Johnny Manziel a, plusieurs années durant, été au centre de l'attention médiatique portée sur la scène sportive internationale. Le personnage controversé qu'il nous a montré en a certainement fait réagir plus d'un au cours de sa carrière; et pas seulement pour les bonnes raisons. C'est indéniable, le fougueux quart-arrière qui possédait un immense talent venait également avec son lot de problèmes.
L'annonce officielle de la Ligue Canadienne de Football concernant son exil du circuit, mercredi, m'a rappelé à la frénésie qui l'entourait lors de son séjour dans les rangs collégiaux... et bien entendu, la chute libre de sa carrière qui vint ensuite. C'est pour cette raison que je vous propose de revivre avec moi le parcours de celui qu'on surnomme Johnny Football.
Tout a commencé à l'université de Texas A&M, où le quart-arrière originaire du même état a fait ses débuts dans la NCAA, après avoir été lourdement recruté par une dizaine d'équipes. Ces formations avaient toutes à l'oeil le jeune Manziel, qui avait été impressionnant comme partant à Tivy High School, cumulant plus de 11 500 verges et 150 touchés, autant par la voie aérienne que terrestre.
Le quart mobile eut un impact immédiat sur la formation des Aggies dès ses débuts en 2012 et sa polyvalence s'y fit ressentir: en quelques matchs seulement, on parlait déjà de ses prouesses à l'échelle nationale. Disons que ses deux performances de plus de 550 verges produites en l'espace de trois rencontres y ont été pour quelque chose.
Au fur et à mesure que la saison continuait, l'attention l'entourant augmentait, de même que son niveau de jeu. Si bien qu'à la fin de l'édition 2012 de la NCAA, il fut le premier freshman à mettre la main sur le prestigieux trophée Heisman, décerné au joueur le plus utile à son équipe.
Malgré cette grande dose de succès, on commençait déjà à douter de lui, pour la simple et bonne raison que son comportement à l'extérieur du terrain laissait grandement à désirer. Impliqué dans plusieurs affaires avec les autorités policières, notamment pour conduite dérangeante et possession d'un faux permis de conduire.
Toutefois, ce genre de comportement, qui n'était pas qu'une exception dans son cas, ne sembla pas affecter trop sérieusement sa production sur le terrain. Au terme de sa deuxième saison, le porte-couleurs des Aggies était classé parmi les meilleurs espoirs de sa classe en vue du repêchage 2014 de la NFL.
Dans un effort audacieux, les Browns de Cleveland ont jeté leur dévolu sur le protégé de Texas A&M au premier tour de la séance, provoquant une véritable onde de choc dans le monde du football. Les critiques et médias sportifs débattaient chaudement de cette décision: alors que certains considéraient ce choix comme amplement justifié pour sa polyvalence et son immense potentiel, d'autres le voyaient comme risqué en raison des nombreux problèmes et l'égo surdimensionné qui venait avec.
Ce sont ces derniers qui ont eu raison. Il est impossible de qualifier le passage de Johnny Manziel chez les Browns de glorieux, et je dis bien ''passage'' puisque sa carrière dans la NFL se résume à des décevants cumulatifs de 1 675 verges, sept touchés et sept interceptions en seulement quinze parties, dont huit départs.
Dû à ses fameuses problématiques hors-terrain, il fut relâché par l'organisation des Browns en mars 2016. À ce moment, il avait déjà ajouté quelques taches à son dossier, incluant un cas de violence conjugale. Voilà que lui, Johnny Manziel, le même qui avait serré la main du commissaire en tant que choix de premier tour de la NFL à peine deux ans auparavant, se retrouvait sans emploi et méprisé par une partie de la communauté sportive pour ses choix plus que douteux.
On attendit deux ans avant que son nom refasse surface dans nos écrans. En effet, l'ancienne sensation venait de s'entendre avec les Tiger Cats d'Hamilton, de la LCF, sur les termes d'un contrat de deux ans. Il fallait croire que peut-être, Manziel était parvenu à se ressaisir. Malheureusement, les espoirs d'un fructueux retour au football furent éteints avant même d'avoir pu s'allumer.
À Hamilton, il ne parvint même pas à obtenir le poste de partant, qui fut plutôt remis à Jeremiah Masoli. À peine six semaines après son acquisition, Manziel fut échangé aux Alouettes de Montréal en retour de deux joueurs ainsi que deux choix de première ronde. Si on pensait qu'il se débrouillerait mieux à Montréal, on se trompait.
En huit matchs dans l'uniforme des Alouettes, il ne parvint qu'à produire 1 290 verges et cinq touchés par la voie des airs, évoluant dans l'ombre du jeune Antonio Pipkin, qui lui semblait avoir la clé pour mener son offensive à bien. C'est sur une telle note que se terminera probablement la carrière professionnelle de Johnny Football, alors que la LCF elle-même annonça qu'il était définitivement banni du circuit pour avoir violé les politiques de conduites de ce dernier.
Bien honnêtement, je pense qu'il est malheureux qu'un joueur qui fut aussi brillant sur le terrain au niveau universitaire voie sa carrière gâchée par ses propres agissements. Et pourtant, il semble qu'il soit trop tard pour lui.
Suggestions :