l’inverse, il y a quelques indices en ce sens.
Comme marqueur, Pacioretty est davantage menaçant depuis le haut de l’enclave. Au moment de générer des chances de marquer, transporter la rondelle est un élément important, tout comme le fait de recevoir des passes. En termes de passes captées dans l’enclave, Pacioretty se classe seulement au cinquième rang chez les avants du Tricolore. Considérant qu’il a le meilleur tir de tous ces attaquants, c’est quelque chose qui doit changer.
Ce qui fait le plus de sens pour maximiser le potentiel offensif de Pacioretty est d’utiliser la profondeur améliorée du Canadien de façon à ce que la première ligne soit composée de Pacioretty, Galchenyuk et Alexander Radulov. Radulov mène de loin le CH pour les passes complétées dans l’enclave et Pacioretty a déjà prouvé par le passé qu’il a une bonne chimie avec Galchenyuk.
Ceci pourrait être difficile à réaliser pour le Tricolore présentement. En plaçant tous les meilleurs éléments sur le premier trio, on peut supposer que la deuxième ligne serait composée d’Artturi Lehkonen, Tomas Plekanec et Brendan Gallagher. Ce sont trois joueurs fiables dans les deux sens de la patinoire, pouvant produire offensivement et contrer les meilleurs meilleurs joueurs adverses. Comme Lehkonen est blessé, le Canadien n’a pas de réelle solution sur le flanc gauche en date d’aujourd’hui. Paul Byron connait un début fumant et sa rapidité fait de lui un joueur difficile à contrer, mais il n’est pas une solution à long terme.
Peu importe la façon dont Michel Therrien décidera d’employer ses joueurs, il a besoin de recevoir davantage de la part de Pacioretty en termes de buts marqués. Au final, c’est à lui qu’il incombe d’enfiler l’aiguille.