Georges Laraque a marqué l'imaginaire de nombreux amateurs de hockey de la Ligue Nationale de Hockey. Lors de sa carrière de douze saisons chez les pros, il a livré de multiples combats. Il a longtemps été considéré comme le plus redoutable pugiliste d'entre tous. L'homme fort que personne ne voulait affronter.
Après avoir pris sa retraite il a tout fait sauf demeurer inactif en s'impliquant dans des domaines aussi variés que la communication, la restauration, la politique ou les arts. Il est devenu végétalien et a commencé à s'adonner de façon régulière à la course à pied.
C'est justement grâce à la course à pied que j'ai connu Georges il y a quelques années alors qu'il évoluait pour le Canadien de Montréal. J'avais entendu dire qu'il avait déjà couru un demi-marathon à Edmonton et cela m'avait grandement intéressé. Comment un joueur de son gabarit s'en était-il tiré? Nous nous étions donné rendez-vous à Brossard pour courir ensemble. J'en avais profité pour réaliser un reportage sur notre rencontre de course.
Nous avons toujours gardé contact depuis. Lorsque nous nous rencontrions, nous discutions de bien des choses, mais d'abord et avant tout de course à pied. Je lui parlais également de mon implication à titre de porte-parole pour Team in Training qui relève de la Société canadienne de leucémie et lymphome. Les participants de cet organisme aident, en prenant part à des événements de course à pied partout sur la planète, à trouver un remède pour les cancers du sang.
En mars dernier, Georges est venu me rendre visite au Réseau des Sports pour me confirmer qu'il se joignait à Team in Training comme ambassadeur et qu'il allait même participer au prochain marathon de Montréal, le 28 septembre, avec le chandail mauve officiel de TNT. J'étais extrêmement heureux.
Samedi dernier (26 juillet), Georges et moi nous sommes joints à la quarantaine de participants présents à Notre-Dame-de-Grâce pour courir avec eux. Voilà un gars inspiré et inspirant qui a fait, c'est le moins qu'on puisse dire, une grosse impression! Ce jour-là, il a couru 1h30 avec le groupe, ne refusant aucune demande de photos et répondant généreusement à toutes les questions.
J'en ai moi-même profité pour lui en poser quelques-unes!
Georges, pourquoi as-tu décidé de te joindre à Team in Training?
Je vais être très honnête avec toi Fred. Lorsque les dirigeants m'ont approché et qu'ils ont mentionné ton nom à titre de porte-parole, je me suis dit que ça devait être une bonne fondation. Je sais le genre de personne que tu es et je me doutais bien que tu avais fait ta petite enquête avant de te joindre à ce mouvement. Tu m'en avais déjà parlé. Ça m'a donc rassuré.
Depuis combien de temps cours-tu?
Je cours depuis longtemps, mais ce n'est que depuis la fin de ma carrière de hockeyeur professionnel que je le fais de façon plus régulière. Lorsque je jouais, je courais environ une fois par semaine. Je faisais attention car les chocs associés à chacun de mes pas pouvaient avoir des conséquences néfastes sur mes genoux. À ma retraite, j'ai pris une centaine de livres en trop et je voulais les perdre. La course à pied était une des meilleures façons d'y parvenir. Je suis également devenu végétalien et ça a transformé ma vie! Je n'ai plus aucune blessure. J'ai commencé à participer à des demi-marathons et j'ai adoré car c'était une belle forme de compétition...même si je suis le seul éléphant qui court pendant ces courses (rire)!
Comment entrevois-tu ta participation au marathon de Montréal le 28 septembre prochain?
J'ai fait plusieurs demi-marathons et je ne trouve plus ça trop difficile. J'en suis à essayer la distance du marathon (42,2km). L'an dernier, j'ai fait celui de Montréal et j'ai failli mourir tellement ce fut difficile. C'était mon premier à vie. Peu importe, ça m'a donné un temps à battre pour cette année (4h58) lors du marathon montréalais que je vais courir avec les participants de Team in Training. Je suis pas mal certain que je ne pourrai pas faire pire.
Qu'est-ce qui te plait tant dans la course à pied?
