Pas de cellulaire
Hockey vendredi, 22 févr. 2002. 15:10 mercredi, 18 déc. 2024. 11:49
SALT LAKE CITY - Au centre international de la télévision, la porte ouvrant sur le petit studio du Belarus est fermée à double-tour. Pourtant, au lendemain de la victoire du Belarus, qui affrontait le Canada, hier, en demi-finale du tournoi de hockey, on s'attendait à ce que les célébrations se poursuivent.
Le silence.
Personne dans les environs. Cette victoire contre la Suède, mercredi, a bousillé tous les plans de voyage pour le retour à Minsk, la capitale que les habitants ont viré à l'envers. Les hockeyeurs et une grande partie de la délégation du Belarus devaient quitter Salt Lake City, jeudi matin. Les camions chargés de transporter l'équipement des hockeyeurs s'étaient avancés près du E-Center mais l'improbable s'est produit.
Comme le cellulaire n'est toujours pas attaché au quotidien des gens du Belarus, comme on est à bout de ressources financières, comme on ne savait plus comment réagir à la suite des événements de mercredi, les responsables de la délégation ont été plongés dans la plus grande confusion.
Que faut-il faire?
Célébrer, je présume. C'est peut-être là l'explication pourquoi il n'y avait personne au petit studio de la télévision du Belarus, jeudi. On célébrait ou encore on cherchait à se remettre des célébrations de la veille.
Un petit coup de chapeau ce matin à Danielle Sauvageau.
Cette femme ne manque pas de courage. Il y a quelques semaines, elle s'est attiré les critiques en congédiant Nancy Drolet après une série de huit défaites de l'équipe canadienne aux dépens des Américaines. Au Canada anglais, elle a passé à la varlope, elle a été accusée de tous les péchés du monde surtout après que Drolet eut annoncé qu'elle contestait la décision de l'entraineure.
Sauvageau s'est tenu droite comme un chêne. Elle n'a jamais modifié sa philosophie malgré les attaques d'un peu partout. Elle a encaissé tout en poursuivant sa travail dans le but de bien préparer son équipe à quelques semaines des Jeux olympiques.
Le hockey féminin a fait un bond prodigieux à la suite de la victoire du Canada aux dépens des Etats-Unis, vendredi, et cette victoire appartient en grande partie à la tenacité, à la persévérance et au bon jugement de Danielle Sauvageau.
Un beau geste de générosité
C'est bien connu que les pays de l'ex-Union Soviétique ou encore les pays indépendants de l'ancien bloc communiste ne roulent pas sur l'or. La situation économique est alarmante, les ressources financières de certaines délégations ne permettent pas aux athlètes de parfaire leur programme de développement.
Prenez les filles du Kazakhstan par exemple. Je parle de l'équipe féminine de hockey. Lorsqu'elles sont débarquées à Salt Lake City, elles n'avaient que $30 (US) pour leurs dépenses personnelles. C'est bien ça, $30 pour la durée des jeux.
Il appert que les Canadiennes et les Américaines, en apprenant la situation financière des filles du Kazakhstan se sont empressées de trouver des moyens monétaires pour leur permettre de passer un séjour agréable aux Jeux de Salt Lake City.
Bravo!
Hayley Wickenheiser a dévoilé, jeudi, après la victoire canadienne, que les Américaines avaient étendu au plancher de leur vestiaire le drapeau canadien. Elles désiraient le mutiler comme elles étaient convaincues d'écraser les Canadiennes.
« Nous avons eu vent de leur comportement et entre la deuxième et la troisième période, j'en ai parlé dans le vestiaire. Ce fut une source de motivation additionnelle. »
Et de lancer Wickenheiser : « Voudraient-elles que chacune d'entre nous signe le drapeau canadien. »
Un peu plus tard en soirée, la Canadienne regrettait ses propos.
Pourquoi?
Parce qu'elle a l'impression de s'être comportée comme le font souvent les Américains.
Les Russes ont cherché à camoufler leur cas de « doping » en montant tout un scénario pour dévier l'attention
Ils ont fait chou blanc. Comme coup raté, on ne pouvait trouver mieux.
Il y avait 10 membres des délégations de la Russie et de l'Ukraine pour annoncer que les athlètes de la Russie et de l'Ukraine s'apprêtaient à quitter Salt Lake City parce qu'il s'agissait des « Jeux les plus sales » de l'histoire pour employer leur expression.
Ils ont fait grand état de l'affaire Sale-Pelletier, ils ont parlé longuement du match entre la Russie et la République Tchèque alors que les Russes ont écopé de plusieurs pénalités à la deuxième période.
Ils ont parlé d'injustice mais rarement se sont-ils arrêtés sur la skieuse de fond Larissa Lazutina, coupable d'avoir consommé des substances illégales. Ils se sont couvert d'un ridicule incroyable. Dans leur tentative de camoufler la vérité, ils ont découvert une autre vérité : celle où les Russes ne font plus peur à personne.
René Fasel, président de la Fédération internationale de hockey sur glace, n'a pas bronché, il a tout simplement dit, jeudi soir, « il y aura un match entre les Russes et les Américains demain. » Jacques Rogge a directement communiqué avec le premier ministre de la Russie, Vladimir Poutine, pour lui demander de ramener ses têtes dirigeantes à la raison.
On disait, hier, que le premier ministre Poutine avait convoqué Leonid Tyagachev, chef de la mission olympique russe, dès son arrivée à Moscou, la semaine prochaine, afin qu'il lui fournisse des explications au sujet de son comportement.
