Sather "favorise" le Canada!
Hockey mardi, 30 mars 2004. 16:24 mercredi, 18 déc. 2024. 11:23
UNIONDALE, L. I. - Si les séries éliminatoires de la Ligue nationale de hockey s'étaient ébranlées, hier matin, les six formations canadiennes auraient participé au grand tournoi du printemps. De quoi faire grimacer le grand manitou du hockey professionnel nord-américain, Gary Bettman, d'autant plus que les plus grands marchés américains, New York, Chicago et Los Angeles, n'auraient eu aucune identification au calendrier du tournoi.
Aucune. Zéro.
Un solide coup dans les flancs pour les penseurs de la Ligue nationale qui s'amènent à la table des négociations dans le but de décrocher un important contrat de télévision sans trop de minutions. Il y a la baisse dramatique des cotes d'écoute qui fait en sorte que Bettman ne pourra pas soutirer $120 millions par saison à la télé américaine comme il l'avait fait, il y a cinq ans. Il y a aussi la perspective - un élément primordial pour les grandes chaînes américaines de télévision - que New York, Los Angeles et Chicago sont condamnées à des années de misère. Et, encore plus important, il y a les négociations avec l'Association des joueurs qui avancent à pas de tortue.
Ce qu'on a toujours reproché à Bettman, c'est son attitude détachée vis-à-vis les concessions canadiennes. Il n'a jamais posé un geste concret pour sauver les concessions de Québec et de Winnipeg. Son intérêt était uniquement porté sur les États-Unis, implantant le hockey dans des centres voués à l'échec, notamment Nashville, la Floride, même Tampa Bay qui, avec la meilleure formation de l'Est, n'a toujours pas convaincu le propriétaire du Lightning qu'il était dans la bonne ville pour gérer son entreprise.
Aujourd'hui, le marché canadien - aidé par une poussée du dollar - devient encore plus attrayant. Les équipes du Canada - oublions Toronto - malgré des contraintes importantes, malgré l'insouciance des propriétaires américains qui ont accordé aux joueurs des contrats indécents - les équipes canadiennes, donc, ont réussi à garder la tête au-dessus de l'eau grâce à une gestion serrée et surtout, grâce à des décisions réfléchies. Il faut croire que l'émergence des concessions canadiennes a aussi influencé Glen Sather qui, pendant des années, a été un pilier du hockey au Canada.
Je m'attarde sur Sather parce que, depuis quelques jours, son nom revient souvent dans les conversations. Pourquoi? On cherche à faire un parallèle entre le succès des équipes canadiennes et la contribution, en fin de saison, de Sather, ex-président des Oilers d'Edmonton. Le dossier Peter Nedved n'est pas sans soulever les critiques, notamment dans la région de Nashville. Sather, voyez-vous, a expédié Nedved à Edmonton, son ancienne équipe, à des conditions qui, normalement, auraient dû obliger le commissaire à intervenir. Imaginez un instant que les Oilers ont obtenu Nedved à peu de frais puisque les Rangers paient toujours son salaire. À Nashville, on se dit lésé et on peut facilement comprendre l'état d'âme des propriétaires de l'équipe. Et pour alimenter la discussion, Nedved a été l'un des joueurs dominants des Oilers à l'occasion de leur poussée de fin de saison.
Si on se penche sur le dossier Sather, il faut bien admettre qu'il a cherché à aider les six formations canadiennes. Outre Nedved à Edmonton, Greg deVries est à Ottawa, Alex Kovalev à Montréal, Brian Leetch à Toronto, Martin Rucinsky à Vancouver et Chris Simon à Calgary. Les deux seuls joueurs impliqués dans la vente de fin de saison qui sont demeurés aux États-Unis sont Matthew Barnaby, au Colorado, et Vladimir Malakhov, à Philadelphie. Une situation pour le moins particulière, ne croyez-vous pas? Je ne dis pas que Kovalev a jusqu'ici fait du Canadien une équipe nettement supérieure, mais il en a fait une formation améliorée même s'il ne semble pas s'être détaché des conditions du " Country Club " de Manhattan. Cependant, les résultats sont intéressants dans les autres villes.
JOUEURS EQUIPE A NEW YORK NOUVELLE EQUIPE
Barnaby, Matthew Colorado (69) 12-20=32 (10) 4 - 3 = 7
deVries, Greg Ottawa (53) 3-12=15 (10) 0 - 1 = 1
Kovalev, Alex MONTREAL (66) 13-29=42 ( 9) 1 - 2 = 3
Leetch, Brian Toronto (57) 13-23=36 (13) 2 - 12 = 14
Malakhov, Vladimir Philadelphie (56) 3-15=18 ( 5) 0 - 1 = 1
Nedved, Peter Edmonton (65) 14-17=31 (13) 5 - 8 = 13
Rucinsky, Martin Vancouver (69) 13-29=42 (10) 1 - 2 = 3
Simon, Chris Calgary (65) 14- 9=23 (10) 3 - 2 = 5
À la blaque, on dit que Sather a peut-être voulu apporter sa contribution aux succès des équipes canadiennes, lui qui gérait un budget serré et qui cherchait à chaque saison à éviter le départ de la concession des Oilers vers une ville comme Houston. On peut se demander toutefois, pourquoi n'a-t-il pas justement cherché à marier une partie du plan de gestion qu'il prônait avec les Oilers avec celui des Rangers tout en respectant le marché de New York qui, on le sait, ne vit que pour les grandes vedettes. Pourquoi Sather a-t-il tout simplement plongé dans le ridicule, en payant des joueurs comme Robert Holik $9 millions par saison, ou en accordant un contrat de six à Darius Kasparaitis, ou en dépensant une fortune pour Pavel Bure, déjà sérieusement handicapé par les blessures, ou en sortant des millions de dollars pour Jaromir Jagr
Est-ce que l'argent l'a rendu aussi irresponsable que les autres?
