PÉKIN, Chine - Sur la scène du hockey, le Canada et les États-Unis sont de féroces rivaux, peu importe le contexte.

Au fil des ans, Sidney Crosby, Tony Amonte, Cammi Granato, Hayley Wickenheiser et combien d'autres ont fait le maximum pour assurer la suprématie continentale de leur pays.

Le rendez-vous qui a eu lieu entre les deux puissances du hockey masculin, lundi après-midi au Stade national intérieur de Pékin, ne se hissera dans aucune liste sélecte des grands moments dans l'histoire des duels Canada-États-Unis.

Il n'y avait pas d'officiels, pas de chronomètre ni de préposé au tableau indicateur. Pourtant, les joueurs des deux équipes ont joué avec autant d'intensité qu'il leur était possible d'afficher dans un duel « préparatoire » contrôlé, alors que l'on approche des premiers matchs du tournoi olympique.

Il y a eu des mises en échec, de beaux arrêts des gardiens, un peu de sang et du respect de part et d'autre.

 Nous avions tout simplement besoin de jouer », a expliqué Jeremy Colliton, entraîneur-chef de l'équipe du Canada. « Nous voulions ce match et nous avons essayé différentes choses. »

Il reste que ce rendez-vous avait quelque chose d'étrange pour les deux clans, qui évolueront au sein du groupe A pendant le tournoi olympique et qui essaient de se préparer du mieux qu'ils le peuvent.

Le Canada jouera son premier match jeudi contre l'Allemagne tandis que les États-Unis affronteront la Chine. Les deux formations d'Amérique du Nord livreront bataille samedi.

« Ce n'est probablement pas parfait », a reconnu Colliton. « Nous travaillons ensemble. Nous nous servons d'eux pour nous préparer et vice versa. »

Les deux équipes ont joué deux périodes sans inscrire un seul but avant que les Américains ne trouvent le fond du filet lors d'une prolongation à trois contre trois.

« Nous nous trouvons dans la même position », a renchéri David Quinn, l'entraîneur-chef de la formation américaine. « Il n'y a aura pas beaucoup de secrets. »

Colliton et Quinn, tout récemment, ont tous deux occupé des postes d'entraîneurs-chef dans la Ligue nationale de hockey, avec les Blackhawks de Chicago et les Rangers de New York, respectivement, ce qui les a aidés à orchestrer un plan d'action pour ce « match ».

Les deux clubs ont eu droit à deux avantages numériques chacun et ont pu mettre l'accent sur le jeu à cinq contre cinq.

Chris DiDomenico et John Gilmour, deux membres de l'escouade de réserve du Canada, ont joué les arbitres.

« Je pense que nous nous tirons bien d'affaire », a déclaré Gilmour à DiDomenico en riant, pendant l'une des pauses.

« Je m'interrogeais au sujet du match avant que l'on commence », a admis Justin Abdelkader, un attaquant de l'équipe des États-Unis. « Je n'ai jamais joué dans quelque chose de semblable, sans de (vrais) arbitres. J'ai été impressionné », a-t-il ajouté.

Pour donner le ton, Mason McTavish, un membre de l'équipe canadienne qui a participé à neuf parties avec les Ducks d'Anaheim cette saison, a servi une bonne mise en échec au défenseur Brock Faber, un porte-couleurs de l'équipe de l'Université du Minnesota, dès les premiers instants.

« C'est un sport pour hommes mûrs », a rappelé Faber qui, à l'instar de la majorité de ses coéquipiers de l'équipe des États-Unis, porte les couleurs d'une formation universitaire.

« Je ne m'y attendais pas nécessairement, mais ça été un bon réveil. »

Un peu plus tard, l'attaquant canadien Jordan Weal a été touché par un bâton élevé et a été coupé, mais il est rapidement revenu sur la patinoire.

« Ce ne sont que des gars qui ont la flamme », a résumé l'attaquant canadien Adam Cracknell pour décrire le niveau d'intensité.

Détail particulier au sujet de l'alignement du Canada: Edward Pasquale et Matt Tomkins se sont partagé le travail devant le filet. Ainsi, Devon Levi, qui affiche des statistiques étincelantes avec l'Université Northeastern, dans la NCAA, n'a pas revêtu l'uniforme.

« Ça ne veut absolument pas dire qu'il n'est plus dans le portrait », a affirmé Colliton au sujet de son gardien de 20 ans. « Nous avons confiance en lui. Nous ne l'aurions pas amené avec nous si nous ne pensions pas qu'il peut jouer.

« Je ne peux pas vous dire comment ça va évoluer. »

Une chose était sûre, lundi: les joueurs des deux équipes étaient satisfaits en quittant la glace.

« Nous ne voulions pas un match sans coup d'épaule », a reconnu Colliton.  Mais nous ne voulions pas que ça devienne un match à sens unique non plus, surtout sans arbitres [...] Le match a probablement pris fin au bon moment.

« Si nous avions joué une période de plus, je ne pas sûr comment ça aurait tourné. »