Pourquoi je ne veux pas jouer à Montréal
Hockey mardi, 18 mars 2003. 20:13 lundi, 23 déc. 2024. 03:15
Depuis que je collabore sur RDS.ca, plusieurs personnes me demandent si j'aimerais poursuivre ma carrière à Montréal... ou pourquoi il y a plusieurs joueurs qui ne veulent pas évoluer dans la métropole. J'ai donc décidé de prendre le taureau par les cornes et de répondre une fois pour toute à ces questions.
Tout juste avant la date limite des transactions dans la LNH, des gens de mon entourage m'ont appelé pour me dire que j'avais été échangé au Canadien... ils avaient entendu le tout à la radio. Cette situation frise le ridicule. Les gens doivent comprendre qu'à cette période-ci de l'année, il est très important pour un joueur de hockey de rester concentré sur sa partie.
Avant, je sous-entendais que je ne voulais pas jouer à Montréal. Mais là, je le dis ouvertement. Je ne veux pas jouer à Montréal. En l'avouant ouvertement, peut-être que certains vont comprendre.
Je suis conscient que mes propos risquent de choquer des gens. Mais sachez que j'aime ça lire les commentaires négatifs à mon endroit... ça me fait rire. Ceux qui pensent m'affecter ou me faire fâcher font fausse route.
Je vais d'abord débuter en vous dévoilant ce qui serait le plus gros avantage pour moi de jouer à Montréal. Le plus gros avantage serait de jouer devant ma famille. Une carrière de hockeyeur dans la Ligue nationale ne dure pas éternellement et ça serait plaisant pour ma famille de me voir évoluer sur une base régulière.
D'un autre côté, les joueurs qui évoluent à Montréal ont beaucoup de pression. La formation a tellement connu de succès au cours de son histoire que les attentes sont toujours très élevées. Par exemple, si un joueur commet une erreur, il est souvent lapidé dans les journaux et dans les émissions de ligne ouverte le lendemain. Dès lors, les gens souhaitent souvent une transaction.
Imaginez, j'ai même entendu à un certain moment cette année que le Canadien devrait échanger leur capitaine Saku Koivu. Comment peut-on penser à échanger un joueur comme Koivu?
Même chose en ce qui concerne José Théodore. L'an dernier, il était un Dieu. Cette année, il connaît des ennuis et tout le monde veut l'échanger.
Pourquoi, selon-vous, la majorité des joueurs qui quittent Montréal se démarquent avec une autre formation? C'est qu'ils ont beaucoup moins de pression. Ils n'ont plus besoin de s'inquiéter de la réaction des partisans et des médias s'ils commettent une erreur.
Pourquoi on est allé chercher Laraque?
Si j'étais échangé au Canadien, tout le monde voudrait que je jette les gants à chaque partie. Si je ne jette pas les gants lors d'une défaite, les gens diront alors: Pourquoi on est allé chercher Laraque? Il est pourri! Il ne fait pas sa job! J'aurais donc énormément de pression pour me battre à chaque rencontre.
Les joueurs adoreraient jouer à Montréal si ce n'était pas de cette énorme pression. Montréal est une excellente ville de hockey. On l'a vu lors des séries l'an dernier. Il faudrait par contre que les partisans soient un peu plus indulgents envers leurs favoris.
Prenons l'exemple de Patrice Brisebois. Sa situation n'a tout simplement pas de bon sens. Il est critiqué sans arrêt. Comment voulez-vous qu'un joueur puisse BIEN jouer et avoir du plaisir à jouer lorsqu'il est "attaqué" de la sorte.
Moi c'est la raison pour laquelle je n'aimerais pas jouer à Montréal. Je détesterais voir mon travail être toujours remis en question.
Il est certain que chaque joueur de hockey ou chaque athlète doit supporter une certaine pression. Mais, à un certain moment, il y a des limites.
Même si les partisans de Toronto sont aussi exigeants, il n'y a rien qui se rapproche de Montréal.
Les gens peuvent penser que j'ai tort. C'est possible. Toutefois, il doit bien y avoir une raison pour laquelle les joueurs produisent davantage lorsqu'ils quittent Montréal.
