Une très large étude cherchant à évaluer les conséquences du jeu en ligne et hors-ligne sur les problèmes de parieurs compulsifs a été publiée cette semaine par l'Association de recherche sur le jeu d'Australie. Cette étude est possiblement la plus complète jamais menée, alors que ses conclusions reposent sur plus de 15 000 entrevues téléphoniques, 4 500 entrevues en ligne et 50 entrevues en personne. Du lot, 31 personnes avaient déjà recherché de l'aide afin de vaincre leur problème de jeu compulsif.

Si l'intuition nous porte à croire que l'offre de jeu en ligne augmente de surcroît les problèmes liés au jeu, l'étude n'est pas arrivée à tirer une telle conclusion. Bien qu'une prudence évidente ait été utilisée à émettre ce fait, l'auteur écrit « qu'il y a présentement insuffisamment de preuves pour conclure que le jeu en ligne cause des niveaux supérieurs de problèmes de jeu. [...] Il est (toutefois) possible que des problèmes du genre puissent augmenter à travers le temps avec une participation accrue ».

La peur du jeu en ligne chez ses détracteurs repose majoritairement sur la facilité d'accès, la vitesse des jeux, la possibilité de jouer en privé et la déconnexion de la réalité face aux jeux offerts sur le net. Or, l'étude constate que la quasi-totalité des joueurs en ligne ayant des problèmes de jeu a développé ces mêmes problèmes dans un environnement physique, bien loin de leur ordinateur. Bref, bien qu'il serait irresponsable de complètement ignorer les conséquences néfastes potentielles du jeu en ligne, il semble que ce dernier ne crée pas une toute nouvelle vague de joueurs compulsifs comme le prétendent certains.

Le poker est le jeu avec le plus bas risque de développement de problèmes pathologiques. Sur le lot des joueurs consultés, il y avait simplement très peu d'entre eux ne s'adonnant qu'au poker étant des joueurs à risque. Or, ce sont aussi les salles de poker en ligne qui offrent le moins de soutien aux joueurs compulsifs.

Malgré ces conclusions, différentes trouvailles statistiques montrent qu'un grand pourcentage de joueurs ont une compréhension erronée du fonctionnement des casinos en ligne. Par exemple, 37.6 % des répondants croient au doomswitch, où la salle aurait la capacité de rendre un jeu profitable ou perdant à la simple pression d'un bouton. Par défaut, un tel raisonnement portera le joueur à croire qu'il peut et doit profiter de ses périodes de gain et éviter celles de perte, ce qui lui donnera du coup une fausse impression de contrôle.

Cette étude apportera certes beaucoup d'eau au moulin au Parlement australien, alors qu'un débat sur le futur du jeu en ligne est présentement en cours. Ces conclusions pourraient servir le premier ministre qui semble vouloir à son tour réguler l'offre de jeu au pays.