Une symbiose naissante
Canadiens samedi, 19 sept. 2015. 16:09 mercredi, 11 déc. 2024. 09:57BROSSARD – Il est évidemment très tôt pour s’emballer, mais une symbiose intéressante a pris forme au sein de l’un des principaux trios offensifs du Canadien dans les balbutiements du camp d’entraînement.
Alex Galchenyuk, Alexander Semin et Lars Eller semblent déjà avoir développé quelques atomes crochus. Réunis lors de deux matchs intraéquipes, le nouveau joueur de centre et ses deux ailiers ont trouvé le moyen d’attirer l’attention.
Vendredi, Semin a marqué le seul but des Rouges, acceptant un relais en retrait de Galchenyuk avant de laisser partir un pesant lancer sur réception qui n’a laissé aucune chance à Carey Price. Samedi, ce fut au tour d’Eller de se démarquer avec deux buts.
« J’ai beaucoup aimé ce qu’on a vu dans les deux derniers jours, a jugé l’entraîneur Michel Therrien. Ce sont seulement des matchs intraéquipes, mais ils ont créé de bonnes choses offensivement en plus d’être responsables dans leur zone, ce que j’apprécie aussi. »
Le développement de cette expérience se dessine comme une histoire à suivre au cours des prochaines semaines, ne serait-ce que parce que les trois joueurs qui le composent explorent présentement des avenues qui ne leur sont pas familières. Après avoir été formé progressivement à l’aile gauche pendant ses trois premières saisons dans la Ligue nationale, Galchenyuk se prépare à camper la position de joueur de centre sur une base permanente pour la première fois de sa carrière. Conséquemment, Eller doit se faire à l’idée qu’il évoluera principalement sur les flancs.
Quant à Semin, embauché à bas prix au milieu de l’été, il doit se familiariser avec un tout nouvel environnement. Mais jusqu’à maintenant, le mariage avec Galchenyuk apparaît comme une idée qui pourrait faire du chemin.
« Un gars comme Semin est capable de faire des jeux dans les zones restreintes et a des grosses habiletés. Jusqu’à maintenant, ça va bien et c’est ce que j’aime », a résumé Therrien au sujet de l’acquisition estivale de son patron.
« Je possède certaines habiletés et il est un joueur très talentueux, alors je pense que si on peut se créer de l’espace l’un pour l’autre, ça pourrait marcher, estime Galchenyuk. On aime jouer ensemble, mais il y a encore plusieurs aspects sur lesquels ont doit travailler pour bâtir une chimie. On ne se connaît pas beaucoup et il s’agit seulement du deuxième jour du camp. On a encore beaucoup de temps devant nous. »
Galchenyuk et Semin, même si leurs certificats de naissance ont été imprimés à dix ans d’intervalle, semblent aussi s’être trouvé des points en commun à l’extérieur de la patinoire.
« Comme lui, le Russe est ma langue maternelle. C’est un gars très drôle et j’apprécie sa compagnie », confirme discrètement le choix de première ronde du Canadien en 2012.
Eller à contrecoeur
Eller, même s’il s’efforce de respecter la ligne de parti, a un peu moins de plaisir. Le Danois n’a jamais caché qu’il préférait évoluer au centre, sa position naturelle, mais se retrouve malgré lui victime collatérale de la mutation attendue de Galchenyuk.
« Vous avez bien dû me poser cette question un million de fois depuis cinq ans, alors je n’entrerai pas dans les détails, a-t-il laissé tomber avec un brin d’impatience vendredi. Tout ce que je peux dire, c’est que ça ne me dérange pas de jouer à l’aile. Je peux jouer aux deux positions. Pour l’instant, c’est là qu’est ma place et je suis excité à l’idée de jouer avec ces deux joueurs. »
Eller n’a pas voulu se lancer dans les confidences quand on lui a demandé comment il avait digéré l’annonce de son changement d’utilisation. « Je ne parlerai pas de tout ça publiquement », s’est-il contenté de répondre après un bref instant de réflexion. Therrien, qui entend garder son nouveau trio intact pour la durée du camp d’entraînement, a expliqué que son jeune vétéran avait été informé de la nouvelle distribution des tâches au cours de l’entre-saison.
« Lars le savait. Je me suis assis avec lui au courant de l’été pour lui expliquer nos plans. Même chose avec Chucky. On a partagé notre vision. Dans le cas de Lars, c’est un beau défi pour lui de jouer avec ces deux gars-là », a affirmé le coach.
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« Je pense qu’on peut former un trio très dangereux, se consolait Eller. Pour moi, l’ajustement est très facile à faire. J’ai fait la navette entre les deux positions presqu’à chaque année depuis que je suis ici. J’ai principalement été utilisé au centre et je ne serais pas surpris d’y retourner. »
« Si je suis le premier en repli défensif, je me retrouverai à jouer en fond de territoire de toute façon. Je pourrais aussi prendre quelques mises en jeu. Alors quand on regarde la situation dans son ensemble, il n’y a pas de quoi en faire un drame », a-t-il enchaîné.
Eller pourrait voir le verre à moitié plein. Au centre, il n’a jamais été capable d’ébranler la hiérarchie et de gruger le temps de jeu de David Desharnais et Tomas Plekanec. Un déplacement à l’aile pourrait lui permettre d’obtenir du temps de jeu de qualité dans une mission offensive.
Pour Therrien, la théorie tient la route. « On a toujours cru en ses habiletés, assure l’entraîneur. Souvent, quand tu es au centre, tu as tendance à vouloir forcer des jeux pour faire marquer tes ailiers. C’est une de tes responsabilités, tandis qu’à l’aile, tu te diriges beaucoup plus au filet. Lars est un gros bonhomme qui patine bien et qui est capable de bien lancer. On l’a vu encore aujourd’hui. »
« Lars a un lancer puissant et peut descendre sur les côtés avec beaucoup de vitesse pour libérer Semin et moi. C’est très positif », avance Galchenyuk.