Anglophones vs Francophones
J'ai aussi souvent entendu parler d'une différence dans la relation des gens envers les joueurs francophones et anglophones. Il semble que les commentaires des joueurs francophones sont toujours scrutés à la loupe alors que les joueurs anglophones peuvent dire ce qu'ils veulent.
Prenez la déclaration de Craig Rivet. Il mentionne que certains partisans ne connaissent pas le hockey. Vous vous imaginez si José Théodore ou Patrice Brisebois avaient dit de telles choses?
Un vrai "Soap Opera"
On peut aussi dire que les médias ont une trop grande influence sur l'équipe. Lorsque la direction du Canadien ne fait pas plaisir aux médias, elle se fait "planter". Remarquez que lorsque les médias avancent quelque chose, c'est souvent ce qui survient quelques jours plus tard.
Les médias ont souvent tout ce qu'ils veulent, mais lorsque les choses ne tournent pas rond, ils "plantent" les joueurs.
Prenez l'exemple de Donald Audette. Lorsqu'il était joueur autonome, les médias conseillaient au Canadien de l'embaucher. Cette année, lorsque les choses allaient moins bien, les médias souhaitaient le départ du numéro 82.
Même chose pour Mariusz Czerkawski. Lors de son acquisition, les gens parlaient d'un vol et maintenant... est-ce que le Canadien ferait cette même transaction?
En lisant les journaux de Montréal, j'ai même vu à un certain moment qu'il y avait un débat à savoir qui entre José Théodore et Mathieu Garon devrait être le gardien numéro un. Avec tout ce que José a fait la saison dernière, la question ne se pose même pas.
À vrai dire, lorsque je veux rire, je lis les articles sur le Canadien dans les journaux montréalais.
Si ce n'était que des partisans et des médias, les joueurs devraient jouer pour le Canadien que lorsqu'ils sont bons. Dès qu'ils deviennent mauvais, on les échange. Si c'était la réalité, il y aurait 200 000 échanges dans une saison.
Bref, à Montréal, c'est un vrai "Soap Opera" où chaque joueur est la vedette, un jour ou l'autre, d'épisodes : un d'amour... et un de haine.
Je vous invite à visiter mon site personnel au www.georgeslaraque.com Si vous avez des questions, je vous invite à utiliser la section "Qu'en pensez-vous" pour le faire.
À la prochaine,
Georges.
*Propos recueillis par RDS.ca
La boîte à talkbacks est pleine. Ne plus envoyer de réactions. Merci.
Tout juste avant la date limite des transactions dans la LNH, des gens de mon entourage m'ont appelé pour me dire que j'avais été échangé au Canadien... ils avaient entendu le tout à la radio. Cette situation frise le ridicule. Les gens doivent comprendre qu'à cette période-ci de l'année, il est très important pour un joueur de hockey de rester concentré sur sa partie.
Avant, je sous-entendais que je ne voulais pas jouer à Montréal. Mais là, je le dis ouvertement. Je ne veux pas jouer à Montréal. En l'avouant ouvertement, peut-être que certains vont comprendre.
Je suis conscient que mes propos risquent de choquer des gens. Mais sachez que j'aime ça lire les commentaires négatifs à mon endroit... ça me fait rire. Ceux qui pensent m'affecter ou me faire fâcher font fausse route.
Je vais d'abord débuter en vous dévoilant ce qui serait le plus gros avantage pour moi de jouer à Montréal. Le plus gros avantage serait de jouer devant ma famille. Une carrière de hockeyeur dans la Ligue nationale ne dure pas éternellement et ça serait plaisant pour ma famille de me voir évoluer sur une base régulière.
D'un autre côté, les joueurs qui évoluent à Montréal ont beaucoup de pression. La formation a tellement connu de succès au cours de son histoire que les attentes sont toujours très élevées. Par exemple, si un joueur commet une erreur, il est souvent lapidé dans les journaux et dans les émissions de ligne ouverte le lendemain. Dès lors, les gens souhaitent souvent une transaction.
Imaginez, j'ai même entendu à un certain moment cette année que le Canadien devrait échanger leur capitaine Saku Koivu. Comment peut-on penser à échanger un joueur comme Koivu?
Même chose en ce qui concerne José Théodore. L'an dernier, il était un Dieu. Cette année, il connaît des ennuis et tout le monde veut l'échanger.