Aucune. Zéro.
Un solide coup dans les flancs pour les penseurs de la Ligue nationale qui s'amènent à la table des négociations dans le but de décrocher un important contrat de télévision sans trop de minutions. Il y a la baisse dramatique des cotes d'écoute qui fait en sorte que Bettman ne pourra pas soutirer $120 millions par saison à la télé américaine comme il l'avait fait, il y a cinq ans. Il y a aussi la perspective - un élément primordial pour les grandes chaînes américaines de télévision - que New York, Los Angeles et Chicago sont condamnées à des années de misère. Et, encore plus important, il y a les négociations avec l'Association des joueurs qui avancent à pas de tortue.
Ce qu'on a toujours reproché à Bettman, c'est son attitude détachée vis-à-vis les concessions canadiennes. Il n'a jamais posé un geste concret pour sauver les concessions de Québec et de Winnipeg. Son intérêt était uniquement porté sur les États-Unis, implantant le hockey dans des centres voués à l'échec, notamment Nashville, la Floride, même Tampa Bay qui, avec la meilleure formation de l'Est, n'a toujours pas convaincu le propriétaire du Lightning qu'il était dans la bonne ville pour gérer son entreprise.
Aujourd'hui, le marché canadien - aidé par une poussée du dollar - devient encore plus attrayant. Les équipes du Canada - oublions Toronto - malgré des contraintes importantes, malgré l'insouciance des propriétaires américains qui ont accordé aux joueurs des contrats indécents - les équipes canadiennes, donc, ont réussi à garder la tête au-dessus de l'eau grâce à une gestion serrée et surtout, grâce à des décisions réfléchies. Il faut croire que l'émergence des concessions canadiennes a aussi influencé Glen Sather qui, pendant des années, a été un pilier du hockey au Canada.
Je m'attarde sur Sather parce que, depuis quelques jours, son nom revient souvent dans les conversations. Pourquoi? On cherche à faire un parallèle entre le succès des équipes canadiennes et la contribution, en fin de saison, de Sather, ex-président des Oilers d'Edmonton. Le dossier Peter Nedved n'est pas sans soulever les critiques, notamment dans la région de Nashville. Sather, voyez-vous, a expédié Nedved à Edmonton, son ancienne équipe, à des conditions qui, normalement, auraient dû obliger le commissaire à intervenir. Imaginez un instant que les Oilers ont obtenu Nedved à peu de frais puisque les Rangers paient toujours son salaire. À Nashville, on se dit lésé et on peut facilement comprendre l'état d'âme des propriétaires de l'équipe. Et pour alimenter la discussion, Nedved a été l'un des joueurs dominants des Oilers à l'occasion de leur poussée de fin de saison.
Si on se penche sur le dossier Sather, il faut bien admettre qu'il a cherché à aider les six formations canadiennes. Outre Nedved à Edmonton, Greg deVries est à Ottawa, Alex Kovalev à Montréal, Brian Leetch à Toronto, Martin Rucinsky à Vancouver et Chris Simon à Calgary. Les deux seuls joueurs impliqués dans la vente de fin de saison qui sont demeurés aux États-Unis sont Matthew Barnaby, au Colorado, et Vladimir Malakhov, à Philadelphie. Une situation pour le moins particulière, ne croyez-vous pas? Je ne dis pas que Kovalev a jusqu'ici fait du Canadien une équipe nettement supérieure, mais il en a fait une formation améliorée même s'il ne semble pas s'être détaché des conditions du " Country Club " de Manhattan. Cependant, les résultats sont intéressants dans les autres villes.
JOUEURS EQUIPE A NEW YORK NOUVELLE EQUIPE
Barnaby, Matthew Colorado (69) 12-20=32 (10) 4 - 3 = 7
deVries, Greg Ottawa (53) 3-12=15 (10) 0 - 1 = 1
Kovalev, Alex MONTREAL (66) 13-29=42 ( 9) 1 - 2 = 3
Leetch, Brian Toronto (57) 13-23=36 (13) 2 - 12 = 14
Malakhov, Vladimir Philadelphie (56) 3-15=18 ( 5) 0 - 1 = 1
Nedved, Peter Edmonton (65) 14-17=31 (13) 5 - 8 = 13
Rucinsky, Martin Vancouver (69) 13-29=42 (10) 1 - 2 = 3
Simon, Chris Calgary (65) 14- 9=23 (10) 3 - 2 = 5
À la blaque, on dit que Sather a peut-être voulu apporter sa contribution aux succès des équipes canadiennes, lui qui gérait un budget serré et qui cherchait à chaque saison à éviter le départ de la concession des Oilers vers une ville comme Houston. On peut se demander toutefois, pourquoi n'a-t-il pas justement cherché à marier une partie du plan de gestion qu'il prônait avec les Oilers avec celui des Rangers tout en respectant le marché de New York qui, on le sait, ne vit que pour les grandes vedettes. Pourquoi Sather a-t-il tout simplement plongé dans le ridicule, en payant des joueurs comme Robert Holik $9 millions par saison, ou en accordant un contrat de six à Darius Kasparaitis, ou en dépensant une fortune pour Pavel Bure, déjà sérieusement handicapé par les blessures, ou en sortant des millions de dollars pour Jaromir Jagr
Est-ce que l'argent l'a rendu aussi irresponsable que les autres?