En ce contexte de crise de santé publique sur lequel je ne m'éterniserai pas, nous sommes tous impactés à différents niveaux, certains plus que d'autres. Il y en a qui vivent la maladie, la détresse psychologique et/ou le deuil tandis que d'autres perdent leur emploi.
Pour ma part, je suis privilégié d'occuper un emploi dans les services essentiels. Toutefois, en tant que coureur aguerri, je peux faire une croix sur le demi-marathon et les deux marathons auxquels j'avais prévu prendre part cet été. Également, je dois compléter mon premier Ultramarathon à Tadoussac le 19 septembre prochain mais la tenue de l'événement est plus qu'incertaine. Mon adversité est alors bien mince si on la compare à celle de certains. Petite parenthèse : 12 avril 1980 à Saint-Jean de Terre-Neuve, Terry Fox entreprenait son Marathon de l'espoir alors qu'il vivait une terrible épreuve, la maladie. Comme quoi il y a toujours moyen de tirer le positif d'une épreuve, quelle qu'elle soit et d'inspirer des milliers de gens sur plusieurs générations.
Comment puis-je faire ma modeste part afin d'aider la collectivité ?
Le 1 avril dernier, en dégustant mon café matinal, j'étais un peu exaspéré par l'énergie négative qui émanait des réseaux sociaux, c'est alors que j'ai enfilé mes souliers et que je suis allé courir 21,1 km sous un ciel maussade, ça m'a fait un grand bien mais je n'éprouvais pas le sentiment du devoir accompli. Quelques heures plus tard, je suis tombé sur une publication du coureur québécois David Bombardier qui s’apprêtait à participer au défi « 4-4-48 » de l'ancien Navy Seals américain David Goggins qui consiste à courir 4 miles (6,4 km) aux 4 heures sur une période de 48 heures. Le coureur de la région de Sherbrooke a fait preuve d'ingéniosité en décidant d'y prendre part afin d'amasser des fonds pour venir en aide à une banque alimentaire tout en embarquant plusieurs autres coureurs avec lui dans l'aventure. Je me suis senti interpellé par le défi, n'ayant toutefois pas l'espace temps pour le réaliser dans son entièreté. C'est alors que j'ai modifié la formule pour le « 4-4-24 » qui consiste à courir 4 miles (6,4 km) aux 4 heures sur une période de 24 heures. J'ai entrepris l'épreuve le soir même en réalisant une course de 6,4 km à 20h, à minuit, à 4h, à 8h, à midi puis à 16h. Laissez-moi vous dire que la course de 4h du matin sous la pluie battante d'avril en était une pour le mental, j'imagine que j'en récolterai les dividendes lors de mon premier Ultramarathon ! Une fois le défi complété, j'ai remis 42$ (7$ par course) à l'organisme Centraide Haute-Côte-Nord Manicouagan.
En parallèle, depuis le 23 mars dernier, je réalise un autre défi sur le plan sportif que j'ai surnommé « Expédition virtuelle #DefeatCovid19 ». Laissez-moi d'abord vous mettre en contexte : Grâce à l'application « iFit », synchronisable avec mon vélo stationnaire via la technologie Bluetooth, il est possible pour moi de créer des trajets que je peux parcourir sur mon vélo stationnaire avec le visuel (Google Street View) et la résistance de l'appareil qui s'ajuste automatiquement selon le dénivelé. Le trajet, divisé en plusieurs tronçons, s'est amorcé à Baie-Comeau. Après 5 tronçons, je suis rendu à Tadoussac et j'ignore à ce jour quelle sera la destination finale. Toutefois, je m'engage à remettre 7$ par tronçon à un organisme de mon choix qui viendra en aide aux personnes dans le besoin.
En bref, sans en diminuer l'ampleur, toute cette situation de pandémie est une opportunité pour nous de se réinventer et de tourner le négatif en positif. Ce texte n'est pas pour moi un moyen d'obtenir une tape dans le dos. L'objectif derrière tout ça est pyramidal : Ayant été inspiré par des gens comme David Bombardier, j'aimerais agir à titre de multiplicateur afin d'inspirer d'autres personnes à mon tour grâce à cet article. J'aimerais remercier tous les coureurs et autres sportifs auxquels je suis abonné sur les différentes plateformes (Strava, Facebook, Instagram, Twitter) qui partagent leurs entraînements et qui me gardent motivé jour après jour.
Je terminerai en vous disant que je cours depuis quelques années et que je n'ai jamais vu autant de gens prendre l'air, que ce soit à la marche, à la course ou en vélo. C'est vraiment beau à voir et j'espère que ça va perdurer au-delà de la crise.
Note : Les courses dont il est question dans cet article furent réalisées dans le respect des directives émises par la santé publique. |