Pourquoi, selon-vous, la majorité des joueurs qui quittent Montréal se démarquent avec une autre formation? C'est qu'ils ont beaucoup moins de pression. Ils n'ont plus besoin de s'inquiéter de la réaction des partisans et des médias s'ils commettent une erreur.
Pourquoi on est allé chercher Laraque?
Si j'étais échangé au Canadien, tout le monde voudrait que je jette les gants à chaque partie. Si je ne jette pas les gants lors d'une défaite, les gens diront alors: Pourquoi on est allé chercher Laraque? Il est pourri! Il ne fait pas sa job! J'aurais donc énormément de pression pour me battre à chaque rencontre.
Les joueurs adoreraient jouer à Montréal si ce n'était pas de cette énorme pression. Montréal est une excellente ville de hockey. On l'a vu lors des séries l'an dernier. Il faudrait par contre que les partisans soient un peu plus indulgents envers leurs favoris.
Prenons l'exemple de Patrice Brisebois. Sa situation n'a tout simplement pas de bon sens. Il est critiqué sans arrêt. Comment voulez-vous qu'un joueur puisse BIEN jouer et avoir du plaisir à jouer lorsqu'il est "attaqué" de la sorte.
Moi c'est la raison pour laquelle je n'aimerais pas jouer à Montréal. Je détesterais voir mon travail être toujours remis en question.
Il est certain que chaque joueur de hockey ou chaque athlète doit supporter une certaine pression. Mais, à un certain moment, il y a des limites.
Même si les partisans de Toronto sont aussi exigeants, il n'y a rien qui se rapproche de Montréal.
Les gens peuvent penser que j'ai tort. C'est possible. Toutefois, il doit bien y avoir une raison pour laquelle les joueurs produisent davantage lorsqu'ils quittent Montréal.
Anglophones vs Francophones
J'ai aussi souvent entendu parler d'une différence dans la relation des gens envers les joueurs francophones et anglophones. Il semble que les commentaires des joueurs francophones sont toujours scrutés à la loupe alors que les joueurs anglophones peuvent dire ce qu'ils veulent.
Prenez la déclaration de Craig Rivet. Il mentionne que certains partisans ne connaissent pas le hockey. Vous vous imaginez si José Théodore ou Patrice Brisebois avaient dit de telles choses?
Un vrai "Soap Opera"
On peut aussi dire que les médias ont une trop grande influence sur l'équipe. Lorsque la direction du Canadien ne fait pas plaisir aux médias, elle se fait "planter". Remarquez que lorsque les médias avancent quelque chose, c'est souvent ce qui survient quelques jours plus tard.
Les médias ont souvent tout ce qu'ils veulent, mais lorsque les choses ne tournent pas rond, ils "plantent" les joueurs.
Prenez l'exemple de Donald Audette. Lorsqu'il était joueur autonome, les médias conseillaient au Canadien de l'embaucher. Cette année, lorsque les choses allaient moins bien, les médias souhaitaient le départ du numéro 82.
Même chose pour Mariusz Czerkawski. Lors de son acquisition, les gens parlaient d'un vol et maintenant... est-ce que le Canadien ferait cette même transaction?
En lisant les journaux de Montréal, j'ai même vu à un certain moment qu'il y avait un débat à savoir qui entre José Théodore et Mathieu Garon devrait être le gardien numéro un. Avec tout ce que José a fait la saison dernière, la question ne se pose même pas.
À vrai dire, lorsque je veux rire, je lis les articles sur le Canadien dans les journaux montréalais.
Si ce n'était que des partisans et des médias, les joueurs devraient jouer pour le Canadien que lorsqu'ils sont bons. Dès qu'ils deviennent mauvais, on les échange. Si c'était la réalité, il y aurait 200 000 échanges dans une saison.
Bref, à Montréal, c'est un vrai "Soap Opera" où chaque joueur est la vedette, un jour ou l'autre, d'épisodes : un d'amour... et un de haine.
Je vous invite à visiter mon site personnel au www.georgeslaraque.com Si vous avez des questions, je vous invite à utiliser la section "Qu'en pensez-vous" pour le faire.
À la prochaine,
Georges.
*Propos recueillis par RDS.ca
La boîte à talkbacks est pleine. Ne plus envoyer de réactions. Merci.