MONTRÉAL – Les étudiants-athlètes des Marauders de McMaster et des Carabins de l’Université de Montréal vivront une semaine très spéciale à Montréal.

Les deux dernières équipes en lice pour la 50e Coupe Vanier seront le centre d’intérêt de cette célébration du football universitaire canadien. Les joueurs en sont très conscients et voudront saisir l’opportunité qui leur est offerte.

« Ça représente ma vie. Depuis que je suis tout jeune que je rêve à ce moment, soit de pouvoir jouer sur la scène nationale et de représenter le Québec. C’est une opportunité incroyable qui ne se représentera peut-être jamais. Ce sont des souvenirs pour le restant de mes jours », lance le quart-arrière des Carabins, Gabriel Cousineau, rencontré mercredi lors de la conférence de presse de lancement de la Coupe Vanier.

« Il n’y a rien de mieux que d’être ici, affirme Scott Martin, un demi défensif de cinquième année des Marauders. Étant à mon dernier match universitaire, gagne ou perd, on se rappellera toujours du chemin qui nous a menés ici. Mais j’ai une opportunité de terminer ma carrière au sommet et d’affronter la meilleure compétition possible. »

Il s’agit de la première présentation de l’évènement dans la métropole et également de la première participation des Bleus. Les Marauders en sont à une troisième présence en quatre ans et ont déjà connu les joies de soulever le précieux trophée en 2011.

« C’est bizarre, mais on se souvient plus de la défaite que de la victoire. Il y avait beaucoup d’excitation lorsque nous avons gagné la coupe Vanier. Tout va très vite. Dans une défaite, tu te souviens de chaque petit détail. Nous espérons terminer avec de bons souvenirs cette année », fait savoir Martin.

Cousineau et son receveur de passe Mikhaïl Davidson n’ont jamais assisté en personne à un match de la Coupe Vanier. Leur baptême se fera ni plus ni moins en tant que participant à la rencontre.

« J’ai déjà été sur place pour un match de la Coupe Grey à Montréal, mais ce sera une première pour une Coupe Vanier. Je les ai toujours regardés à la télévision et je rêvais au moment d’y participer », mentionne Cousineau qui se souvient d'avoir regardé les deux finales impliquant les Marauders et le Rouge et Or en 2011 et 2012.

« Ils ont peut-être l’avantage qu’ils ont déjà participé à des coupes Vanier et qu’ils ont déjà fait le voyage. Pour nous, même pour notre entraîneur qui a gagné des Coupes Grey, c’est nouveau. Je ne sais pas s’il y a des avantages ou désavantages, mais il y a du nouveau pour les deux équipes », analyse Davidson.

La semaine dernière, les Marauders avaient 12 joueurs au sein de leur alignement qui ont l’expérience de la Coupe Vanier, un luxe que ne possède pas Danny Maciocia.

« Cette célébration du football est fantastique. C’est bien et les joueurs doivent en profiter, mais pas au profit de la préparation pour le match, note l’entraîneur-chef des Ontariens, Stefan Ptaszek. Ce sera le match le plus difficile de leur vie samedi. Mon personnel s’occupe de cela et j’aurai aussi 12 mini-entraîneurs qui le rappelleront aussi. »

Cependant, un joueur de l’édition championne de 2011 manquera à l’appel. Le porteur de ballon Chris Pezzetta a subi une blessure à un genou face aux Mounties de Mount Allison en demi-finale canadienne et ratera la rencontre.

Défendre ses couleurs

L’avantage du terrain sera profitable pour les Carabins en raison de l’appui massif de la foule montréalaise samedi, mais aussi pour conserver la routine pendant la semaine.

Coupe VanierLes hommes de Danny Maciocia continuent à assister à leurs cours – avec un horaire allégé pour cette semaine spéciale – et peuvent dormir dans le confort de leur lit jusqu’à vendredi soir. La nuit avant le grand match, les Carabins dormiront à l'hôtel officiel de la Coupe Vanier.

« C’est sûr que pour nous c’est le fun de pouvoir dormir dans notre lit tous les soirs et de pouvoir pratiquer dans des endroits où on est familier. Mais rendu à samedi, tout ça ne compte plus et c’est 12 contre 12 sur le terrain.

En 2012, alors que la Coupe Vanier était disputée à Toronto, McMaster avait voulu demeurer sur son campus, mais cette demande lui avait été refusée.

Cette semaine, les joueurs des Marauders seront donc plutôt isolés à l’hôtel, eux qui sont arrivés à Montréal tard mardi soir. Les joueurs bénéficient d’un congé complet d’école étant donné qu’ils sont à plus de 600 kilomètres de la maison.

« Je ne dirais pas que c’est injuste parce que cela sous-entend que nous avons un énorme désavantage alors que Montréal a travaillé très fort pour sortir de l’Association du Québec. On ne décide pas où est disputée la Coupe Vanier et qui sont les finalistes. Chaque année est différente. Nous sommes bénis d’être ici », nuance le quart-arrière partant des Maurauders, Marshall Ferguson.

« Il faut être le plus respectueux possible des étudiants-athlètes. S’ils peuvent aller à leur cours, il faut les laisser aller. L’une des raisons pourquoi c’est un des évènements sportifs les plus vrais, c’est que ce n’est pas aux frais de leur éducation. Je n’ai donc aucun ressentiment contre les Carabins de ne pas coucher à l’hôtel comme nous », ajoute Stefan Ptaszek.

Les Alouettes, qui sont les grands organisateurs de la Coupe Vanier, et le Sport interuniversitaire canadien veulent faire de cette 50e Coupe Vanier une célébration de l’histoire de cette finale.

L’ancien des Redmen de McGill et des Alouettes, Michael Soles, sera honoré lors de la rencontre en étant co-président d'honneur. Soles a remporté la coupe Vanier en 1987 en plus d’être nommé joueur par excellence du match.

Des entraînements sous haute surveillance

Les deux équipes se sont entraînées tour à tour au Stade Percival-Molson en fin d'après-midi.

Les Marauders ont tout d’abord pris le terrain d'assaut avant de le céder aux Carabins à 16 h 30.

Les deux équipes se sont croisées entre leur séance respective.

Quelques regards ont été échangés, mais sans plus. Un joueur des Bleus a aussi tenu à rappeler aux Marauders qu’ils étaient dans leur ville. À moins qu’un joueur de McMaster parle le français, cet avertissement est passé inaperçu.

Ptaszek et Maciocia étaient sur leur garde ne voulant pas montrer aucun élément stratégique à leur adversaire.

Les Marauders se sont assurés que les Carabins n’envahissent pas les lignes de côtés avant la fin de leur entraînement. Maciocia a pour sa part placé des gens aux différentes entrées pour en bloquer l’accès.