Les terrains de golf ont souvent du mal à joindre les deux bouts. C’est ce qui se passe depuis des années avec celui de Gentilly, au Centre-du-Québec.
Il n'y a pas si longtemps, la direction avait tenté d'attirer des golfeurs en leur permettant d'amener leur chien sur le terrain. Cette fois, on tente de le sauver avec l’apport d’un autre animal : le cheval!
Du golf canin. C’était effectivement une idée très originale qui avait attiré l’attention, mais pas nécessairement pour les bonnes raison. Parce qu’entre vous et moi, pouvez-vous me dire qui amène son chien jouer au golf?
C’était surtout le côté insolite qui retenait l’attention. Même les médias montréalais s’étaient emparés de l’affaire. Paul Houde en avait parlé à la radio à l’émission Le Québec maintenant et Michel Beaudry en avait fait mention dans sa chronique dans Le Journal de Montréal, notamment.
Une belle visibilité vous dites? Un beau coup de pub? Pas vraiment!
Parce que l'expérience s'était avérée un flop monumental, et qu’elle avait entraîné son lot de moqueries! À peu près personne n’était venu jouer avec son chien… peut-être un. Pendant ce temps-là, des golfeurs préféraient éviter le terrain craignant d’entendre des jappements entre deux coups, ou pire, de mettre le pied où il ne faut pas.
Cette fois, on compte sur un autre animal pour permettre le maintien de ce qu'il reste du terrain: un parcours de neuf trous. L’autre neuf trous et le champ de pratique ayant été éliminés pour faire place aux chevaux.
Depuis un an, les promoteurs y construisent un complexe équestre avec de nombreux manèges intérieurs et extérieurs, des restaurants et un camping pour accueillir les cavaliers. Un impressionnant projet qui pourrait même permettre la diffusion d’événements à travers le monde.
Avec le neuf trous, on espère conserver un certain nombre de golfeurs de la place qui n’ont pas le temps de jouer un 18 trous. On compte aussi sur les hommes à chevaux qui voudront en profiter pour troquer les bottes de cow-boys pour les souliers de golf le temps de quelques heures.
Est-ce qu’on y parviendra? C’est loin d’être certain. Actuellement, le sort du terrain est en suspens, selon ce que j’ai pu apprendre. L’emphase sera bien évidemment mise sur le complexe équestre sur lequel ce sont plusieurs millions de dollars qui viennent d’être investis.
Un projet qui promet de revitaliser le secteur en apportant une masse de personnes lors de différents événements qui se bousculeraient déjà aux portes. L’industrie équestre accueille d’ailleurs à bras ouvert la construction de ces installations qui permettront la pratique du sport en toute saison, dans des infrastructures chauffées à la biomasse.
Est-ce qu’il y aura un engouement, une véritable demande? Certains se posent des questions dans le milieu. Les cavaliers au Québec en feront-ils un «mode de vie», comme c’est le cas aux États-Unis, ou est-ce que ça demeurera pour eux un «loisir»?
Une chose est certaine, les infrastructures seront là! Il faudra voir si elles permettront de développer une passion que les Québécois ne pouvaient pas exercer en dehors de la saison estivale.
Un complexe équestre qui arrive également dans un milieu rural, la MRC de Bécancour, où on tente d’attirer des touristes avec les chevaux avec la présence d’un site pour faire de l’équitation et d’un camping équestre.
Et le golf dans tout ça? Il est encore possible d’aller y jouer, mais il vaudra mieux appeler avant de se déplacer!
Parce que lors d’une visite sur le site pour réaliser un reportage sur son ouverture éminente, la directrice m’avait informé que le terrain sera fermé quand il y aura des chevaux à l’extérieur.
Comme ils peuvent prendre peur à la vue des voiturettes et des golfeurs, on ne pourra pas jumeler les deux près du chalet. À moins de construire une autre entrée pour les golfeurs, mais ça ne semblait pas dans les plans.
Et quand c’est possible, je me suis fait dire que sur certains trous, on entend parfois au loin la voix de l’annonceur dans les haut-parleurs. Rien pour enterrer les «FORE», mais quand même!
On souhaite beaucoup de succès au complexe équestre, mais c’est tout de même un peu dommage pour tout le travail qui avait été fait par des bénévoles pour améliorer le terrain.
Un très beau parcours qui avait été laissé aller par son premier propriétaire avant d’être repris par une coopérative.
Celle-ci a malheureusement fait faillite, notamment avec la perte du contrat d’entreposage avec la centrale Gentilly-2 qui lui rapportait près de 100 000$ par année.
Est-ce que le complexe équestre permettra d’y maintenir le golf encore longtemps? Bonne question. Parce que ce n’est pas vrai que de couper le nombre de trous de moitié diminue d’autant les frais d’entretien.
Il faudra donc que les golfeurs soient au rendez-vous… quand ils pourront jouer!
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