Ce que j'aime de ce sport, c'est que c'est une course contre toi même. Dans un sport d'équipe, tu dépends beaucoup des autres. Mais lorsque tu cours, tout repose sur tes épaules. Si tu veux faire un bon temps, tu dois être discipliné, te lever à chaque matin pour t'entrainer et respecter un plan. Lorsque j'ai pris ma retraite de hockeyeur, je trouvais dommage de perdre cet esprit de compétition qui m'habite. En participant à des courses organisées, je retrouve cette compétition que j'aime tant. Dans ma tête, je veux battre tout le monde et terminer premier! Je suis très réaliste et je sais que ça n'arrivera jamais. Peu importe, si je vois quelqu'un devant moi et que je sais que je suis plus rapide que lui, je ferai tout pour le dépasser. Je déteste me faire dépasser!
Tu aimes courir?
Ce qui est le plus étrange, c'est que je ne suis pas un gars qui, à la base, aime courir tant que ça! Contrairement à d'autres pour qui ça signifie simplement enfiler leurs chaussures de course et partir, c'est plus difficile de me motiver. J'écoute beaucoup de musique pour ne pas m'entendre respirer comme une locomotive lorsque je suis seul (rire). C'est la raison pour laquelle j'adore les courses organisées. Il y a des centaines ou des milliers de coureurs et beaucoup de bruit. Ça me pousse à tout donner et à aller plus vite. On entend souvent que de participer à une compétition de course te permet d'aller 10% plus rapidement. Je confirme que c'est vrai pour moi! J'aime ce défi et tout faire pour le relever.
À quoi ressemble ton entraînement actuellement?
Présentement, en vue du marathon de Montréal, je m'entraîne quatre fois par semaine. Deux de ces entraînements comportent des intervalles j'ai une longue sortie à chaque semaine et qui voit sa distance augmenter régulièrement. Je suis rendu à 22 kilomètres et dois me rendre jusqu'à une longue sortie de 35 kilomètres. L'an dernier, je n'avais jamais couru plus de 21 kilomètres en entraînement pour mon premier marathon. Des amis m'avaient prévenu que je frapperais un mur au trentième kilomètre et c'est exactement ce qui est arrivé. Imagine, mon temps de passage à 21 kilomètres fut de 1h59 et à 35 kilomètres j'avais déjà largement dépassé la barrière du 4h. Les derniers kilomètres furent un véritable calvaire. J'ai retenu la leçon. Je croyais naïvement que la foule allait m'encourager et que ce serait suffisant. Mais ce n'est pas ça la course à pied! Ça ne pardonne pas. Il n'y a pas de côtes où tu peux te laisser descendre en roulant ou une glace où tu peux te laisser glisser. Tu dois courir. Pas le choix. J'avais triché en entraînement et j'en ai chèrement payé le prix. C'est pourquoi je me prépare avec sérieux cette année. Je fais ce que j'ai a faire.
Quel est ton objectif pour le marathon?
À Montréal cette année j'aimerais beaucoup terminer en moins de 4h30. En fait, je suis convaincu que je vais réussir. Je vise même 4h15 et près de 4h en 2015! Mais je sais à quel point il est difficile de retrancher des minutes à son chrono. Si je réussis à terminer en moins de 4h30, j'aurai besoin de travailler avec intensité pour être plus rapide. Les gens qui ne courent pas peuvent difficilement comprendre cela, mais lorsque tu atteins un certain plateau, il est vraiment pénible d'être seulement quelques secondes plus vite au kilomètre. Pour moi, de passer de 6:15/km à 6:00/km sur une course de 42,2km est super difficile.
Georges doit revenir courir avec les participants de Team in Training pour poursuivre sa préparation en vue du marathon de Montréal. Comme motivateur, difficile de trouver mieux! Son message se résume à peu de choses: si je peux le faire, vous pouvez le faire aussi! La grande qualité du colosse est de s'investir totalement dans les projets auxquels il croit. Les bénéfices de sa présence avec le groupe et l'effet d'entraînement qu'il créera aideront à poursuivre la mission de TNT. Sauver des vies, un pas à la fois.
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