Rencontré, jeudi soir, dans un restaurant de Salt Lake City, Valeri Bure commentait l'événement : « On nous a dit que nous aurions une réponse à 9h. demain, » a-t-il dit en haussant les épaules. Bure se foutait carrément de ce qui les dirigeants russes avaient pu mentionner quelques heures plus tôt.
Le silence.
Personne dans les environs. Cette victoire contre la Suède, mercredi, a bousillé tous les plans de voyage pour le retour à Minsk, la capitale que les habitants ont viré à l'envers. Les hockeyeurs et une grande partie de la délégation du Belarus devaient quitter Salt Lake City, jeudi matin. Les camions chargés de transporter l'équipement des hockeyeurs s'étaient avancés près du E-Center mais l'improbable s'est produit.
Comme le cellulaire n'est toujours pas attaché au quotidien des gens du Belarus, comme on est à bout de ressources financières, comme on ne savait plus comment réagir à la suite des événements de mercredi, les responsables de la délégation ont été plongés dans la plus grande confusion.
Que faut-il faire?
Célébrer, je présume. C'est peut-être là l'explication pourquoi il n'y avait personne au petit studio de la télévision du Belarus, jeudi. On célébrait ou encore on cherchait à se remettre des célébrations de la veille.
Un petit coup de chapeau ce matin à Danielle Sauvageau.
Cette femme ne manque pas de courage. Il y a quelques semaines, elle s'est attiré les critiques en congédiant Nancy Drolet après une série de huit défaites de l'équipe canadienne aux dépens des Américaines. Au Canada anglais, elle a passé à la varlope, elle a été accusée de tous les péchés du monde surtout après que Drolet eut annoncé qu'elle contestait la décision de l'entraineure.
Sauvageau s'est tenu droite comme un chêne. Elle n'a jamais modifié sa philosophie malgré les attaques d'un peu partout. Elle a encaissé tout en poursuivant sa travail dans le but de bien préparer son équipe à quelques semaines des Jeux olympiques.
Le hockey féminin a fait un bond prodigieux à la suite de la victoire du Canada aux dépens des Etats-Unis, vendredi, et cette victoire appartient en grande partie à la tenacité, à la persévérance et au bon jugement de Danielle Sauvageau.
Un beau geste de générosité
C'est bien connu que les pays de l'ex-Union Soviétique ou encore les pays indépendants de l'ancien bloc communiste ne roulent pas sur l'or. La situation économique est alarmante, les ressources financières de certaines délégations ne permettent pas aux athlètes de parfaire leur programme de développement.
Prenez les filles du Kazakhstan par exemple. Je parle de l'équipe féminine de hockey. Lorsqu'elles sont débarquées à Salt Lake City, elles n'avaient que $30 (US) pour leurs dépenses personnelles. C'est bien ça, $30 pour la durée des jeux.
Il appert que les Canadiennes et les Américaines, en apprenant la situation financière des filles du Kazakhstan se sont empressées de trouver des moyens monétaires pour leur permettre de passer un séjour agréable aux Jeux de Salt Lake City.
Bravo!
Hayley Wickenheiser a dévoilé, jeudi, après la victoire canadienne, que les Américaines avaient étendu au plancher de leur vestiaire le drapeau canadien. Elles désiraient le mutiler comme elles étaient convaincues d'écraser les Canadiennes.
« Nous avons eu vent de leur comportement et entre la deuxième et la troisième période, j'en ai parlé dans le vestiaire. Ce fut une source de motivation additionnelle. »
Et de lancer Wickenheiser : « Voudraient-elles que chacune d'entre nous signe le drapeau canadien. »
Un peu plus tard en soirée, la Canadienne regrettait ses propos.
Pourquoi?
Parce qu'elle a l'impression de s'être comportée comme le font souvent les Américains.
Les Russes ont cherché à camoufler leur cas de « doping » en montant tout un scénario pour dévier l'attention
Ils ont fait chou blanc. Comme coup raté, on ne pouvait trouver mieux.
Il y avait 10 membres des délégations de la Russie et de l'Ukraine pour annoncer que les athlètes de la Russie et de l'Ukraine s'apprêtaient à quitter Salt Lake City parce qu'il s'agissait des « Jeux les plus sales » de l'histoire pour employer leur expression.
Ils ont fait grand état de l'affaire Sale-Pelletier, ils ont parlé longuement du match entre la Russie et la République Tchèque alors que les Russes ont écopé de plusieurs pénalités à la deuxième période.
Ils ont parlé d'injustice mais rarement se sont-ils arrêtés sur la skieuse de fond Larissa Lazutina, coupable d'avoir consommé des substances illégales. Ils se sont couvert d'un ridicule incroyable. Dans leur tentative de camoufler la vérité, ils ont découvert une autre vérité : celle où les Russes ne font plus peur à personne.
René Fasel, président de la Fédération internationale de hockey sur glace, n'a pas bronché, il a tout simplement dit, jeudi soir, « il y aura un match entre les Russes et les Américains demain. » Jacques Rogge a directement communiqué avec le premier ministre de la Russie, Vladimir Poutine, pour lui demander de ramener ses têtes dirigeantes à la raison.
On disait, hier, que le premier ministre Poutine avait convoqué Leonid Tyagachev, chef de la mission olympique russe, dès son arrivée à Moscou, la semaine prochaine, afin qu'il lui fournisse des explications au sujet de son comportement.
Rencontré, jeudi soir, dans un restaurant de Salt Lake City, Valeri Bure commentait l'événement : « On nous a dit que nous aurions une réponse à 9h. demain, » a-t-il dit en haussant les épaules. Bure se foutait carrément de ce qui les dirigeants russes avaient pu mentionner quelques heures plus tôt.